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  • Auteur(s): RFI
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Aujourd'hui l'économie

Auteur(s): RFI
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  • Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique, du lundi au vendredi à 06h16 TU, toutes cibles.

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Épisodes
  • La démographie ou l'enjeu économique de ces dix prochaines années
    Jan 31 2025

    On s'intéresse ce matin à une thématique qui concerne la planète toute entière : la démographie, à savoir le nombre d'individus qui composent chaque pays, et donc à la fin, le nombre de personnes sur notre planète. Le cabinet de conseils McKinsey a publié un rapport sur cette thématique ces derniers jours car c'est un sujet qu'on pourrait croire de l'ancien monde, mais il ne l'est pas. Il est pris très au sérieux par les responsables politiques du monde entier... Décryptage.

    Un exemple tout récent : c'est en France, la ministre du Travail et de la Santé entend lancer un « plan démographique pour 2050 ». L'an passé, les naissances ont légèrement diminué. En 2050, il y aura deux fois plus de personnes âgées de plus 80 ans qu'il n'y en a aujourd'hui.

    Aucun continent n'est épargné par cette dynamique

    Oui, car les Terriens et les Terriennes font moins d'enfant. Alors qu'on soit clair, au niveau mondial, il y a un ralentissement du nombre de naissances mais le solde est toujours positif. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, le nombre de naissances par femme à l’échelle mondiale a progressivement diminué au cours des 75 dernières années. Il était de 5 en 1950. En 2050 il devrait atteindre 2,1. L'enjeu est de taille pour la croissance mondiale !

    Quel rapport entre démographie et économie ?

    Si l'on fait moins d'enfants et qu'en parallèle, la population vieillit, ce qui est le cas dans beaucoup de pays développés, cela va avoir des conséquences concrètes. Mécaniquement, ça va entrainer une baisse de la proportion de personnes en âge de travailler. Résultat : la production de richesse et les recettes fiscales vont diminuer. Et comme c'est un vase communicant, qui dit personnes âgées, dit coût lié au vieillissement en raison par exemple des retraites à payer ou des soins de santé à prodiguer. Un coût visible dans les comptes publics des États. D'après l'agence de notation S&P, les déficits budgétaires pourraient exploser d'ici 2060, passant d'une moyenne de 2,4% du PIB mondial aujourd'hui à 9,1%.

    À lire aussiVieillissement démographique en Europe: la population active pourrait chuter d'un cinquième d'ici 2050

    Quelles solutions à apporter à cette dynamique ?

    Le nombre de politiques pro-natalistes un peu partout dans le monde prouve qu'il n'y a pas de solution miracle. Juste un exemple, peu connu : en Finlande, la deuxième plus petite ville du pays offrait 1000 euros par mois à un foyer pendant 10 ans à chaque nouveau-né à condition de rester y vivre. C'est un échec, la population de la ville a diminué de 20%. En fait, faire des enfants, c'est une chose, mais il faut que le reste suive, à savoir les politiques de soutien à la famille, les services de garde d'enfants, d'éveil, d'enseignement... Le tout sans mettre une pression sociale aux couples, mais aussi et surtout aux femmes. Et si d'aventure la dynamique changeait aujourd'hui, on ne verrait ses effets que d'ici 20 ans.

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  • Comment la Syrie peut-elle rebâtir son économie?
    Jan 30 2025

    Les sanctions à l'encontre de la Syrie s'allègent peu à peu. Dernière en date, la décision de l'Union européenne d'appliquer une feuille de route en ce sens. Car l'économie de la Syrie est en ruines mais elle a les capacités de se reconstruire. Décryptage.

    Tous les indicateurs économiques de la Syrie sont dans le rouge. Le principal, le PIB, le produit intérieur brut, est historiquement bas. D'après la Banque mondiale, entre 2010 et 2021, il a chuté de 54%. L'autre marqueur de la situation économique désastreuse, c'est l'inflation. Depuis le début de la guerre, les prix n'ont jamais cessé d'augmenter, de plus de 5500%. Concrètement, ce qui coûtait une livre syrienne en 2011 en valait 5500 en 2022.

    Cette tendance implique un taux de pauvreté important puisque pratiquement 7 syriens sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté. Cette statistique classe la Syrie parmi les pays où l'insécurité alimentaire est la plus élevée au monde d'après l'ONU car tout manque sur place. Et si pour beaucoup de Syriens, l'arrivée d'un nouveau visage à la tête du pays est synonyme de changement, pour l'heure, et ce ne sont que deux exemples, les fonctionnaires ne sont pas payés et l'électricité n'est accessible que quelques heures par jour.

    Différents leviers

    L’économie syrienne peut, dans un premier temps, trouver son salut dans les forces de son économie syrienne d'avant-guerre. Le pétrole, d'abord. Dans les années 2000, le pays tirait principalement ses revenus de la production pétrolière. Elle est aujourd'hui en déliquescence totale, puisque selon l'administration américaine de l'information sur l'énergie, le nombre de barils produits par jour est passé de 380 000 en 2010 à 90 000 l'an passé. Dans un second temps, on notera aussi l'agriculture, secteur aussi à la peine puisque le conflit a endommagé les infrastructures et les systèmes d'irrigation. D'ailleurs cela a un impact sur la sécurité alimentaire du pays. Sans être exhaustif on retiendra aussi le textile, mais là aussi, les manufactures de coton ont largement été détruites ces 13 dernières années.

    Alléger voire supprimer les sanctions occidentales

    La situation du pays s'explique en partie aussi par les sanctions imposées par les pays occidentaux puisqu'elles limitaient et les importations, et les exportations. Résultat : au moins six millions de personnes ont fui le pays. Reconstruire la Syrie, ça va prendre du temps et ça va coûter beaucoup d'argent, la Ligue arabe parlait en 2021 de 900 milliards de dollars. Mais cette reconstruction passera par un allègement voire par la levée des sanctions avec les ressources naturelles disponibles comme le pétrole qui est une devise forte.

    Le pays devrait aussi compter sur ses ressources humaines, à savoir les Syriennes et les Syriens. En recréant des emplois pour reconstruire la Syrie, ils pourraient être finalement des pierres angulaires à cette renaissance de l'économie syrienne !

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  • L'industrie du luxe à un tournant de son histoire
    Jan 29 2025

    Le secteur du luxe est à la peine. Le groupe LVMH, fleuron tricolore du secteur, a publié ses résultats de 2024 ce mardi et ils sont mauvais. Les bénéfices du géant du luxe ont nettement chuté : -17%. Illustration bien concrète d'un secteur en pleine métamorphose. Décryptage.

    Pour reprendre le vocabulaire du luxe, la tendance n'est plus au vert, mais plutôt au rouge ces dernières années ! L'an passé, la consommation de produits de luxe a clairement ralenti, à tel point qu'elle s'est contractée de 2%. D'après le cabinet Bain and Company, entre 2022 et 2024, ce sont 50 millions de consommateurs habitués aux articles de luxe qui ont renoncé à ce type d’achat. Baisse de la demande qui se ressent sur le marché, on le constate avec les résultats de LVMH, mais il y a tout de même du positif. Les ventes pour l'année dernière se sont stabilisées à environ 363 milliards de dollars.

    Des consommateurs absents...

    Plusieurs raisons pour expliquer cette situation d'un secteur qu'on pourrait imaginer intouchable. D'abord, la clientèle n'a pas répondu autant présente qu'avant, notamment la clientèle chinoise, puisque ce marché représentait l'année dernière 22% des ventes de produits de luxe. Le pays n'est donc plus le moteur de la croissance du secteur et ça se ressent. On notera aussi que le marché américain est suspendu aux décisions sur les droits de douane envisagés par Donald Trump qui, de jour en jour, deviennent de plus en plus concrets. Et puis les clients consomment différemment. Beaucoup préfèreront une croisière, un séjour dans un hôtel de luxe ou vivre une expérience plutôt qu'acheter un sac en cuir, une montre ou un tailleur haute couture.

    ... aux vendeurs qui font les mauvais choix

    De l’autre côté de la balance, les grands groupes ont continué à miser sur l'élasticité des prix. Parce qu’ils vendent de la rareté, certains se sont permis d'augmenter leurs prix, peut-être un peu trop : +54 % entre 2019 et 2024 d'après HSBC. Ce qui coûtait, imaginons, 10 000 euros en coûte aujourd'hui 15 400. Une hyperinflation qui est mal passée auprès des consommateurs, le secteur a ainsi atteint la limite d'un effet économique qui s'appelle l'« effet Veblen ». Concrètement, plus un produit est cher et plus il est demandé. Maintenant, il semblerait que ce ne soit plus le cas.

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    Différentes pistes pour le secteur

    Deux solutions s’offrent aux grands groupes. Soit, se recentrer sur l'ultra luxe avec certains produits iconiques, qui font office de référence, et continuer de s'adresser à une clientèle très fortunée. Soit, parler à une classe moyenne supérieure qui, à travers le monde, prend de plus en plus de place. D'après le cabinet Bain, ce sont plus de 300 millions de nouveaux clients potentiels de cette classe qui vont émerger d'ici à dix ans dans différentes régions du globe comme le Moyen-Orient, l'Inde, l'Asie du Sud-Est ou encore l'Afrique. Le tout évidemment en respectant des critères environnementaux et sociaux, car cet aspect devient un déclencheur d'achat important.

    Même si, pour le moment, la croissance sera lente, elle restera positive. Le cabinet McKinsey table sur une croissance annuelle estimée entre 1% et 3% jusqu'en 2027. Le temps pour les grands groupes d'ajuster leurs stratégies et de retrouver des couleurs !

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