French Medieval

Charles Péguy entre à l'Ecole normale supérieure où Bergson fut l'un de ses professeurs. Très tôt, ses prises de position déroutent : croyant, il critique l'Eglise catholique, socialiste, il s'oppose au pacifisme et à l'internationalisme de la gauche, et nationaliste, il ne rejoint jamais la classe bourgeoise. En 1900, il crée sa propre revue, Cahiers de la quinzaine qui représente un témoignage inégalé sur la vie intellectuelle de l'époque.

28 poèmes de Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Robert Desnos, Max Jacob, Gérard de Nerval, Lautréamont, Oscar Vladislas de Milosz, Gaston Couté.

"Comment traduire l'énigme et la lucidité, évoquer les menus détails du réel, pénétrer avec ou sans désinvolture l'univers onirique un peu trouble mais évident de Pessoa ? La voix de Richard Graille relève ce défi. A sa voix nue ou presque nue se mêlent les accords de la guitare, tantôt cordes grattées, tantôt caisse frappée. Le nuancier des états d'âme et la nature des situations se déclinent subtilement dans la singularité d'un accent, dans les aspérités du chant, la fluidité d'un cri."

Cet audio est constitué de 28 poèmes.

Écrit entre 1835 à 1837, Musset compose son chef d'œuvre lyrique sur les thèmes de la douleur, de l'amour et de l'inspiration.

Le comte Roger d'Athol, après la mort de Véra, avec laquelle il a connu "une fusion idéale", demeure si fortement attaché à elle qu'il refuse sa disparition. Par la seule force de son amour, il nie la mort de sa "dame de volupté" et fait comme s'il vivait toujours avec elle. Mais la revenante disparaît à l'instant où il cesse de croire à sa présence et toute l'atmosphère fantastique s'évanouit sur le champ.

Livre audio composé de Les femmes et l'amour, Debureau, Mozart, le petit menuet et Dernier Quart d'heure.

Récité et commenté par Albert Millaire, apparié aux musiques de Couperin, Duphly ou Balbastre, et interprété au clavecin par Hélène Panneton...

"Ces pages, lues à deux voix, sont tirées de 'Textes pour un poème' (1949-1970) et de 'Poèmes pour un texte' (1970-1991). Les deux livres présentent un choix, à travers quarante années de poésie. Les titres qui s'inversent voudraient refléter - comme dans un miroir - la même image, suggérer une même démarche. [...] Les guets-apens de l'événement et du temps, qui tentent d'enserrer chacun entre les parois de l'âge, des frontières, du milieu social devraient être très vite balayés par les souffles de la poésie."

Mort de tuberculose à vingt-cinq ans, John Keats eut une carrière poétique d'une fulgurante brièveté, suffisamment intense pour faire de lui un des poètes romantiques anglais les plus importants de sa génération. Nourries de la perte d'un amour premier dont Keats ne put jamais faire le deuil, ses écritures se placent sous le soleil noir de la Mélancolie, que la prescience de la mort exacerbe jusqu'à toucher au sublime. Une immense richesse symbolique transparaît sous la lumière de ses accents intemporels.

L'art d'aimer, selon Ovide, c'est d'abord l'art de séduire. Bien avant que les agences de rencontres et les entreprises de séduction modernes existent, Ovide prodiguait ses conseils. C'était au 1er siècle de notre ère, mais lorsqu'on l'entend dire : " Qui que tu sois, n'aie qu'une faible confiance dans les charmes trompeurs de la beauté ; ajoute d'autres avantages à ces mérites du corps. Ce qui gagne surtout les cœurs, c'est une adroite complaisance".

Ce monologue, ponctué de musiques, met en scène une bouteille qui raconte sa vie et son grand amour pour son vin, un rouge, et sa secrète attirance pour les blancs... L'action se déroule dans une cave bien entretenue, la cave d'un homme de qualité.

"Qu'est-ce qu'une femme ? Une déesse mortelle. Une déesse ? Une femme immortelle." Qui parle ? Le Poète (inutile, autrefois, de préciser "Homère"), dans l'Iliade, notre naissance en littérature. Loin d'être la faiblesse des hommes et des dieux, la femme et la déesse sont la force du chant : tout part de la déesse invoquée ; tout remonte à Hélène, la femme désirée, selon le vouloir d'Aphrodite. Elles sont là, reines, mères et filles, sœurs et épouses, amantes ou solitaires. Inséparables des hommes et des dieux.

Paul Verlaine est l'auteur d'une poésie empreinte du romantisme du XIXème siècle, mais dégageant déjà une originalité qui fera de lui l'un des initiateurs du symbolisme. Sa poésie, entre ombre et lumière, aux vers parfois torturés, s'inspire notamment d'une vie agitée par sa passion pour Arthur Rimbaud.

Walt Whitman : ce poète et humaniste fut à l'origine des plus grandes pages de poésie des temps modernes. Elles eurent pour créateur un solitaire américain poussé comme un gratte-ciel dans un désert inculte de maisons à bas étages. Whitman est considéré comme un des deux piliers de la poésie américaine du XIXe siècle, avec Emily Dickinson. Sa voix résolument américaine suscite des émotions vives grâce au vers libre et à la force hypnotique de la répétition ; il clame sensualité et liberté dans une langue populaire, et chaque poème est une leçon de vie, un incontournable de la poésie telle qu'on ne l'apprend pas à l'école.

Contrairement aux imitateurs qui ne faisaient que caricaturer grossièrement Aristide Bruant, Paulo du "lapin Agile" est entré réellement dans l'esprit des textes et a appris à les dire à la grande satisfaction du chansonnier qui l'a reconnu comme "son seul élève". Après cette passation, Paulo transmit tout naturellement le témoin à son beau fils Yves Mathieu. Connaissant les textes sur le bout des doigts, Yves a apporté à l'œuvre de Bruant son propre son, sa verve, sa force de conviction et son amour de la langue.

Les textes qui composent cet enregistrement, pièces de théâtre, poèmes, et extraits de recueils, choisis par l'auteur, sont autant de jalons dans cette difficile conquête. "'L'incessant' met en présence un homme et une femme qui s'affrontent avec âpreté. Cet homme et cette femme sont en chacun de nous. À certains moments de crise, ils se déchirent, nous harcèlent. Mais la décision qui clôt le débat n'est jamais définitive. À tout instant elle peut être remise en cause. Alors l'affrontement recommence."

Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d'Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa Pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre.

La rencontre d'un des plus grands poètes français et d'une grande voix du théâtre contemporain. Avec celles de Baudelaire et de Rimbaud, la figure de Stéphane Mallarmé domine la modernité poétique qui se constitue à la fin du XIXe siècle, et, quoique son œuvre fût rare, adressée à une élite de lecteurs lentement accrue, "il lui avait suffi, dit Valéry, de quelques poèmes pour remettre en question l'objet même de la littérature".

Point ici d'alexandrins académiques, de rimes faciles et d'images éculées. La poésie de Jean-Pierre Martinez, à la manière de celle d'un René Char, puise à la source de l'indicible pour le donner à entendre malgré tout. La fonction de la poésie n'est pas d'embellir le réel en le décorant, mais de révéler une réalité plus profonde en "redonnant un sens plus pur aux mots de la tribu" (Mallarmé).