• #13 Gilles Marchand, « Le soldat désaccordé »
    Jul 24 2023

    Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire Gilles Marchand, un patient de 47 ans, pour son livre Le soldat désaccordé paru aux éditions Aux Forges de Vulcain.

    Un soldat sans prénom et sans nom, de retour de la première guerre mondiale. Il y a laissé un bras et son âme. Incapable de quitter cette guerre meurtrière, le poilu narrateur se donne pour mission de retrouver les soldats disparus, de réhabiliter ceux qu'on a fusillé pour l'exemple. Permettre aux familles de mettre un nom sur une tombe est sa quête et son enquête jusqu’en 1925 où il rencontre Jeanne Joplain, mère convaincue que son fils Émile est vivant, là, quelque part. Le soldat se lance dans une enquête de plus de 10 ans, découvrant la folle histoire d’amour vécu par le soldat Émile avec une alsacienne avant la guerre, l’Alsace étant alors territoire allemand.

    Multi primé, Le soldat désaccordé est une histoire d’enquête, d’amour et de guerre qui porte une tendresse infinie à ces hommes, maçons, instituteurs, agriculteurs que la guerre a forcés à devenir militaires. Également musicien, l'auteur les compare à ces instruments désaccordés qui peuvent réussir à jouer une partition mais avec plus de difficultés, et une issue moins jolie...

    Gilles Marchand nous entraine dans cette folie meurtrière, la boue, les obus, les destins brisés avec une précision toute historique et un style qui cogne et qui claque, avec une musicalité singulière tout en nous raccrochant à la vie par l’incroyable force de l'amour. Parfois même, on sourit… et dans ce roman épatant se cachent des clins d’œil musicaux.

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman Xavier Le Clerc est #inlove.

    Cet épisode a été enregistré au salon du roman historique de Levallois Perret les 2 et 3 juillet dernier.

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    35 mins
  • #12 Xavier Le Clerc, "Un homme sans titre"
    Feb 27 2023

    Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire Xavier Le Clerc, un patient de 43 ans, pour son livre “Un homme sans titre” édité aux éditions Gallimard.

    Un homme sans titre est le portait sobre et tout en nuances du père de l’auteur, né en Kabylie avant la guerre d’Algérie. Un travailleur acharné et décharné que Xavier Le Clerc compare à un marcheur de Giacometti et qui a longtemps intrigué le fils par son silence.

    À travers des détails puisés dans des photos de famille et des souvenirs, l’auteur invite le lecteur a entré dans la famille Aït-Taleb, famille de 9 enfants logés dans une barre HLM de Caen. À travers les évocations, Xavier Le Clerc emmène son lecteur en Algérie, autour de la guerre d’indépendance, en France dans les années 80-90 marquées par les politiques migratoires responsables des cristallisations identitaires actuelles.

    Dans ce court texte, on côtoie aussi des nobélisés, Albert Camus ou Annie Ernault. C’est un portrait sensible et sans fard de Mohand-Saïd Aït-Taleb, ce père qui a souffert de la guerre, de la faim, du déracinement et du manque de considération en France.
    C’est un texte subtilement politique et apaisé, grâce à l’humanisme de l’auteur exempt de ressentiment, une déclaration d’amour à tous ses pays : la littérature, le français, la France et l’Algérie.

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman Xavier Le Clerc est #affamé.

    Xavier Le Clerc, Un homme sans titre, éditions Gallimard 2022

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    55 mins
  • #11 Pauline Delabroy-Allard, "Qui sait"
    Jan 30 2023

    Le Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire Pauline Delabroy-Allard, une patiente de 34 ans, pour son livre "Qui sait” édité aux éditions Gallimard.

    L'héroïne Pauline découvre au moment de faire sa carte d'identité l'existence de trois prénoms secondaires : Jeanne, Jérôme, Ysé dont elle n'a jamais entendu parler. Sa mère change de conversation lorsqu'elle la questionne sur l’origine de ces noms, impossible pour elle d'obtenir une réponse. Touchée par une tragédie qui lui fait perdre pied, elle part alors en quête de ces trois destins, à la recherche d’une vérité, à partir des maigres indices qu'elle récolte.

    Un récit identitaire intime et sensible sur lequel Pauline Delabroy-Allard revient dans cet épisode. Pour l’auteure, le mensonge et la vérité n’existent pas, ce sont juste deux histoires différentes car la vie est constituée d’histoires que l’on nous raconte et que l’on se raconte à soi-même…

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman de Pauline Delabroy-Allard est #plongéeintime.

    Pauline Delabroye-Allard, Qui sait, Éditions Gallimard.

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    1 min
  • #10 Leïla Bouherrafa, "Tu mérites un pays"
    Dec 21 2022

    Le Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire Leïla Bouherrafa, une patiente de 33 ans, pour son livre “Tu mérites un pays” édité chez Allary Editions.

    Après une très longue procédure, Layla s'apprête à obtenir la nationalité française. Le roman débute sur le moment où elle reçoit des mains de son assistante sociale sa convocation à cet entretien de naturalisation, dernière étape qui la sépare de son rêve. Dès lors, on suit Layla dans on quotidien, marqué par ce désir, et on assiste à toutes les règles, caprices, absurdités et paradoxes que l’administration lui impose pour devenir française.

    À travers son personnage principal et une galerie de personnages secondaires, Sadia, Momo, Claude..., Leïla Bouherrafa interroge avec acuité (et humour) ce que signifie "devenir français".

    Un roman fortement inscrit dans l’actualité, une écriture au vitriol qui décrit l’absurdité et le paradoxe de la procédure de naturalisation, obligeant à une assimilation plus qu'à une intégration, jusqu'au basculement de Layla, qui réalise que mériter un pays implique la réciprocité.

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman de Leïla Bouherrafa est #corrosif

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    45 mins
  • #9 Etienne Kern, "Les Envolés"
    Nov 28 2022

    Le Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire, Etienne Kern, un patient de 38 ans, pour son livre “Les envolés” édité chez Gallimard.

    Le 4 février 1912, Franz Reichelt, tailleur pour dames, se tue tragiquement, rêvant d’inventer un parachute qui sauverait les aviateurs. Il le teste en sautant de la tour Eiffel. Sa chute est la première capturée par l’objectif des

    caméras.

    Les Envolés est une touchante évocation de cette vie sacrifiée. La voix si douce et indulgente d'Étienne Kern (à l’écrit et à l’oral) dévoile ce doux rêveur. La triste scène fait écho aux nombreux “envolés” du titre de livre, ceux qui ont chuté au péril de leur vie. Ceux du début du siècle mais aussi les proches du narrateur/auteur, matérialisé dans ce récit par les alternances des chapitres entre années 1900 et 2000, passé et présent.

    C'est un livre dédié à ceux que l’on aime, c’est aussi un livre sur le deuil, le vide, la perte, indéniablement.

    Étienne Kern revient dans cetépisode sur la genèse de son premier roman, sur ses inspirations, auteurs, poètes et livres qui l'accompagnent et sur son rythme d’écriture.

    Et il nous livre aussi la clé pour enfin apprécier Madame Bovary de Gustave Flaubert à sa juste valeur !

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman d'Étienne Kern est #auxrêveurs.

    étienne Kern, Les envolés, Éditions Gallimard.

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    44 mins
  • #8 Miguel Bonnefoy, "L'inventeur"
    Oct 31 2022

    Le Docteure Z. reçoit dans son cabinet littéraire Miguel Bonnefoy, un patient 35 ans, pour son livre “L’inventeur” édité chez Rivages éditions.

    Il y raconte l'histoire d'Augustin Mouchot, inventeur génial de la fin du XIXème siècle qui découvre l’énergie solaire avant l’heure. Victime du mauvais timing malgré les honneurs reçus à son époque, Augustin Mouchot, aussi lugubre que son invention est solaire, chétif et maladif, mourra dans le dénuement et l’oubli jusqu’à cette rentrée littéraire, où Miguel Bonnefoy l’exhume pour notre plus grand bonheur.

    Docteure Z. s'est plongée dans la lecture de L'inventeur avec délectation, et partage ici avec Miguel Bonnefoy un moment de conversation chaleureuse et joyeuse, où les images et les métaphores foisonnent, révélant les talents incomparables de conteurs d'histoires qu'est l'auteur de cet inventeur.

    Le diagnostic du Docteure Z. concernant le roman de Miguel Bonnefoy est #curieuxdestin.

    Miguel Bonnefoy, L'inventeur, Rivage éditions.

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    45 mins
  • #7 Djaïli Amadou Amal, "Coeur du Sahel"
    Jun 17 2022

    Le Docteure Z reçoit Djaïli Amadou Amal, femme de lettre camerounaise, engagée, rebelle, militante et d’une profonde humanité.

    Autrice de l'année 2021, multi primée, elle est la première femme Africaine à accéder à la finale du Goncourt avec Les Impatientes et obtient le Goncourt des Lycéens en 2020.

    Djaïli Amadou Amal écrit sur les discriminations faites aux femmes camerounaises, elle écrit sur toutes les femmes privées de voix dans son pays. Ses romans mettent en histoires les violences économiques et psychologiques, les mariages précoces et forcés, les viols conjugaux, la lourde pesanteur des traditions et des religions, le danger de la dépendance financière.

    Cœur de Sahel, récemment publié, s'inscrit dans cet engagement. C'est un roman choral donnant la voix aux domestiques des concessions, ces esclaves des temps modernes, ces jeunes filles invisibles qui subissent mépris de classes et violences.

    Djaïli Amadou Amal écrit la nuit, des heures durant, sur ces sujets qui l’interpellent tant, en espérant changer les choses. Sur son canapé, calée et protégée par une ribambelle de coussins, elle écrit sans contraintes, au feeling, suivant l’histoire presque en même temps que ses lecteurs, toujours reliée à ce qu’elle ressent pour ces personnages, toujours reliée à l’humain. Et avec une documentation colossale, car elle puise son inspiration auprès de femmes qu’elle côtoie ou qu’elle rencontre.

    Oui, ses personnages existent et ses livres sont toujours des messages. Alors le diagnostic du Docteur Z. pour Cœur du Sahel est : #coupdecoeur

    Djaïli Amadou Amal, Coeur du Sahel, Éd. Emmanuelle Collas

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    1 hr and 1 min
  • #6 David Meulemans, "Écrire son premier roman en dix minutes par jour"
    Apr 11 2022

    « Si je ne suis pas d'humeur à écrire, j'écris jusqu'à ce que je le devienne".

    Cette citation de Jane Austen ouvre le 1er chapitre de l'essai de David Meulemans, Écrire son premier roman en dix minutes par jour, et synthétise très justement le contenu de cet ouvrage qui encourage à pratiquer un peu chaque jour l'écriture.

    Oui, avec un titre pareil, Docteure Z. ne pouvait passer à côté de cet essai et de son auteur, David Meulemans, pour son 6ème entretien des Consultations Littéraires. Ce « charmant nounours » aux multiples casquettes, à la tête très bien faite et à l’humour doux et subtil est tout à la fois fondateur et président des éditions Aux forges de Vulcain, Normalien, docteur en philosophie, spécialiste des questions de créativité, concepteur de DraftQuest, une web app qui vise à libérer la créativité au quotidien et à dédramatiser la page blanche.

    Avec David, on ne s’ennuie pas, on en apprend surtout beaucoup sur l’écriture d’un premier roman (êtes-vous un binge writer ou un regular writer ?) car son essai se fonde sur le retour d’expériences des nombreux ateliers littéraires et de leurs participants sur DraftQuest.

    Par-dessus tout, ce qui est agréable avec lui, c’est sa capacité à faire tomber les tabous arrimés à la création littéraire, -auto-jugement, censure, peur, solitude de l’auteur, procrastination, échanges avec l'éditeur-, sa pensée positive nous déculpabilise.

    Auteurs en herbe, passionnés d’écriture, des mots et du verbe haut, on ne peut que vous conseiller de brancher votre casque !

    David Meulemans, Écrire son premier roman en dix minutes par jour, Éd. Aux Forges de Vulcain

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    1 hr and 5 mins