Choses à Savoir CERVEAU

Auteur(s): Choses à Savoir
  • Résumé

  • Pour tout comprendre, jour après jour, sur le fonctionnement du cerveau. Textes de Christophe Rodo, neuroscientifique, jusqu’en septembre 2024.

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Épisodes
  • L'IA pour redonner la parole ?
    Apr 9 2025

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    Aujourd’hui, je vais vous raconter l'histoire d'une femme tétraplégique, aux Etats Unis, qui s'appelle Ann, et qui a retrouvé le pouvoir de parler. Non pas en bougeant les lèvres, mais en pensant. Grâce à un implant cérébral et à l’intelligence artificielle, elle peut désormais traduire ses pensées en paroles… instantanément.

    Il y a plus de 15 ans, Ann a été victime d’un AVC massif. Depuis, elle est enfermée dans son propre corps : incapable de bouger, incapable de parler. Mais tout a changé grâce à une technologie révolutionnaire développée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, en collaboration avec l’équipe de Berkeley. Leur objectif ? Redonner une voix à ceux qui n’en ont plus.


    Le cœur de cette prouesse, c’est une interface cerveau-ordinateur, qu’on appelle aussi BCI. Concrètement, les chercheurs ont implanté une grille de 253 électrodes à la surface du cortex cérébral d’Ann, dans la région du cerveau responsable de la parole. Ces électrodes enregistrent les signaux électriques que le cerveau envoie lorsqu’elle pense à parler.


    Mais capter les pensées ne suffit pas. Il faut les décoder. Et c’est là que l’intelligence artificielle entre en jeu. Après plusieurs semaines d’entraînement, un algorithme sophistiqué a appris à reconnaître les schémas neuronaux correspondant à plus de 1 000 mots. Résultat ? Ann peut aujourd’hui exprimer ses pensées à une vitesse de 62 mots par minute. C’est plus de trois fois plus rapide que les anciennes technologies de communication assistée.


    Mais ce n’est pas tout. L’équipe de chercheurs a aussi recréé numériquement *la voix d’Ann*, à partir de vieilles vidéos d’elle datant d’avant son AVC. Ce n’est donc pas une voix robotique qu’on entend, mais bien *la sienne*. Et pour rendre l’expérience encore plus humaine, ses pensées sont transmises à un avatar numérique qui reproduit en temps réel ses expressions faciales : un sourire, un froncement de sourcils… Comme si elle était là, en face de vous.


    Ce projet est encore expérimental, mais il ouvre des perspectives incroyables pour les personnes atteintes de paralysie sévère, du syndrome de verrouillage, ou de maladies neurodégénératives comme la SLA. Les défis restent nombreux, notamment en matière de miniaturisation et de fiabilité à long terme. Mais une chose est sûre : on vient de franchir un pas de géant vers une communication totalement réinventée.




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  • Le sudoku petmet-il de lutter contre le déclin cognitif ?
    Apr 7 2025

    Oui, le sudoku peut contribuer à ralentir le déclin cognitif, mais ses effets doivent être nuancés. Plusieurs études scientifiques ont exploré l’impact des jeux cérébraux, dont le sudoku, sur la santé cognitive, notamment chez les personnes âgées.


    Une étude publiée en 2019 dans The International Journal of Geriatric Psychiatry a examiné l'effet des jeux de réflexion comme les mots croisés et le sudoku sur les capacités cognitives de plus de 19 000 participants âgés de 50 à 93 ans. Les résultats ont montré que ceux qui pratiquaient régulièrement ce type de jeux obtenaient de meilleurs scores dans des tests de mémoire, de raisonnement et d'attention. Plus spécifiquement, les performances cognitives de certains participants étaient équivalentes à celles de personnes 8 à 10 ans plus jeunes. Cela suggère une association positive entre la fréquence de ces activités et la préservation des fonctions mentales.


    Cependant, corrélation ne signifie pas nécessairement causalité. Une revue de la littérature menée par Simons et al. en 2016 (Psychological Science in the Public Interest) a mis en garde contre l’idée que les jeux cognitifs, dont le sudoku, puissent à eux seuls prévenir ou inverser le déclin cognitif. Selon cette analyse, si certaines études montrent des améliorations dans des tâches spécifiques après un entraînement cérébral, ces bénéfices ne se généralisent pas toujours à d'autres aspects de la vie quotidienne ou à la cognition globale.


    Cela dit, d'autres recherches appuient l’idée que maintenir une activité intellectuelle régulière — que ce soit via le sudoku, la lecture ou l’apprentissage d’une nouvelle compétence — est bénéfique pour le cerveau. L’étude ACTIVE (Advanced Cognitive Training for Independent and Vital Elderly), lancée aux États-Unis en 2002, a suivi plus de 2 800 personnes âgées. Elle a montré que des séances régulières d'entraînement cognitif pouvaient améliorer les capacités mentales et en ralentir le déclin pendant plusieurs années.


    Le sudoku, en particulier, mobilise plusieurs fonctions cognitives importantes : la mémoire de travail, la logique, l’attention et la vitesse de traitement. En le pratiquant régulièrement, on stimule ces fonctions, ce qui pourrait contribuer à maintenir la plasticité cérébrale. Mais pour que l'effet soit réel, l'activité doit être suffisamment complexe et renouvelée, afin de continuer à « challenger » le cerveau.


    En résumé, le sudoku ne constitue pas une solution miracle, mais s’intègre efficacement dans un mode de vie intellectuellement actif, qui, selon les données scientifiques, joue un rôle non négligeable dans la lutte contre le déclin cognitif lié à l’âge.

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  • Pourquoi des bactéries pourraient remplacer les anxiolytiques contre l'anxiété ?
    Apr 4 2025

    Et si, demain, on traitait l’anxiété non pas avec des médicaments, mais… avec des bactéries ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette idée est de plus en plus prise au sérieux par les chercheurs. Une nouvelle revue d’études publiée en 2023 dans la revue General Psychiatry affirme que le microbiote intestinal – c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans notre intestin – joue un rôle clé dans la survenue de troubles anxieux. Et qu’il pourrait aussi faire partie de la solution.

    Les scientifiques parlent aujourd’hui de l’axe intestin-cerveau. Ce lien étroit entre nos intestins et notre système nerveux central est désormais bien établi. En effet, notre intestin produit à lui seul 90 % de la sérotonine de notre corps, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur, du sommeil… et de l’anxiété.


    Mais ce que met en lumière cette revue, c’est que certaines bactéries spécifiques du microbiote pourraient moduler l’anxiété. En analysant les résultats de 21 essais cliniques, les auteurs montrent que la prise de psychobiotiques – autrement dit, de probiotiques ciblés – a permis de réduire les symptômes anxieux chez de nombreux participants, parfois avec une efficacité comparable à celle des traitements classiques.


    Alors, comment ces bactéries agissent-elles ? Plusieurs mécanismes sont envisagés. D’abord, elles participeraient à la production de neurotransmetteurs comme la dopamine ou la GABA, connus pour leurs effets calmants sur le cerveau. Ensuite, elles pourraient réduire l’inflammation chronique, souvent observée chez les personnes anxieuses. Enfin, elles influenceraient la réponse au stress via le système immunitaire et le nerf vague, la grande autoroute nerveuse qui relie l’intestin au cerveau.

    Il ne s’agit pas de dire que les anxiolytiques actuels n’ont plus leur place. Mais les chercheurs estiment que, dans certains cas, les probiotiques pourraient constituer une alternative naturelle, ou au moins un complément efficace, avec moins d’effets secondaires.


    Des bactéries comme Lactobacillus ou Bifidobacterium sont aujourd’hui les plus étudiées. Elles se trouvent dans certains aliments fermentés comme le yaourt, le kéfir, ou encore sous forme de compléments.


    Bien sûr, ces recherches en sont encore à leurs débuts, et tous les experts appellent à la prudence. Mais une chose est sûre : notre ventre n’est pas seulement le siège de la digestion. C’est aussi un acteur essentiel de notre santé mentale.


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