Si d'anciennes figures de la gauche socialiste comme Manuel Valls ou François Rebsamen ont fait leur entrée dans le gouvernement Bayrou, le Nouveau Front Populaire a de nouveau été tenu à l'écart dans la composition du cabinet. Pire, les revendications de l'alliance de la gauche ont été balayées par le Premier ministre. Les partis socialiste et communiste et dans une moindre mesure les écologistes avaient pourtant tendu la main ces dernières semaines.
Au parti socialiste, Olivier Faure était poussé par son aile droite afin de se rapprocher du camp macroniste. La frange la plus sociale-démocrate envisageait ouvertement d'entrer dans un gouvernement aux côtés de représentants de Renaissance ou du Modem de François Bayrou, avec qui des échanges avaient eu lieu avant même la censure du gouvernement Barnier.
Olivier Faure, dont la place de premier secrétaire est menacée lors du prochain congrès qui doit se tenir d'ici l'été, a donc choisi de jouer la carte du consensus, peu répandue ces derniers temps au PS. Mais l'aventure tourne court : avec tout d'abord la nomination de François Bayrou, puis le refus assumé de celui-ci de faire des concessions aux socialistes, aussi bien en termes de fiscalité que dans l'hyper sensible dossier de la réforme des retraites.
Les rangs au sein du NFP pas forcément resserrésDe leur côté, les Insoumis ont multiplié les imprécations en direction des socialistes, accusés de diviser l'alliance pour une place au gouvernement. Les mots ont été très durs, ce qui n'a pas forcément tant dérangé que ça Olivier Faure. Car le patron du PS avait besoin de montrer en interne qu'il n'était « soumis aux Insoumis », accusation récurrente de ses opposants. Il sort donc de la séquence en ayant prouvé qu'il était capable de tenir tête à Jean-Luc Mélenchon tout en ne cédant pas aux sirènes déclinantes du macronisme.
L'analyse est bien évidemment différente du côté de LFI où l'on juge que ces négociations ont prouvé qu'aucun terrain d'entente ne pouvait être trouvé avec le camp présidentiel, théorie que la formation de la gauche radicale a toujours soutenue.
Un NFP divisé lors des prochaines échéances électorales ?Les tensions internes au Nouveau Front Populaire devraient s'aggraver dans un premier temps sur la question des municipales. LFI a décidé de s'investir pleinement dans ces élections qu'elle négligeait jusque-là. Or la plupart des grandes municipalités de gauche sont dirigées par des alliances socialistes-communistes-écologistes. L'irruption des Insoumis pourrait faire tanguer ces unions. Et puis il y a la présidentielle où le principe de candidatures multiples à gauche est déjà quasiment acté, avec la bataille sans merci que cela implique.