Épisodes
  • Ukraine: le second souffle d'Emmanuel Macron?
    Mar 9 2025

    Chaque jour ou presque, Emmanuel Macron prend la parole sur la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l'avenir de l'Europe et de la France. Longtemps exclu du jeu politique national par une dissolution ratée, le chef de l’État est redevenu omniprésent. Avec cette crise, Emmanuel Macron peut-il trouver un second souffle ?

    La période d'effacement est finie pour Emmanuel Macron. Avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et ses revirements sur l'aide à l'Ukraine, Emmanuel Macron est remonté au créneau sur la scène diplomatique. On l'a vu partout de Washington à Bruxelles en passant par Lisbonne, essayant de jouer les intermédiaires avec un président américain imprévisible, de se concerter avec les Européens et Volodymyr Zelensky pour engager le réarmement de l'Europe. Son message ? L'heure est grave, la Russie représente « une menace existentielle », Vladimir Poutine est un « impérialiste révisionniste ». Pour le diffuser, le président de la République a multiplié les interventions médiatiques à destination des Français sur tous les supports : presse écrite, réseaux sociaux, et finalement allocution solennelle. La crise géopolitique a permis à Emmanuel Macron de faire de la diplomatie, son domaine réservé, une priorité nationale.

    Que cherche Emmanuel Macron ?

    Le chef de l’État veut d'abord peser dans la négociation sur la paix en Ukraine et défendre les intérêts de l'Europe. Mais il essaie aussi de revenir dans le débat politique et de restaurer son image. Dans son camp, une députée pense que « le jeu international est un bon levier pour le président », se réjouit de le voir « remonter sur le ring » et tacle tous ceux qui « s'écharpent sur les retraites alors que la guerre est à nos portes ». Une manière de participer, dans les pas d’Emmanuel Macron, à la dramatisation de la situation qui justifie les efforts qui vont être demandés aux Français pour permettre la montée en puissance des dépenses militaires.

    Emmanuel Macron peut-il marquer des points dans l'opinion ?

    Le chef de l'État l'espère certainement. Dans son allocution du mercredi 5 mars, il a en quelque sorte appelé à la mobilisation nationale en expliquant à ses concitoyens : « La patrie a besoin de vous ». Une enquête a indiqué que plus de la moitié des Français l'avait trouvé convaincant. Emmanuel Macron réussit à être crédible sur le registre chef de guerre-père de la Nation. Une ancienne ministre explique aussi qu'il a cette « force » d'avoir une « lecture des défis de demain ». Mais la question est de savoir si ce retour sur le devant de la scène en raison de la crise ukrainienne peut suffire à effacer durablement son image de président à bout de souffle ?

    À lire aussiFrance: Emmanuel Macron affirme que «la menace russe est là» et «nous touche», sans «connaître de frontières»

    Voir plus Voir moins
    3 min
  • Congrès, affaire Bayou, les Écologistes dans la tourmente
    Mar 2 2025

    Ils paraissaient jusque-là épargnés par les tensions qui agitent leurs partenaires du Nouveau front populaire (NFP). Les Écologistes affichent depuis l’an passé une certaine sérénité et jouent le rôle du point d’équilibre de l’union de la gauche, régulièrement déchirée par les conflits entre socialistes et insoumis. Ces derniers jours toutefois, les crises s’enchaînent et la direction menée par Marine Tondelier vacille.

    Avec tout d’abord cette séance de mea culpa médiatique que la patronne des Écologistes a dû s’infliger cette semaine. Marine Tondelier a exprimé « ses regrets » sur la manière dont le parti a géré les accusations contre Julien Bayou. La plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse contre l’ancien dirigeant des Verts vient en effet d’être classée sans suite… Mais celui-ci a vu sa carrière politique exploser en vol, après notamment que les Écologistes aient diligenté une enquête interne contre lui. « Il était impossible de bien faire dans ce dossier » a tenté de se défendre Marine Tondelier. Trop peu, trop tard selon son prédécesseur qui regrette qu’elle ne soit pas capable de reconnaître « son innocence ». Julien Bayou dénonce aussi l’acharnement contre lui de la députée Sandrine Rousseau. Or celle-ci devrait garder sa place dans la direction du parti à l’issue du congrès des Écologistes prévu fin avril.

    Un congrès sous tension

    Un congrès qui suscite aussi de vives critiques à l’encontre de la direction actuelle. Notamment en raison des nouveaux statuts votés l’an passé destinés« à supprimer la balkanisation » habituelle des Écologistes, explique l’eurodéputé David Cormand, proche de Marine Tondelier. Désormais il est plus simple pour la motion la plus importante d’obtenir la majorité absolue, ce qui était quasiment impossible auparavant. « Un problème démocratique et une rupture avec l’esprit du parti », clament de leur côté les opposants, qui reconnaissent toutefois « se réveiller un peu tard ». « On va vers une LFIsation des écolos », peste un cadre du parti, y voyant la volonté de Marine Tondelier de s’inspirer des méthodes autoritaires de Jean-Luc Mélenchon pour préparer sa candidature à la présidentielle.

    Ambitions présidentielles multiples

    Sauf qu’elle n’est pas la seule chez les Écologistes et que là aussi, ça pose problème. Notamment avec le maire de Grenoble Éric Piolle, qui ne briguera pas un nouveau mandat en 2026, et qui se serait bien vu porte-parole du parti pour gagner en exposition médiatique en vue de 2027. « Ce n’est pas le principe du poste de porte-parole », cingle David Cormand. Un observateur avisé de la vie des Écologistes préfère lui en rire :« Éric Piolle a été bien naïf de croire que son ancienne protégée Marine Tondelier allait lui dérouler le tapis rouge. Maintenant elle veut être la seule sur la photo ». « Jalousies », réplique-t-on dans le camp Tondelier, où l’on persifle : « certains n’acceptent simplement pas qu’elle soit plus populaire qu’eux ». Bref, bonne ambiance à deux mois du Congrès.

    Voir plus Voir moins
    3 min
  • Conseil constitutionnel : Macron évite le camouflet de justesse
    Feb 23 2025

    Une nomination a beaucoup fait parler en France, celle de Richard Ferrand comme président du Conseil constitutionnel. L'ancien président de l'Assemblée nationale n'a obtenu la validation des parlementaires qu'à une voix près. Emmanuel Macron, qui avait choisi de proposer le nom ce fidèle pour cette fonction, a donc évité le camouflet de justesse.

    C’était bien Emmanuel Macron la cible. Depuis l'annonce du choix présidentiel, la machine à contestation s'était emballée, car Richard Ferrand est identifié comme un grognard de la Macronie, artisan de la victoire de 2017, fidèle parmi les fidèles, éphémère ministre devenu président de l'Assemblée nationale avant d'être battu aux législatives de 2022, premier dégât collatéral de sa proximité avec Emmanuel Macron. Depuis, Richard Ferrand, reconverti dans le privé, restait l'un des conseillers de l'ombre du président. C'est pour toutes ces raisons que sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel a suscité tant de protestations.

    À lire aussiFrance: le Parlement approuve la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel

    « Une casserole de plus »

    Faire barrage à Richard Ferrand, c'était envoyer un message de rejet à Emmanuel Macron. Un parlementaire proche d'Edouard Philippe résume la situation dans des termes imagés, c'était selon lui le moyen « de foutre une casserole de plus » au président, avant d'ajouter à propos de la pertinence du choix de Richard Ferrand : « Je n'aurais pas pris cette décision, mais ça n'a rien de scandaleux ». Une ministre très macroniste défend elle avec zèle l'ancien président de l'Assemblée nationale et dénonce un « procès en amitié », quand le député LR Olivier Marleix condamne lui un « copinage malsain » avec le chef de l'État. Car c'est de la gauche mais aussi de la droite républicaine que sont venus les attaques et les votes contre la nomination de Richard Ferrand, alors que le RN s'est abstenu et lui a sauvé la mise.

    Quelles conséquences ?

    D'abord, cela montre la fragilité du socle commun, cette alliance de circonstance entre le bloc central et LR sur laquelle repose le gouvernement Bayrou. À la première occasion les Républicains manifestent qu'ils détestent Emmanuel Macron. Un chef de groupe du Sénat estime qu'en voyant que le RN s'abstenait, ils se sont « lâchés » en votant contre le candidat du président. Et puis, chaque décision de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel risque d'être passée au crible du soupçon de partialité. A moins que comme Robert Badinter qui fut nommé à la même fonction, il ne démontre qu'il a intégré son « devoir d'ingratitude » par rapport à celui qui l'a nommé, Emmanuel Macron.

    Voir plus Voir moins
    3 min

Ce que les auditeurs disent de Politique, le choix de la semaine

Moyenne des évaluations de clients

Évaluations – Cliquez sur les onglets pour changer la source des évaluations.