En 2024, une étude menée par des chercheurs indiens du Physical Research Laboratory d'Ahmedabad a suggéré que les confinements mondiaux liés à la pandémie de Covid-19 avaient entraîné une diminution notable des températures nocturnes à la surface de la Lune. Cette hypothèse repose sur l'analyse des données recueillies par le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, qui a mesuré les températures de six sites différents sur la face visible de la Lune entre 2017 et 2023. Les chercheurs ont observé une baisse de 8 à 10 Kelvin (K) des températures nocturnes en avril et mai 2020, période correspondant aux confinements les plus stricts.
Selon cette étude, la réduction des activités humaines durant les confinements a conduit à une diminution des émissions de gaz à effet de serre et d'aérosols, modifiant ainsi le rayonnement thermique terrestre. Cette altération aurait réduit la quantité de chaleur réfléchie vers la Lune, entraînant un refroidissement de sa surface nocturne. Les auteurs ont écarté d'autres facteurs potentiels, tels que l'activité solaire ou les variations saisonnières, renforçant ainsi leur conclusion que les confinements étaient la cause la plus probable de cette anomalie thermique.
Cependant, ces conclusions ont été remises en question par des chercheurs américains et caribéens. Une étude publiée en janvier 2025 par le professeur William Schonberg de la Missouri University of Science and Technology et la professeure Shirin Haque de l'Université des West Indies a réexaminé les mêmes données du LRO. Leur analyse a révélé que la diminution des températures avait débuté avant les confinements, dès 2019, et qu'une autre baisse significative avait été enregistrée en 2018. Ces observations suggèrent que la baisse de température ne peut être attribuée de manière concluante aux confinements liés au Covid-19.
Les auteurs de cette seconde étude soulignent que, bien que des variations de température aient été observées, il est prématuré d'affirmer avec certitude que la réduction des activités humaines en est la cause principale. Ils appellent à une analyse plus approfondie pour identifier les facteurs potentiels responsables de ces fluctuations thermiques lunaires.
En conclusion, bien que l'hypothèse initiale suggère un lien entre les confinements mondiaux et une baisse des températures nocturnes lunaires, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ou infirmer cette corrélation. Les débats scientifiques en cours illustrent la complexité de déterminer l'impact des activités terrestres sur des corps célestes aussi éloignés que la Lune.
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