En 1944, après la conférence de Brazzaville, Félix Eboué est littéralement exténué. Il part en vacances en Egypte et décède le 17 mai. La mort de l'un des premiers compagnons de la Libération est un événement. Cinq ans après, la dépouille de Félix Eboué entre au Panthéon, mais peu à peu la mémoire de cet homme singulier au courage extraordinaire s'estompe.

Le 26 juillet 1938, des milliers de Guadeloupéens accompagnent le gouverneur Eboué à son bateau pour lui témoigner de leur soutien. Rappelé en France, Félix Eboué est fort mécontent. Il est nommé gouverneur du Tchad. C'est là qu'il a très probablement entendu l'appel du 18 juin. À partir de cette date, Félix Eboué prépare secrètement et méthodiquement le ralliement du Tchad au général de Gaulle. Les 26, 27 et 28 août 1940, l’Afrique équatoriale française, à commencer par le Tchad, bascule dans le camp de la France libre. On appelle ces trois jours, les trois glorieuses et Félix Éboué en a été l'un des instigateurs.

Né le 26 décembre à Cayenne, Félix Eboué fait ses études à Bordeaux puis Paris. Après l'école coloniale, il part en Oubangui-Chari, l'actuelle République centrafricaine. En tant qu'administrateur colonial, il s'intéresse aux populations locales et à leurs langues. Il noue de solides relations avec les chefs. En 1922, déjà père de deux petits garçons, il se marie avec Eugénie Tell, la fille du directeur de l'administration pénitentiaire en Guyane. Ils reviennent ensemble en Oubangui-Chari. Félix Eboué se plaint souvent du manque de reconnaissance de sa hiérarchie. Il parvient, malgré tout, à gravir les échelons et devient secrétaire général de la Martinique en 1932 puis gouverneur par intérim de la Guadeloupe en 1936.