• Après la censure, quels sont les objectifs de Marine Le Pen?

  • Dec 22 2024
  • Durée: 3 min
  • Podcast

Après la censure, quels sont les objectifs de Marine Le Pen?

  • Résumé

  • Deux semaines après la censure du gouvernement Barnier, les postures et les discours de la leader d'extrême-droite indiquent quelques pistes pour comprendre le geste fatal du 4 décembre dernier. Bien que la France soit sans gouvernement ni budget à quelques jours de Noël, Marine Le Pen n'affiche aucun regret.

    Retour à la case départ. Comme à la rentrée, lors de l'entrée en fonction de Michel Barnier, Marine Le Pen exige du « respect » et promet de ne pas « censurer à priori » tout en se disant capable de recommencer, si François Bayrou, le nouveau Premier ministre, fait des choix qui ne lui plaisent pas.

    Comme à la rentrée, les vœux de respect de la cheffe des députés RN sont, en partie, exaucé. Lundi, dans le cadre d'un cycle de consultation des forces politiques, elle a été reçue en premier à Matignon. Ce qu'elle juge positif.

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    Si ce n'est que symbolique, cette place accordée par le chef du gouvernement au RN, consacre le parti comme la principale force d'opposition.

    Inspiration italienne ?

    Ce qui sied bien à Marine Le Pen. Elle a toujours refusé de participer au gouvernement. Elle affichait même un large sourire lorsque, dans la foulée de la censure, le président avait convié tous les partis hors RN et LFI à l'Élysée. Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, elle s'épanchait longuement aux journalistes et déclarait : « Nous sommes la seule force d'opposition ».

    Difficile de ne pas comparer avec Giorgia Meloni. L'ultra-conservatrice présidente du conseil italien avait refusé il y a deux ans de participer à un gouvernement d'union nationale pour palier à une énième crise politique en Italie. Elle a par la suite triomphé aux élections et pris le pouvoir.

    « Je me prépare »

    Une censure pour mieux s'affirmer dans un paysage politique troublé et avant une possible présidentielle anticipée ? Ce positionnement franchement dans l'opposition est une sorte de retour dans la zone de confort. Celle qui a fait la progression constante du RN, ex-FN (le fameux « on n'a pas essayé »).

    Être consacrée cheffe de l'opposition revêt aussi un intérêt judiciaire non négligeable. Cela ne peut qu'influencer les juges qui doivent d'ici au 31 mars décider de punir ou non Marine Le Pen d'une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire.

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    Se pose aussi, et évidemment, la question d'une présidentielle anticipée. Depuis la censure, le RN n'appelle pas ouvertement à la démission du président mais le ton a évolué. Marine Le Pen ne cache plus se préparer à une telle éventualité. Dans le journal Le Parisien cette semaine, elle a déclaré : « Je me prépare, par précaution, compte de tenu de la faiblesse du président ». Ses propos sont doublés d'éléments de langages utilisés par ses troupes et selon lesquels, « le chef de l'État est l'élément perturbateur de la crise politique actuelle ».

    Une démission semble loin, Emmanuel Macron rejette en bloc cette hypothèse. Mais si une présidentielle avait lieu cette semaine, Marine obtiendrait entre 36 et 38% des voix au premier tour. Ce qui la confortera surement dans son choix de censurer Michel Barnier.

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