Épisodes

  • Charles N’Tchoréré, un tirailleur face aux nazis
    Feb 7 2025

    La mémoire du continent vous raconte la vie héroïque d’un tirailleur, le capitaine Charles N’Tchoréré. À son actif, des faits d’armes glorieux et une ascension fulgurante avant de tomber au champ d’honneur en 1940. Sa vie et sa mémoire sont retracées avec habileté dans un livre qui nous fait voyager dans son enfance, déchirée entre la sagesse du grand-père et les mirages de l’aliénation. Eclairage aussi sur les grandes guerres, ses compagnons tirailleurs, et son héritage.

    Avec la participation de Christian Eboulé, journaliste et auteur de « Le testament de Charles » (éd. Les lettres mouchetées).

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    Elgas : Quand on regarde la vie de Charles N'Tchoréré, quand on fait des recherches, quand on vous lit, ce que l'on sent c'est une flamme pour la France. Il s'engage fortement pour cette France. Il y a un amour de la patrie qui appelle des sacrifices... Comment peut-on à ce point aimer une patrie colonisatrice, coupable de crimes ? Comment vit-il le fait d'être à rebours de l'histoire quand beaucoup de jeunes Africains formés en métropole et même déjà sur le continent commencent à combattre l'ordre colonial ?

    Christian Eboulé : Je l'explique, je crois par un amour réel, une fascination même pour la civilisation et la manière dont elle leur avait été donnée dès le plus jeune âge, notamment par les missionnaires catholiques. Je crois qu'on a du mal souvent à admettre qu'il y a cette fascination qui doit avoir, y compris un aspect un peu mystique. C'est un Blanc qui a conquis l'Afrique, qui a vaincu nos aïeux, et que certains parmi nos aïeux ont considéré comme des revenants. Donc tout ça s'entremêle. Charles avait cette fascination. Cette France dont on lui parlait à l'école, il avait envie d'y appartenir. Et puis il y a une deuxième chose : une profonde aspiration à cette modernité occidentale. Voilà ces deux fascinations qui ont permis que Charles s'installe ainsi dans ce qu'on peut considérer aujourd'hui comme l'aliénation.

    Programmation musicale :

    • Bwiti Simba du Gabon MOGHIMBAKA, par Guy Roger
    • Les Africains et Marches de l'Air N°2.

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    39 min
  • La révolte des esclaves du Gaoulet en Martinique : histoire et fiction
    Jan 31 2025

    Ce dimanche, le magazine Afrique mémoires d’un continent est consacré à la série Code noir, les révoltés du Gaoulet, une fiction sonore inspirée d'une révolte d'esclaves en Martinique au XVIIIè siècle. Prénoms subvertis, corps suppliciés, les esclaves se révoltent pourtant. En face, des miliciens rompus à la répression sanglante. Code noir, les révoltés du Gaoulet incarne une histoire, dans le texte de son auteur et la voix de ses acteurs, au service d’une extension du domaine de l’histoire.

    Avec la participation de :

    - Myriam Cottias, historienne, spécialiste de l’esclavage dans l’espace caribéen

    - Vincent Hazard, scénariste, auteur et réalisateur

    - Elisa Mignot, journaliste et productrice de podcasts.

    Cette émission a été enregistrée à Brest à l’occasion du festival de la radio et de l'écoute Longueur d’ondes.

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    39 min
  • Mayotte et les Comores, fragments d’une histoire partagée
    Jan 24 2025

    Direction Mayotte, dans l’archipel des Comores, dans les vents de l’océan Indien. Département français d’outre-mer au milieu de voisins, sinon frères africains, avec lesquels ils partagent tout ou presque, sauf l’affiliation administrative. L’histoire de Mayotte est celle d’une sécession sur fond de choix rationnel, d’une lutte entre ceux qui ont choisi la France et de leurs frères comoriens qui revendiquent aujourd’hui encore le territoire.

    Terre de pirates et de sultans batailleurs jusqu’à l’arrivée des Français dans l’archipel, Elgas et son invité vous racontent toutes les tractations qui conduiront à la création de ce département singulièrement français.

    Avec la participation de Rémi Carayol, journaliste indépendant, cofondateur et éditeur de la revue Afrique XXI, auteur de « Mayotte, Département colonie » (éd. La Fabrique).

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  • Comment vivait-on en Afrique, il y a 12 000 ans ?
    Jan 17 2025

    De la vallée du Nil à l’Afrique de l’Ouest, de la Corne de l’Afrique à l’Afrique australe, Afrique mémoires d’un continent vous propose cette semaine de faire un véritable tour d’Afrique préhistorique. Terres d’émergence des premières sociétés de production, passage de la cueillette et de la pêche à l’agriculture et à l’élevage, naissance de l’artisanat, comment vivait-on sur le continent il y a 12 000 ans ? Pour quelles raisons les modes de vie ont-ils changé radicalement ?

    Pics et cahiers à la main, archéologues et préhistoriens nous font découvrir le processus de néolithisation universel, dont l’Afrique prit sa part et fut un fief important.

    Avec la participation de Jessie Cauliez, archéologue et préhistorienne, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au Laboratoire TRACES.

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    Elgas : Parlons des premières sociétés de production. Pourquoi cette terminologie et que désigne-t-elle ?

    Jessie Cauliez : C'est tout simplement ce moment clé de l'histoire de notre humanité qui va voir les sociétés passer du stade de chasseurs-cueilleurs durant lequel elles vont faire de la prédation, puiser dans la nature les ressources sauvages, puis ensuite accéder, basculer dans le monde de la production de nourriture, c'est-à-dire domestiquer les plantes, c'est le début de l'agriculture, et domestiquer les animaux, c'est le début de l'élevage.

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  • Université de Makerere, miroir de l’histoire ougandaise
    Jan 10 2025

    Milton Obote, Julius Nyerere, Mwai Kibaki ou encore Ngugi wa Thiong’o… Tous ont en commun d’avoir fréquenté l’université de Makerere de Kampala en Ouganda. Dans cet imposant bâtiment à la façade blanche et aux fenêtres bleues, coiffé d’une horloge, dans la plus pure tradition architecturale britannique, une élite est formée. Une élite qui devient la locomotive de la contestation coloniale et l’avant-garde de la décolonisation et des indépendances.

    Afrique, mémoires d’un continent vous raconte l’histoire d’un pays, l'Ouganda, d’une région, d’une génération de leaders africains à travers les bancs d’une université historique.

    Avec la participation de Florence Brisset-Foucault, maîtresse de conférence en science politique à la Sorbonne et chercheuse affiliée à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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    Elgas : Pourquoi en 1922 l'Empire britannique fonde-t-il cet établissement ?

    Florence Brisset-Foucault : Oui, on vient de fêter le centenaire de cette université en 1922. La décision de la part des autorités coloniales de créer cette université n'a rien à voir avec une ouverture d'esprit vers les populations africaines ou un souci philanthropique. C'est plutôt un souci pragmatique face à l'initiative d'un petit nombre de chefs africains ougandais d'envoyer leurs enfants étudier en Grande-Bretagne. Et à ce moment là, face à cela, naît une préoccupation de la part des autorités coloniales d'éviter qu'il y ait un éparpillement des sujets coloniaux à travers la planète et d'éviter d'exposer, comme ils disent, des esprits africains à des influences politiques qui seraient susceptibles de remettre en cause leur hégémonie politique et culturelle dans l'Empire. Ils étaient particulièrement préoccupés de la possibilité pour des Africains d'aller étudier dans les collèges noirs américains et justement de se frotter à des idéologies de contestation qui pourraient venir des Etats-Unis.

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  • La Françafrique au Katanga, les coulisses d’une guerre méconnue
    Jan 3 2025

    Le 30 juin 1960, après de hautes luttes menées notamment par Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu ou encore Moïse Tshombé, la République Démocratique du Congo, vaste territoire riche en matières premières et longtemps sous domination belge, accède à l’indépendance. C’est l’euphorie, mais une euphorie de courte durée. Très vite l’unité se fissure et le Katanga fait sécession sous la houlette de Moïse Tshombé.

    Avec la participation de Maurin Picard, journaliste et auteur de « Katanga ! La guerre oubliée de la Françafrique contre l’ONU » (éd. Perrin).

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    Elgas : Comment s'opère la rupture avec le Congo belge ? Quel est le contexte de cette décolonisation ?

    Maurin Picard : Tout commence évidemment avec la déclaration officielle de l'indépendance de l'ex-Congo belge, le 30 juin 1960. Le départ des Belges est précipité. Il y a eu une insurrection, une mutinerie au sein de l'armée congolaise qui refuse de continuer à être commandée par des officiers supérieurs belges. Et très vite, la situation dégénère. Il y a des émeutes aux quatre coins du pays. Les Blancs sont obligés de plier bagage. C'est la fuite éperdue vers l'aéroport de Léopoldville pour rentrer en Belgique. Mais il y a une province où un calme relatif se maintient. C'est le Katanga. Parce que là, la présence coloniale belge est encore très forte via une entreprise qui s'appelle l'Union Minière du Haut Katanga. Les intérêts financiers sont énormes. Vous avez parlé évidemment des intérêts de la Belgique, mais en fait, c'est un conglomérat anglo-belge. Il y a beaucoup d'intérêts britanniques, anglo-saxons au Katanga. Il est hors de question de laisser la chienlit, pour parler comme De Gaulle, prendre le pouvoir au Katanga. Et donc cette oasis de stabilité va donner des idées aux dirigeants katangais et ils déclarent la sécession du Congo quelques jours plus tard, le 11 juillet, en appelant l'Occident à venir à son aide face au chaos du Congo.

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  • Au Xème siècle, l’extraordinaire essor de la culture swahilie
    Dec 27 2024

    Kilwa, Mombasa, ou encore Marka… Les voyageurs qui découvrent, au Xᵉ siècle, ces villes côtières situées à l’est du continent africain sont subjugués. Avec leurs flottes maritimes performantes, des terres aurifères à la base d’un commerce prospère et une agriculture nourricière et exportatrice, le développement du monde swahili est inédit et suscite la curiosité des Chinois, Portugais et Romains. Retour sur les racines de cette floraison.

    Avec la participation de Thomas Vernet, historien à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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  • La Kahina, histoire d'une reine berbère
    Dec 26 2024

    La Kahina, reine berbère ayant combattu et résisté aux Arabes au VIIème siècle, est devenue au fil de temps une figure identitaire, féministe et politique. Entre écrits et récits fantasmés, que sait-on réellement de cette guerrière ?

    Avec la participation de :

    • Nessrine Naccach, chercheuse en littérature comparée à la Sorbonne Nouvelle, auteure de l'article "La Kahéna, reine et guerrière d'Ifrîqiyâ"
    • Kamila Ouhibi Aitsiselmi, contributrice à l'ouvrage "La Kahina : genèse et appropriation d'un mythe maghrébin".
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