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Page de couverture de Choses à Savoir CERVEAU

Choses à Savoir CERVEAU

Choses à Savoir CERVEAU

Auteur(s): Choses à Savoir
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Pour tout comprendre, jour après jour, sur le fonctionnement du cerveau. Textes de Christophe Rodo, neuroscientifique, jusqu’en septembre 2024.

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Choses à Savoir
Science
Épisodes
  • Pourquoi 9, 32, 66 et 83 ans sont des âges clefs ?
    Dec 12 2025

    Une vaste étude menée par l’équipe de l’Université de Cambridge a analysé les cerveaux de 3 802 individus âgés de 0 à 90 ans grâce à de l’IRM de diffusion, afin de cartographier comment les connexions neurales évoluent tout au long de la vie. Les chercheurs ont identifié quatre points de bascule – vers 9, 32, 66 et 83 ans – qui marquent des transitions entre cinq grandes phases d’organisation cérébrale. Chaque point correspond à un changement marqué dans la façon dont les régions du cerveau sont connectées et dans l’efficacité globale du réseau neuronal.


    9 ans correspond à la fin de l’enfance et au début de l’adolescence cérébrale. Depuis la naissance, le cerveau a produit un excès de connexions, puis a procédé à une élimination massive, appelée « poda synaptique ». En parallèle, la matière grise et la matière blanche continuent de croître, ce qui améliore l’épaisseur corticale et stabilise les plis du cortex. Cette période optimise les fonctions fondamentales : langage, mémoire, coordination, apprentissages de base. Le passage vers 9 ans reflète un basculement global : le cerveau quitte la phase d’enfance et entre dans une adolescence prolongée sur le plan neuronal.


    32 ans marque l’entrée dans la pleine maturité adulte. Entre 9 et 32 ans, les connexions se renforcent, la matière blanche se densifie et les échanges entre régions distantes deviennent plus rapides et plus efficaces. Le cerveau affine son organisation interne, ce qui correspond au pic des performances cognitives : raisonnement abstrait, mémoire de travail, rapidité intellectuelle, flexibilité mentale. Autour de 32 ans se produit le changement le plus marqué de toute la vie : le réseau neuronal se stabilise et atteint un plateau structurel, caractéristique du cerveau adulte pleinement mature.


    66 ans correspond au début du vieillissement cérébral. Après plusieurs décennies de relative stabilité, la connectivité globale commence à diminuer. La matière blanche, essentielle aux communications longue distance dans le cerveau, montre des signes de dégradation. La conséquence est un ralentissement progressif de la vitesse de traitement, une diminution de la flexibilité cognitive et parfois une réduction de la mémoire de travail. Néanmoins, certaines capacités – comme les savoirs accumulés ou l’intelligence cristallisée – restent relativement préservées.


    83 ans marque l’entrée dans la phase de vieillesse avancée. À cet âge, le cerveau connaît une nouvelle reconfiguration : les réseaux deviennent plus fragmentés et s’appuient davantage sur des connexions locales. La communication globale perd en efficacité, ce qui augmente la vulnérabilité aux fragilités cognitives et aux maladies neurodégénératives. Certaines zones plus robustes peuvent compenser partiellement, mais l’organisation générale du réseau est moins stable et moins intégrée.


    En résumé, cette étude montre que le cerveau ne vieillit pas de façon linéaire. Il traverse cinq grandes phases, avec des changements profonds à 9, 32, 66 et 83 ans. Ces âges clés correspondent à des réorganisations profondes : apprentissage fondamental, maturité cognitive, entrée dans le vieillissement et vieillesse avancée.

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    3 min
  • Pourquoi ne faut-il pas dépasser 6 tasses de café par jour ?
    Dec 10 2025

    Le café est l’un des stimulants les plus consommés au monde. Pour beaucoup, c’est un rituel, un carburant, un coup de fouet mental. Mais une vaste étude menée par l’Université d’Australie-Méridionale (UniSA) apporte un éclairage surprenant : au-delà de six tasses par jour, le café pourrait avoir des effets inattendus… directement sur notre cerveau.


    L’étude, l’une des plus importantes jamais réalisées sur le sujet, a analysé les habitudes de consommation de plus de 300 000 personnes, tout en croisant les données de santé et des mesures d’imagerie cérébrale. Et le résultat est sans appel : une consommation excessive de café est associée à une réduction du volume cérébral total. Autrement dit, le cerveau tend littéralement à se « rapetisser ». Une diminution faible, certes, mais significative sur le plan statistique.


    Comment expliquer un tel phénomène ? Les chercheurs montrent que la caféine, consommée en grande quantité, peut perturber l’équilibre hydrique et les mécanismes d’oxygénation du cerveau. La caféine est un stimulant qui bloque l’adénosine, une molécule impliquée dans la détente cérébrale. En quantité modérée, ce blocage est bénéfique : il réveille, augmente la vigilance et améliore la concentration. Mais au-delà d’un certain seuil, ce même mécanisme devient agressif. Le cerveau reste trop longtemps en « mode alerte ». Résultat : un niveau de stress systémique plus élevé, qui peut affecter la microcirculation cérébrale et, à long terme, contribuer à une perte de volume neuronal.


    L’étude de l’UniSA a également mis en lumière un autre point crucial : les gros consommateurs de café ont un risque accru — jusqu’à 53 % — de développer des formes de démence plus tard dans la vie. L’association ne prouve pas que le café en est la cause directe, mais elle montre une corrélation suffisamment forte pour inciter à la prudence. Ce lien semble notamment lié aux perturbations chroniques du sommeil et au stress oxydatif provoqués par un excès de caféine.


    Faut-il alors renoncer au café ? Pas du tout. Les chercheurs insistent sur un message clé : la modération est votre meilleure alliée. Entre une et trois tasses par jour, le café est associé à une meilleure concentration, un risque cardiovasculaire plus faible, et même une longévité accrue. Mais dépasser six tasses, c’est pousser le cerveau au-delà de ses limites physiologiques.


    En résumé : ce n’est pas la boisson qui est dangereuse, c’est l’excès. Le cerveau est un organe subtil, qui aime les stimulants… tant qu’ils respectent ses frontières.

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    2 min
  • Procrastinons-nous vraiment par paresse ?
    Dec 8 2025

    Pendant longtemps, on a considéré la procrastination comme un simple défaut de caractère. Un manque de volonté. Une forme de paresse assumée. Mais une étude révolutionnaire menée par l’Université de Chicago bouscule totalement cette idée. Grâce à l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont observé en temps réel ce qui se passe dans le cerveau au moment précis où nous décidons… de ne pas décider. Et vous allez voir : ce n’est pas la paresse qui pilote ce mécanisme, mais bien nos circuits émotionnels les plus archaïques.


    Le résultat clé de l’étude est frappant : lorsque nous anticipons une tâche perçue comme désagréable — un rapport à rédiger, un dossier compliqué, ou même une conversation que l’on redoute — c’est l’amygdale, le « radar à menaces » du cerveau, qui s’active brutalement. Cette petite structure en forme d’amande, profondément enfouie dans le système limbique, s’enflamme exactement comme si la tâche était un danger réel. Pour le cerveau, ce n’est pas un simple effort futur : c’est une menace émotionnelle.


    Cette activation déclenche alors une chaîne de réactions. L’amygdale envoie un signal d’alerte qui vient dominer le cortex préfrontal, cette région associée à la planification, au raisonnement et au contrôle de soi. L’effet est immédiat : notre capacité à agir rationnellement diminue. Résultat : nous évitons la tâche… non pas parce que nous sommes paresseux, mais parce que notre cerveau tente de réduire un inconfort émotionnel.


    La procrastination devient alors une stratégie de régulation : remettre à plus tard, c’est apaiser, au moins temporairement, l’activation de l’amygdale. Le soulagement que l’on ressent en détournant son attention, en regardant son téléphone ou en rangeant son bureau, est parfaitement réel : c’est la récompense immédiate fournie par cette fuite émotionnelle.


    Mais l’étude montre aussi l’autre face du mécanisme. Plus tard, lorsque la tâche revient nous hanter, c’est cette fois le cortex préfrontal qui s’active — souvent accompagné d’une hausse d’anxiété. Nous entrons alors dans le cycle bien connu : éviter, culpabiliser, recommencer.


    Au final, cette recherche de Chicago change profondément notre regard : la procrastination n’est pas un problème de paresse, mais un problème de gestion de la menace émotionnelle. Ce que nous repoussons, ce n’est pas la tâche elle-même, mais l’émotion qu’elle déclenche.


    Comprendre cela ouvre une voie nouvelle : traiter la procrastination, ce n’est pas « se motiver », c’est apprendre à apprivoiser notre amygdale. Autrement dit, faire la paix avec les émotions que nous fuyons.

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    2 min

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