Des chercheurs de l’Inserm viennent de franchir une étape clé dans l’étude de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Charcot. Cette pathologie neurodégénérative, qui entraîne une paralysie progressive en raison de la destruction des motoneurones, demeure incurable. Toutefois, cette nouvelle recherche apporte un éclairage inédit sur un mécanisme jusqu’ici négligé : le rôle de l’hypothalamus et les altérations du sommeil.
L’hypothalamus et le sommeil : un lien insoupçonné
Jusqu’à présent, la SLA était principalement étudiée sous l’angle des atteintes motrices. Or, les scientifiques de l’Inserm ont découvert que des troubles du sommeil précèdent l’apparition des symptômes moteurs. Cette observation a mis en évidence une implication de l’hypothalamus, une région du cerveau qui régule notamment le sommeil et les fonctions métaboliques.
En analysant des modèles murins de la SLA, les chercheurs ont constaté que ces souris présentaient des anomalies du sommeil bien avant que leurs motoneurones ne commencent à dégénérer. Ces troubles étaient liés à une altération de l’activité neuronale dans l’hypothalamus. Cette découverte suggère que la perturbation du sommeil pourrait être un signal précoce de la maladie, ouvrant la voie à de nouveaux marqueurs diagnostiques.
Une molécule pour restaurer le sommeil et protéger les motoneurones
Forts de ces résultats, les scientifiques ont testé une molécule capable de rétablir un sommeil plus profond et réparateur chez les souris malades. Les résultats ont été remarquables : en améliorant la qualité du sommeil, cette molécule a permis de préserver une partie des motoneurones et de ralentir la progression des symptômes moteurs.
Ces travaux suggèrent que la restauration du sommeil pourrait jouer un rôle neuroprotecteur en limitant les dégâts causés par la maladie. Cette hypothèse, si elle se confirme chez l’humain, ouvrirait une nouvelle piste thérapeutique, axée sur la régulation du sommeil pour ralentir l’évolution de la SLA.
Vers de nouveaux essais cliniques ?
Bien que ces résultats soient prometteurs, ils nécessitent désormais d’être validés par des essais cliniques chez l’homme. Si l’effet protecteur de cette approche est confirmé, il pourrait aboutir au développement d’un traitement complémentaire visant à ralentir la maladie et à améliorer la qualité de vie des patients.
Cette étude marque ainsi une avancée significative dans la compréhension de la SLA et souligne l’importance de considérer les troubles du sommeil comme un facteur clé de la progression de la maladie.
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