Les retards survenus ces dernières heures avant la conclusion d’un accord de trêve ont été vécus comme une « torture » par les familles des otages. C’est ce qu’explique Stephen Brisley, un proche d’otage, dans les colonnes du Guardian. « Je suis prudemment optimiste, mais un peu méfiant en même temps », explique-t-il. Il attend la libération de son beau-frère, dont l’épouse (sa sœur) et les deux fillettes (ses nièces) ont été tuées le 7 octobre. De son côté, Gilad Korngol, 63 ans, « ne sait pas ce qui est arrivé à son fils de 39 ans, qui avait été enlevé au kibboutz Be’eri ». « Ne pas savoir », explique-t-il, « nous a fait vivre comme des zombies, au cours des 467 derniers jours ».
Joie éphémèreC’est l’attente, également, côté palestinien… L'attente et la peur. Car la trêve ne doit entrer en vigueur que dimanche, et pendant ce temps la guerre continue à Gaza. « C’est le cas avant chaque cessez-le-feu », explique un volontaire de la défense civile, interrogé par le quotidien belge le Soir. Après l’annonce du cessez-le-feu, « notre joie s’est transformé en tristesse lorsque nous avons appris que 40 membres d’une même famille venaient d’être tués dans un bombardement sur le camp de réfugiés de Jabalia. Nous n’avons retrouvé que des restes de corps humains, et nous savons qu’il y en a encore une vingtaine sous les décombres ». Même écho dans la Republica en Italie. « Les moments de joie éphémères que nous avons vécu mercredi soir, au milieu de l’obscurité et de la douleur, ont été effacés », raconte une jeune palestinienne. « Israël nous a ramenés à notre réalité sanglante ».
Responsabilité partagéeLa trêve n’est pas encore entrée en vigueur, donc, mais on se demande déjà à qui en revient le mérite. C’est Haaretz qui pose la question. À qui en revient le mérite ? À Biden ou à Trump ? Le camp du président qui sera investi lundi, revendique « un effet Trump », alors que Joe Biden a mis en avant « les diplomates qui n’ont jamais cessé d’essayer de parvenir à un cessez-le-feu. » « D’un côté », poursuit le quotidien israélien, « les efforts de l’équipe Biden ont créé le cadre de l’accord, et les efforts, malgré les échecs répétés, ont contribué à ouvrir la voie du succès de mercredi. » De l’autre, « les efforts de Witkoff (le futur émissaire de Donald Trump pour le Proche-Orient) ont permis de faire en une seule réunion ce que les responsables de Biden n’ont pas réussi à faire pendant plus d’un an, ce qui pose la question de savoir si l’administration sortante a fait tout ce qu’elle pouvait pour faire pression sur Israël. » Au final, estime Haaretz, « c’est un partenariat tout à fait remarquable qui a finalement permis de conclure l’accord ».
Envoûtant et mystérieuxÀ la Une de l’actualité également, la disparition de David Lynch. « Le réalisateur de Blue Velvet et Twin Peaks est mort à l’âge de 78 ans », titre le Wall Street Journal. « Les œuvres de Lynch pour la télévision et le cinéma explorent souvent les secrets, parfois dérangeants, des banlieues et des petites villes américaines », remarque le quotidien américain, qui cite une déclaration du réalisateur américain datant de 2012. « Les gens disent que mes films sont sombres, mais comme la lumière, l’obscurité naît d’un reflet du monde ». En France, Libération salut le cinéaste américain, « qui a irrémédiablement marqué le septième art, avec une œuvre culte et sans pareille. L’annonce de son décès est évidemment un coup de tonnerre artistique majeur, tant il a soudé une communauté immense d’admirateurs qui ont basculé dans son monde et l’ont exploré avec lui ». Le Monde, enfin, salut de son côté un « génie du cinéma indépendant américain, et un réalisateur envoûtant et mystérieux ».