À l’issue de la Première Guerre mondiale, 1,3 million de combattants français reviennent avec une invalidité permanente. Si les "gueules cassées" sont restées dans les mémoires, la majorité des mutilés de guerre souffrent plutôt de la perte d’un membre ou de séquelles respiratoires. Comment la société a-t-elle pris en charge ces invalides ? Quelles évolutions médicales, législatives et professionnelles ont découlé du conflit ?

Dans cet épisode, Charles Bourdais s’entretient avec Clément Collard, professeur agrégé en histoire et docteur en histoire contemporaine, dont les travaux portent sur la rééducation et la réintégration professionnelle des mutilés français de la Grande Guerre entre 1914 et 1939. Ensemble, ils reviennent sur l’impact de ce conflit dans l’histoire du travail et l’intégration du handicap.

En mai 2023, la Cour des Comptes publie un rapport qui décrit qu’en 2021, près de 27.8 millions d’appels furent passés dans l’un des 100 Samu de France. Ce nombre considérable d’appels démontre l’importance cruciale des services d’urgences dans notre société contemporaine. Mais comment fut créé ce monde où nous pouvons être secourus n’importe où et en un temps record ? Quelles furent les étapes dans la construction de ce service de santé ?

Dans cet épisode, Jonas Eveilleau s’entretient avec Charles Antoine Wanecq, post-doctorant au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains et membre du projet “Masques”, afin de comprendre l’origine et l’histoire du Samu.

La folie est omniprésente au cinéma. Elle anime les protagonistes des films de Werner Herzog et peuple la cinématographie des réalisateurs de documentaires Raymond Depardon et Robert Wiseman. Mais elle est aussi présente dans un ensemble de productions beaucoup moins connu. Il s’agit de films documentaires réalisés au sein même des institutions psychiatriques, par des soignants, souvent avec des moyens amateurs et à vocation pédagogique. La production a été si importante qu’un festival a été organisé à leur sujet, celui de Lorquin qui existe encore aujourd’hui. Pour parler de cette histoire et de ces documents extraordinaires et méconnus j’ai invité à ce micro Juliette Naviaux, qui est doctorante en histoire à l’Université Lumière Lyon 2, rattachée au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LAHra). Elle est également Chercheuse associée à la Bibliothèque nationale de France, ou nous nous trouvons pour cet enregistrement. Je suis hervé guillemain et vous écoutez un nouvel épisode de la Piqure de rappel le podcast de Dicopolhis.

La musique peut elle être une arme contre la douleur et contribuer au soin ? Les férus d’histoire se souviennent de l’époque de Mesmer. A la fin du XVIIIe siècle ce médecin séduisait toutes les cours européennes avec un dispositif étrange dans lequel le son de l’harmonica de verre et la voix du magnétiseur jouaient un rôle important. Pour aborder ce sujet j’ai invité Céline Frigau Manning. Historienne du spectacle et de la musique, elle est professeure des universités à l'université Lyon 3 et membre de l'Institut universitaire de France. Elle est l’autrice du livre qui est au cœur de notre discussion : Ce que la musique fait à l'hypnose – Une relation spectaculaire au XIXe siècle. Publié en 2021 aux presses du réel. Avec elle nous allons aborder plusieurs aspects de cette relation entre le son et le soin.

Nous débutons cet épisode en chanson. Et pas n’importe laquelle. Bruno Perrin nous fait entendre ce que l’histoire n’a peut être jamais entendu. Une chanson tirée d’une partition du docteur Legrain publiée dans le journal L’aube nouvelle en 1927 et retrouvée par l’historienne Victoria Afanasyeva au cours de ses recherches. Legrain c’est le héros de la lutte anti alcoolique française de la belle époque. Victoria Afanasyeva c’est l’historienne avec qui nous nous entretenons aujourd’hui pour parler d’alcool et de lutte contre l’alcoolisme. Elle est l’autrice d’un ouvrage qui fait une place particulière aux femmes dans cette histoire : Cherchez la femme : histoire du mouvement antialcoolique en France (1835-1954), publié par l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie en 2021 et tiré d’une thèse soutenue en 2020 à la Sorbonne. L’historienne est également coordinatrice d’un projet de recherches tout neuf, le projet Malcof, soutenu par l’institut national du cancer. Alors que le dry january s’installe dans nos sociétés et que de nouvelles campagnes télévisées sont diffusées « la bonne santé n'a rien à voir avec l'alcool », on peine à imaginer ce qu’ont pu être ces mobilisations d’hommes et de femmes contre la consommation d’alcool au début du XXe siècle et aussi les enjeux sociaux et politiques qui les motivèrent. Alors parce que notre santé a une histoire, je m’entretiens avec Victoria Afanasyeva. Je suis Hervé Guillemain et vous écoutez un nouvel épisode de la Piqure de rappel , le podcast de Dicopolhis.

Nous ne sommes plus vraiment dans une vision idéalisée de la grossesse et de l’accouchement. La parole des femmes se libère et les corps post-accouchement se montrent de plus en plus au grand public. Il est alors plus qu’actuel de replacer les troubles psychiques féminins liés à la maternité, qui seraient pluriels, dans le temps long de l’historien.ne. Marie Guais (Le Mans Université - Temos CNRS 9016) réalise une interview de Francesca Arena, historienne et enseignante à l’Université de Genève, autrice de l’ouvrage Trouble dans la maternité. Pour une histoire des folies puerpérales, XVIIIe-XXe siècles publié aux éditions des Presses Universitaires de Provence en 2020. Vous écoutez un nouvel épisode de la Piqûre de rappel, le podcast du Dicopolhis.

Cela ne vous aura pas échappé, la question de la contraception masculine est revenue au centre des débats. Le texte de la pétition en date du 22 aout 2022 commence ainsi : « Alors que la contraception concerne aussi bien les hommes que les femmes, le constat est implacable : en 2022, en France, le contrôle des naissances reste encore à la charge des femmes…. Des alternatives à la contraception féminine sont depuis des décennies à l’étude. Mais elles en sont encore à leurs balbutiements, en raison de la frilosité du monde politique et de l’industrie pharmaceutique. Sans parler de la vasectomie. Autorisée en France depuis 2001, l’intervention coûte une soixantaine d’euros, et est presque intégralement remboursée par la Sécurité sociale.

La vasectomie. On oublie trop que cette pratique fut revendiquée par certains groupes d’hommes en Europe au début du XXe siècle. Pour comprendre ce phénomène social oublié, j’ai demandé à Elodie Serna de parler de son travail historique pionnier sur les stérilisations volontaires masculines en Europe. Docteure en histoire contemporaine et chercheuse associée au laboratoire IRHiS de l’université de Lille, elle est autrice de plusieurs ouvrages sur le sujet parmi lesquels Opération vasectomie, et Faire et défaire la virilité. Les stérilisations masculines volontaires en Europe 1919-1939 publié aux éditions PUR en 2021.

Alors pour comprendre les facteurs qui ont poussé des hommes à pratiquer pour eux-mêmes la vasectomie, et parce que notre santé à une histoire, je m’entretiens avec Elodie Serna. Je suis Hervé Guillemain et vous écoutez un nouvel épisode de la Piqure de rappel, le podcast de DicoPolHiS.

 Dans un sondage paru dans le journal Ouest-France à l’occasion des assises de l’agriculture de Décembre 2021, 76 % des personnes en France seraient disposées à réduire leur consommation de viande et de poissons. Ces réflexions autour de la consommation de viande ne datent pas d’aujourd’hui. Dans le cadre de cet épisode, nous allons nous  intéresser à la période antique. Une époque que nos représentations associent souvent aux banquets et au sacrifice. Entretien avec Alexandra Kovacs, chercheuse à l’institut archéologique de l’Académie  autrichienne des Sciences à Vienne, autrice de la thèse intitulée : « Le végétarisme dans l’antiquité grecque : norme ou marginalité ? ». Un épisode préparé et réalisé par Hugo Fréreux.