L’Association canadienne pour l’étude du foie est en assemblée à Montréal, dans le but partager les expériences sur les innovations en ce qui a trait à la prise en charge de cette maladie. Éradiquer l'Hépatite C chronique Julie Bruneau, chef département médecine générale Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Crédit : CHUM L’objectif pour l’Association est de parvenir à identifier les pistes qui permettront d’arriver à une éradication de l’hépatite C au Canada à l’horizon 2030 conformément aux objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour cela, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation en vue d’un dépistage plus accru et d’une prise en charge immédiate des patients. Le Canada connaît des progrès remarquables en ce sens, mais ce n’est pas toujours le cas pour bien des pays défavorisés, où l’accès aux traitements reste difficile en raison de l’insuffisance des infrastructures et des prix des médicaments qui demeurent élevés, malgré la baisse observée au cours des dernières années, souligne Julie Bruneau, chef du département de médecine générale du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, et professeure au département de médecine familiale de cette même Université. « Il y a quelques années, on s’est retrouvé avec de nouvelles molécules qui coûtaient très chers. Maintenant, c’est très difficile de savoir les prix des médicaments, mais on sait que les prix ont baissé, et aussi qu’il y a des programmes dans plusieurs pays à bas revenus où les médicaments ne sont, pour ainsi dire, pas gratuits, mais ils coûtent quelques centaines de dollars. Cependant, ça prend quand même une infrastructure pour traiter les gens, ça prend une infrastructure pour les détecter, et donc un des enjeux de la recherche maintenant c’est de s’assurer que ces médicaments-là arrivent aux patients et que les patients les prennent. Pour cela, il faut trouver de nouvelles façons de les tester, des façons beaucoup plus simples, de nouvelles façons aussi de les traiter, souvent avec des méthodes novatrices. Les traitements ont été faits souvent dans les bureaux de médecins spécialistes, dans de grands hôpitaux. Il faut amener les traitements près de la population. Il y a beaucoup de modèles où c’est les pharmaciens, c’est les infirmières, c’est même des proches qui ont des rôles à jouer, et c’est vers là qu’il faut aller. Donc, détection facile, tests rapides, traitements rapides, traitements dans les communautés, pour qu’on réussisse à éradiquer cette maladie », affirme Mme Bruneau, dans l'entrevue suivante avec Alice Chantal Tchandem. ÉcoutezFR_Entrevue_1-20200228-WIF10 Les consommateurs de drogues et autres stupéfiants qui utilisent une même seringue pour s’injecter sont à risque de se transmettre le virus de l’hépatite C chronique. Crédit : Istock Le modèle du Québec se positionne comme un exemple susceptible d’éclairer la démarche des autres provinces, en ce qui a trait notamment au diagnostic et à la prévention, soutient la professeure. Le Québec a joué un rôle important dans l’élimination du virus de l’hépatite C chronique (VHC) en lançant des programmes de micro-élimination pour diagnostiquer, établir un lien avec les soins/traiter et éliminer le VHC parmi les populations à risque élevé , indique le communiqué. « Actuellement au Canada, on a encore une politique de détecter seulement les personnes à risque. Il y a des pays comme les États-Unis qui ont pris l’option de dire on va détecter tout le monde au moins une fois dans leur vie, ce qui permet, surtout dans les cohortes qui ont le plus de risque d’être infectées, une détection universelle, donc plus de détections de cas. Au Canada, on est encore avec une détection de personnes à risque, donc il y a beaucoup d’informations qui doivent être faites, à la fois dans les populations, à la fois chez les personnels de la santé, et on n’en est pas vraiment rendu à une détection optimale. On pense qu’il y a jusqu’à 40 % des gens qui ne sont pas...
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