• Le monde en questions

  • Auteur(s): RFI
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Le monde en questions

Auteur(s): RFI
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  • Le monde en questions, une chronique hebdomadaire qui met en valeur, en contexte et en perspective un fait marquant de l’actualité internationale. Elle sera assurée par Bruno Daroux.

    France Médias Monde
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Épisodes
  • Gaza, le cessez-le-feu de tous les défis
    Jan 17 2025

    Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, le « miracle » est en passe d’arriver : la situation à Gaza semble vouloir se débloquer après 15 mois de guerre. Comment expliquer cette percée diplomatique ?

    Fallait-il que les menaces de Donald Trump – il avait promis « l'enfer » si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir – aient été l’argument qui aura décidé, ou contraint, le Hamas à Gaza et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, mais aussi les négociateurs américains, qatariens et égyptiens à, coûte que coûte, trouver une solution pour la libération des otages israéliens et un cessez-le-feu ? Il est vrai, en tout cas, que de l’avis même des très nombreux contempteurs du milliardaire populiste, on s’accorde à saluer ce qu’on appelle déjà «l'effet Trump ».

    Pour autant, c’est dans les détails, c’est bien connu, que se cache le diable et Trump, l’homme d’affaires, expert en « deals expéditifs », ne s’embarrasse pas des détails. L’accord de cessez-le-feu de cette semaine, qui tient sur cinq pages, est à l’identique, ou presque, de celui proposé il y a de longs mois, en mai 2024, par le président Joe Biden. Et il est truffé de ces fameux détails qui peuvent à tout moment faire capoter le processus.

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    L'accord comporte trois phases censées se succéder

    Annoncé dans la précipitation suite à la pression maximale et inédite exercée par l’émissaire pour le Moyen-Orient de Trump, le promoteur immobilier Steve Witkoff, et son homologue de l’administration démocrate, l’accord recèle de nombreuses incertitudes. La phase une, qui doit commencer dimanche 19 janvier si tout va bien, doit s’étaler sur une très longue période de six semaines à raison de trois otages libérés par semaine en l’échange de 1 000 à 1 600 prisonniers palestiniens et l’entrée de quelque 600 camions — contre 70 aujourd’hui — d’aide humanitaire dans un Gaza transformé en charnier à ciel ouvert. Un Gazaoui sur dix a été tué ou blessé en 15 mois. Pour les deux tiers, ce sont des enfants et femmes.

    Rien ne peut indiquer à ce stade que les deux phases suivantes — fin des libérations d’otages puis début de la reconstruction — ne relèvent pas du vœu pieux et de l’hypothèse, alors que la reprise de l’offensive au terme de la phase une est dans les exigences de l’aile suprématiste de la coalition Netanyahu, mais aussi et surtout si le fameux « effet Trump » n’agit plus sur le Proche-Orient.

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    Une reconstruction de Gaza — très hypothétique — face à des défis immenses

    La bande de Gaza, territoire mutilé, connaît un taux de destruction tel que le processus pour rebâtir est, selon les experts onusiens, le plus grand défi auquel la communauté internationale ait été confronté depuis la Seconde Guerre mondiale. 72% des bâtiments résidentiels sont rasés et des dizaines de millions de tonnes de débris se sont accumulées. Le coût de cette opération s’élèverait à 50 milliards de dollars d’après les premières estimations. Une reconstruction qui prendrait plusieurs décennies.

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  • 2025, Israël et les fronts multiples
    Jan 10 2025
    Dans le sillon de la réponse aux attentats du 7 octobre 2023 en Israël, l’État hébreu multiplie les offensives au Proche-Orient contre la nébuleuse iranienne de l’« Axe de la résistance ». Les évènements en Syrie ne semblent pas faire changer de cap le Premier ministre israélien, qui poursuit une ligne résolument pro-guerre. Tout d’abord, c’est en raison d’un profond sentiment de surpuissance militaire, largement incarnée par le Premier ministre va-t-en-guerre Benyamin Netanyahu, qu’Israël continue de foncer, tête baissée, sur ses ennemis proches et lointains avec l’aide soutenue de Washington. « LaSyrie n’est plus la même Syrie, le Liban n’est plus le même Liban, a récemment martelé Benyamin Netanyahu, ajoutant : Gaza n’est plus la même Gaza et même l’Iran a, lui aussi, ressenti la puissance de notre bras. » Il faut dire que la réponse israélienne aux attaques du Hamas a produit une impressionnante tectonique des plaques de la géopolitique du Proche-Orient — impensable il y a encore quelques mois — résultat d’offensives militaires qui ont de quoi donner raison à un chef de gouvernement qui affirme combattre sur sept fronts simultanés.Les branches armées et politiques du Hamas et du Jihad islamique à Gaza sont décimées, bien que non vaincues, alors que l’enclave palestinienne a été transformée en charnier à ciel ouvert après 15 mois de bombardements d’une violence inégalée. Au Liban, la milice chiite du Hezbollah, pourtant redoutée, a été défaite en quelques semaines de combats, sa direction politique et opérationnelle anéantie au prix de centaines de morts civils et de sérieux doutes persistent sur les intentions israéliennes — mettre fin, ou non, à l’occupation de fait du Sud-Liban — quand le cessez-le-feu de soixante jours expirera le 27 janvier prochain. À lire aussi Bande de Gaza : 365 km — anéantis par Israël en 365 jours, « une volonté de détruire une mémoire »Le revers historique de l’« Axe de la résistance » pro-iranien offre pour Benyamin Netanyahu une porte de sortie personnelle inespéréeCette fuite en avant à marche forcée et les succès indéniables du Premier ministre israélien sont évidemment politiquement opportuns, lui permettant de se maintenir au pouvoir. Mais ce maintien se fait dans un équilibre instable, alors qu’une partie de l’opinion publique lui reproche une guerre sans but et sans fin et de ne pas avoir tout fait pour libérer les otages encore retenus à Gaza. En outre, sa responsabilité dans la faille sécuritaire qui a permis les massacres du 7-Octobre n’a toujours pu être établie, faute de la formation d’une commission d’enquête. Sur le plan juridique aussi, Benyamin Netanyahu est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance et son procès a constamment été repoussé à cause d’un conflit auquel il n’a donc aucun intérêt à mettre fin. À lire aussi Israël-Gaza : 7 octobre 2023, le jour où une nouvelle guerre a débutéPeut-on parler de victoire définitive et irréversible ? Nombreux sont les experts qui estiment que le chef du gouvernement israélien serait tenté par reconfigurer le Moyen-Orient dans une sorte de « pax israeliana » — une paix sous domination israélienne — profitant des flottements politiques de l’après-Bachar dans la Syrie voisine, de la perte d’influence de l’Iran et ses affidés, et de l’abandon total de toute tentative de résolution de la problématique palestinienne.Reste que la région, dont l’imprévisibilité et la complexité sont proverbiales, regorge d’éléments déstabilisateurs comme, par exemple, les rebelles houthis du nord-Yémen qui multiplient les attaques contre Israël et perturbent dangereusement le trafic maritime en mer Rouge.Quoi qu’il en soit, l’année 2025 sera aussi celle du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et Benyamin Netanyahu, son meilleur allié, sait parfaitement que cela sera sans doute providentiel pour le destin expansionniste d’Israël et donc du sien. À lire aussiLes attaques des rebelles houthis du Yémen, un véritable casse-tête pour la défense israélienne
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  • Birmanie: 2025, année de tous les dangers pour la junte?
    Dec 27 2024

    Presque quatre ans après le coup d'État militaire qui a renversé le gouvernement élu, ce grand pays d'Asie orientale sombre dans la guerre civile, le chaos social et l'une des pires crises humanitaires de son histoire. Pourtant, les insurrections armées progressent. Cyril Payen, peut-on, d'ores-et-déjà, parler d'un tournant ?

    Ce qui est certain, c'est que la longue marche vers la victoire contre la dictature militaire a commencé avec, pour horizon, l'année 2025. Organisée et structurée, l'opposition pro-démocratique civile et armée opère une montée en puissance qui semble de plus en plus implacable, et ce aux quatre coins de cet immense territoire, carrefour entre l'Asie du Sud-Est et l'Inde.

    Le pouvoir central perd du terrain

    Selon le gouvernement parallèle, né clandestinement après le coup d'État de février 2021, près des deux tiers du pays ne sont plus contrôlés par le pouvoir central, alors que régions et garnisons militaires tombent une à une, du lointain état d'Arakan à la frontière, du Bangladesh aux sanctuaires de la guérilla kachin aux confins du Triangle d'Or, sans oublier les traditionnels bastions karens, plein est, sur la frontière thaïlandaise où, symbole parmi les symboles, l'ancien quartier général de Manerplaw, tombé en 1994, a été repris cette semaine.

    Signe des temps : un an après être officiellement passé d'une tactique de guérilla à une offensive conventionnelle tous azimuts, une grande partie des responsables du NUG, le Gouvernement d'union nationale, a annoncé sortir de la clandestinité pour rejoindre la Birmanie dès janvier 2025.

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    Une grande fébrilité dans la junte militaire et chez ses alliés

    Du côté de la Tatmadaw, l'armée birmane, il y a bien entendu les pertes, de plus en plus importantes, qui permettent aux rebelles de se constituer d'impressionnants arsenaux, mais il y a aussi les défections. Sentant le vent tourner ou écœurés par les méthodes d'une armée souvent accusée d'être en guerre contre sa propre population, des milliers de soldats sont passés dans le camp des rebelles, et de vastes purges ont eu lieu au sein d'un état-major que l'on sait infiltré par les insurgés.

    Plus isolés que jamais, les chefs de la junte birmane ne survivent que grâce à leurs parrains chinois, russes ou nord-coréens, pour ne citer que les plus visibles, l'indifférence coupable de la communauté internationale faisant le reste. Mais là aussi, la nervosité du gouvernement chinois face à l'instabilité chez le voisin birman, ou les déboires de Moscou au Proche-Orient, pourraient faire changer les orientations de cette guerre par procuration asiatique.

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    Le chef de l'armée putschiste dans le collimateur de la CPI

    Les soucis, c'est bien connu, volant souvent en escadrille, le karma politique du chef de la junte militaire s'est encore un peu plus assombri le 27 novembre 2024, à des milliers de kilomètres de son bunker de Naypidaw, à La Haye où siège la Cour pénale internationale.

    Premier mandat d'arrêt requis par le procureur : le vieux dossier du massacre de la minorité musulmane des rohingyas est exhumé. Le général Min Aung Hlaing y est accusé de crimes, de déportation et de persécutions, des actes qualifiés de crimes contre l'humanité. Les premières audiences pourraient avoir lieu en 2025. Une année donc décisive pour le destin pro-démocratique de la Birmanie.

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