• L'Afrique en conte

  • Auteur(s): RFI
  • Podcast

L'Afrique en conte

Auteur(s): RFI
  • Résumé

  • Une série podcast de contes africains collectés en Côte d'Ivoire et adaptés sur place sous forme de fictions sonores. Une production du collectif Making Waves avec l'association Des Livres Pour Tous – Côte d'Ivoire, en partenariat avec RFI.

    France Médias Monde
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Épisodes
  • Les trois filles de Gnamien Kli le bon dieu
    Jun 14 2021
    Gnamien Kli le bon dieu avait trois enfants : Kpin l’aînée, Sèssè l​a​ cade​tt​e​, et Kanhan la benjamine. Ces trois filles là vivaient en parfaite harmonie. ​Elles​ ​prenaient leurs trois repas par jour, que leur père leur faisait parvenir par l’intermédiaire de son émissaire. Quand l’heure de manger arrivait, les trois filles se mettaient à chanter en chœur et, lorsque leurs voix mélodieuses parvenaient à leur père, celui-ci leur envoyait de quoi se nourrir. Et tout le monde se régalait, et tout le monde était content́. Les trois filles réservaient toujours une portion du copieux repas à leur amie commune, Idjirwa la fourmi.Voilà qu’un jour, en l’absence de Kpin et de Sèssè, Idjirwa la fourmi s’approcha de Kanhan la benjamine et lui tint ces propos : « Toi, Kanhan, sais-tu que c’est ta voix aigüe qui touche le cœur de Gnamienkpli votre père ? Je t’assure que sans toi, votre ensemble ne serait pas si mélodieux.»Ces propos flatteurs firent naître chez la benjamine un sentiment d’orgueil. Elle venait ainsi de réaliser l’importance qu’elle avait dans le chœur qui leur permettait d’obtenir leurs trois repas quotidiens.Un autre jour, Idjirwa la fourmi se rendit auprès de Sèssè l​a​ cadet​te​ et lui dit : « Tu sais, au football, le numéro 10 est le meneur de jeu. Je comprends maintenant pourquoi ce sont les numéros 10 qui remportent le plus souvent le ballon d’or. Dans le chœur des enfants de Gnamienkpli, s’il faut attribuer le numéro 10 à quelqu’un, je te le donne sans réfléchir à toi, la voix medium. » - Sèssè : Ah vraiment ?A ces mots, Sèssè ne se sentit plus de joie, elle était fière de savoir que la beauté du chœur dépendait d’elle, uniquement d’elle.Le jour suivant, Idjirwa la fourmi alla trouver Kpin, l’aînée, et lui dit : « Toi, la voix basse qui assures et qui rassures, tu es pleinement dans ton rôle d’aîné, les autres voix peuvent se reposer sur toi, sans toi elles se perdraient dans l’air et vous seriez déjà mortes de faim. » - « Ah Idjirwa, tu me flattes ! » répondit Kpin.Elle venait de réaliser l’importance capitale de la basse dans le chœur.Dès lors, chacune des trois filles de Gnamienkpli était convaincue d’être indispensable au trio. Cela leur donna des ailes. Aux heures des repas, chacune faisait son petit numéro, ivre d’orgueil et de caprice. Désormais, chacune traînait des pieds et se faisait désirer au moment de se réunir. Parfois, c’était sous la fausse médiation de la fourmi que le chœur parvenait à s’assembler. Lassée des caprices de ses jeunes soeurs, Kpin décida de se retirer pour chanter seule. Sèssè et Kanhan firent de même, chacune partit de son côté. Mais durant les trois jours au cours desquels elles chantèrent en solo, les filles du bon dieu ne rencontrèrent que l’indifférence de leur père. En conséquence, aucune nourriture ne leur parvint durant trois jours.Le soir du troisième jour, affamées, elles se décidèrent enfin à se parler. Elles se rendirent compte que leur discorde venait des commérages de Idjirwa la fourmi. Pour en avoir le cœur net, elles décidèrent de réunir à nouveau leurs voix. Après les trois couplets habituels, voici que l’émissaire de Gnamienkpli se présente les bras chargés de victuailles. Des fruits et des légumes juteux et savoureux, des grandes portions de foutou banane, de placali, accompagnés de sauce graine, sauce gouagouassou, sauce arachide, de grands plateaux de poissons bra​i​ssés, de poulets piqués, accompagnés de frites d’igname, de frites de patate, de frites de plantin, et cætera, et cætera, et cætera. Chant-chœurTout le monde était contentChant-chœurLes filles résolurent alors de se débarrasser de la fourmi.Ce rejet eut pour conséquence de plonger la fourmi dans la faim, au point d’être presque coupée en deux. Depuis, elle est contrainte de travailler en équipe avec ses congénères pour assurer sa survie. Les hommes et les femmes, quant à eux, ont perdu toute confiance en la fourmi, c’est pourquoi dès qu’ils sentent sa présence sur son corps, ils s’en débarrassent aussitôt.Mon conte est fini.CréditsLes trois filles de Gnamien Kli le bon dieu Interprété par Koami Vignon et Vincent Kouamé. Chant : Rebecca Kompaoré, Valérie Gobey et Flore Kra. Musique : Jean Sempé Ake Olloé.Recherche des contes et adaptations : Flore Kra, Valérie Gobey, Eugène Konan et Elvis Tanoh.Production déléguée : Sonia Arruda Touré, Romain MassonAssistant de production : Romain Chmiela, Eugène Konan,Assistant à la réalisation : Elvis Tanoh.Réalisation : Laure Egoroff et Tidiane Thiang.Remerciements à Thomas Weill, Yanick Zagba, Sony Music Africa, Stéphane Dogbo, et les équipes de RFI.Avec le soutien du programme "Accès Culture" de l'Agence française de développement et l'Institut français.Une production Making Waves et Des ...
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    6 min
  • Mille jours pour le voleur et un jour pour le propriétaire
    Jun 14 2021
    L’histoire que je vais vous raconter est celle de Kôyô-kôyô, vaillant et infatigable travailleur, qui aimait la terre. Il la cultivait avec amour et abnégation. Comme la terre n’est pas ingrate, elle lui rendait bien ses efforts. À chaque fête de fin des récoltes, Kôyô-kôyô dansait et chantait comme personne, parce que le rendement de ses terres était immense.Conteur : Aboué ?Groupe : Wéyé !Conteur : Mais comme toujours, la réussite fait des jaloux.Voix dans le groupe : Ah bon, qui sont les jaloux, conteur ?Conteur : Et bien pour connaître les jaloux, il faut savoir pourquoi Kôyô-kôyô était envié. Voix dans le groupe : Pourquoi, conteur ?Conteur : Pourquoi ? Kôyô-kôyô n’était pas jeune. Il avait environ 75 hivernages, en langage familier 75 ans. Et oui, sous le poids de l’âge, son dos s’était courbé, il arrivait à peine à se redresser. Mais détrompez-vous, ce vieux travaillait avec la vigueur d’un jeune de 20 ans. Il était apprécié de certains villageois, surtout de la gent féminine, qui avait même créé une chanson pour le vieux Kôyô-kôyô.Traduction du chant : Je cherche un homme beau, je cherche un homme jeune, je cherche un homme intelligent, mais plus encore un homme comme Kôyô-kôyô. Conteur : Dans le village de N’zaa-kaha, la beauté d’un homme se mesurait au rendement de ses terres. Et Kôyô-kôyôétait capable de cultiver une plantation d’arachides de dix hectares.Voix dans le groupe : Ce n’est pas possible, conteur ! Jamais ! Aucun homme ne peut faire ça !Conteur : Et pourtant si... Mais Kôyô-kôyô avait un secret.Voix dans le groupe : Quel était son secret ?Conteur : Son secret, c’était sa daba magique !Voix dans le groupe : Daba magique ?Conteur : Et oui, le vieux Kôyô-kôyô utilisait une daba magique qui était capable de débroussailler une plantation en moins de temps que 100 gaillards réunis. Et oui, même si sa daba magique faisait beaucoup pour lui, le vieux Kôyô-kôyô prenait aussi le temps de parler à ses plantes. Tous les matins, avant le lever du soleil, dès que le coq commençait à chanter en choeur avec les pillons des femmes, Kôyô-kôyô se rendait dans son champ pour souhaiter une belle journée à ses plantes avant de les arroser.Voix dans le groupe : En tous cas, Kôyô-kôyô était brave. Voix dans le groupe : Mais conteur, c’est sa daba magique qui travaillait, pas lui !Conteur : La daba magique de Kôyô-kôyô n’était pas tombée du ciel mes enfants. Pour trouver la réussite, il faut passer par le chemin de la persévérance. Depuis sa jeunesse, il s’était toujours démarqué par sa force de travail. Kôyô-kôyô, dans son grand âge, avait fini par être récompensé. Un jour, des génies étaient venus le voir dans son champ et ils lui avaient remis cette fameuse daba magique, en guise de reconnaissance pour son amour de la terre. La terre aime ceux qui la travaillent. Et les esprits aiment ceux qui travaillent la terre.Voix dans le groupe : Et après, conteur ?Conteur : Figurez-vous, dans ce même village, vivait un vieil homme paresseux, jaloux et voleur, nommé Kayouhou. Il passait son temps à embellir ses mains, son corps, et à jaser sur tout et rien. Il avait pour habitude de se servir dans le champ des autres. Cette année, il jeta son dévolu sur la plantation du vieux Kôyô-kôyo. Ca lui apprendrait à faire le fier durant la fête des récoltes ! Kayouhou n’était pas un voleur ordinaire. Certes, il était paresseux pour faire les travaux champêtres, mais il s’appliquait beaucoup quand il s’agissait de voler.Kayouhou : Mais pourquoi se fatiguer à travailler dans les plantations. Moi Kayouhou, je ne cultive pas, mais je me nourris bien. Toi, le vieux Kôyô-kôyo, continue, continue d’avoir la force de travailler pour que je vive bien. Ah, la belle vie !Conteur : Tout comme le vieux Kôyô-kôyô aimait passionnément travailler la terre, Kayouhou lui, aimait passionnément voler ce qui sortait de la terre des autres. Il avait même une chanson spéciale qui l’inspirait dans sa besogne.Chant Voix dans le groupe : Kayouhou est mauvais, déh ! Tous tes amis travaillent, tu vas voler !Conteur : Aaaah ma fille, le lendemain de ce vol, lorsque le vieux Kôyô-kôyo retourna à sa plantation, il constata que ses plants avaient été arrachés. Il se dit que ce devait être l’œuvre d’un animal, il pensa à un gros agouti. Il décida alors de poser un piège pour attraper cette bestiole qui détruisait sa récolte.Le jour d’après, au moment même où le vieux Kôyô-kôyô quittait sa plantation d’arachides, Kayouhou le voleur apparut.Voix dans le groupe : Il a donc attrapé Kayouhou ?Conteur : Kayouhou n’était pas la moitié d’un imbécile, mon fils. Il était aussi rusé que mauvais.Il évita le piège qui était dressé devant lui, toujours en bourdonnant sa fameuse chanson.Chanson Conteur : Lorsque le vieux ...
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    11 min
  • N'Verfouai, le ver de terre
    Jun 14 2021

    Savez-vous pourquoi le ver de terre n’a pas d’os et vit sous le sol ? Cette histoire vous en donnera les raisons.

    Il y a longtemps, très très longtemps, au temps de la création, c’est le père de ver de terre qui avait été chargé par Dieu de distribuer aux êtres les os qui donneraient à leur corps la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

    Les êtres se présentaient à tour de rôle dans son atelier pour se procurer les os de leur préférence. Les modèles, les tailles, les formes et les qualités étaient au choix du demandeur et le père de ver de terre, par le talent que Dieu lui avait donné, assemblait les os choisis dans les différents corps. Les animaux repartaient chez eux pleinement satisfaits de leur nouveau squelette. Arrivés en rampant, ils se déplaçaient désormais avec beaucoup d’aisance, d’élégance, ils avaient fière allure.

    Certains, comme l’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, avaient choisi les os les plus gros. La girafe opta pour les plus longs. La tortue, le crabe, et l’escargot mirent l’accent sur leur sécurité en choisissant des os comme couverture. Les poissons et les serpents, privilégiant leur agilité, se déterminèrent pour les os les plus petits.

    Pendant que tous les êtres convergeaient vers la maison de son père, ver de terre, lui était tranquillement couché, persuadé qu’à tout moment, il pourrait trouver des os à sa convenance. Les demandeurs le trouvaient toujours à la même place, se moquant de leur empressement. Quand certains lui disaient de faire son choix pendant qu’il en était temps, il les prenait de haut : « Les os ne sont pas une inquiétude pour moi, je suis le fils du fournisseur ! C’est plutôt moi qui devrais m’inquiéter pour vous. »

    Chaque jour, leur cour était bondée de monde et ver de terre se sentait envahi. « Poussez-vous ! On ne peut plus respirer ici ”. Ces visites répétées le dérangeait, il se moquait des demandeurs. Il avait des propos déplacés : « Eh l’éléphant, pousse tes grosses fesses. Oh toi la girafe, avance avec ton long cou ! » Puis, il s’habitua à ce flot de visiteurs et ne leur prêta plus attention. Il avait mieux à faire que de s’occuper de ces êtres si pressés de se procurer une ossature !

    Les jours passaient et ver de terre ne se rendait pas compte que le nombre de visiteurs diminuait. Deux jours de suite, personne ne se présenta. Mais ce n’est qu’au troisième jour que ver de terre prit conscience que les visites avaient cessé. Il se dit que le moment était venu de choisir ses propres os en toute tranquillité. Mais en pénétrant dans l’atelier de son père, quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’il était vide. Non seulement, aucun visiteur n’était en vue, mais son père n’était plus là et tout son matériel avait disparu. « Que se passe-t-il ? Où est mon père ? » dit ver de terre. L’inquiétude et la confusion s’emparèrent de lui. Il eut beau tourner, se retourner, il était seul, tout seul. Alors, une voix se fit entendre : « La mission que j’ai confiée à ton père est terminée. Tous les êtres qui voulaient des os en ont eu. Toi, tu as été négligent et tu vas en subir les conséquences toute ton existence. »

    Confus et honteux, ver de terre décida de s’enfoncer dans le sol pour éviter la moquerie de ses concitoyens.

    Comme on dit chez nous : « Qui remet à demain, trouve malheur en chemin ! ».

    Crédits

    N'Verfouai le ver de terre

    Interprété par Flopy Mendosa avec la voix de Stéphane Dogbo.

    Musique : Jean Sempé Ake Olloé.

    Recherche des contes et adaptations : Flore Kra, Valérie Gobey, Eugène Konan et Elvis Tanoh.

    Production déléguée : Sonia Arruda Touré, Romain Masson

    Assistant de production : Romain Chmiela, Eugène Konan,

    Assistant à la réalisation : Elvis Tanoh.

    Réalisation : Laure Egoroff et Tidiane Thiang.

    Remerciements à Thomas Weill, Yanick Zagba, Sony Music Africa, Stéphane Dogbo, et les équipes de RFI.

    Avec le soutien du programme "Accès Culture" de l'Agence française de développement et l'Institut français.

    Une production Making Waves et Des Livres Pour tous - Côte d'Ivoire.

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    6 min

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