• Chronique des matières premières

  • Auteur(s): RFI
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Chronique des matières premières

Auteur(s): RFI
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  • Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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Épisodes
  • La crise du marché du diamant pèse sur De Beers et sur Anglo American
    Feb 6 2025

    Les objectifs de production du diamantaire De Beers sont revus à la baisse pour 2025. Une annonce qui illustre la crise que connaît le marché du diamant, et qui pourrait faire baisser un peu plus la valeur du géant du diamant, dont Anglo American a dit vouloir se séparer.

    Les vents ne soufflent décidément pas dans la bonne direction pour De Beers. Anglo American a déprécié sa valeur de 1,6 milliard de dollars il y a un an. Le groupe annonce maintenant une baisse de la production de sa filiale pour 2025 : 20 millions de carats contre 33 millions initialement projetés. Cette annonce n’envoie pas un bon signal quant à la valeur de De Beers, même si elle s’explique facilement : la baisse des ventes ces derniers mois a fait grossir les stocks du géant du diamant qui sont évalués à 2 milliards de dollars. Au vu de l’état de la demande, personne n’est donc finalement très surpris qu’Anglo American ait décidé de ne pas creuser plus qu’il ne fallait.

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    Le très haut de gamme se maintient

    La consommation est certes en train de remonter pour certaines catégories de diamant, notamment les plus grosses pierres, au-dessus de deux carats. Une remontée constatée aux États-Unis surtout et aussi en Inde, devenue le deuxième pays de consommation. Mais la perte de vitesse du marché chinois, rétrogradé au troisième rang des acheteurs, est préoccupante pour l’industrie. D’autant que rien n’indique que la Chine reviendra rapidement à ses niveaux d’achats d’avant pandémie, précise un expert de la filière.

    Le ralentissement chinois, ajouté à l’essor des diamants synthétiques, a alimenté la baisse des prix : les diamants bruts naturels ont chuté de 25 % sur les deux dernières années, et les pierres polies, elles, d’environ 25 à 30 %.

    Un poids pour Anglo American

    La morosité du secteur risque de compliquer les projets d’Anglo American qui disait vouloir se séparer de sa filiale diamant d'ici à la fin de l’année et qui sera peut-être amené à revoir son calendrier, pour ne pas vendre De Beers au rabais.

    La prochaine publication des résultats d’Anglo American dira de combien ont baissé les résultats du géant du diamant en 2024 et à combien est aujourd’hui évaluée l’entreprise. Les paris sont déjà ouverts chez les industriels.

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  • La baisse des cours du riz ralentit considérablement les achats
    Feb 5 2025

    L’Inde est revenue sur le marché du riz, depuis mi-octobre, après des mois de restrictions à l’exportation. Cela s’est traduit par une baisse des prix, qui n’est probablement pas terminée. C’est en tout cas le pari des importateurs qui reculent leurs achats en ce début d’année, en espérant demain payer moins cher leurs sacs de riz.

    Les importateurs peuvent dormir tranquilles, il y aura du riz en abondance cette année et, sauf accident climatique majeur, du riz à bon prix. Ce prix est très fortement lié à la promesse de voir l’Inde revenir à ses niveaux d’exportations historiques de 2022.

    Dès l’annonce mi-octobre de l’assouplissement des mesures d’exportation pour le riz indien, la baisse des prix a débuté. Ce mois de janvier, la tendance s’est amplifiée. « C'est l’hécatombe », dit même un de nos interlocuteurs. L’hécatombe pour ceux qui vendent, mais plutôt une bonne nouvelle en revanche pour les consommateurs.

    La baisse est variable selon les origines, -15 % pour le riz vietnamien, -7 % pour le thaïlandais, -3 % pour le riz indien, elle est en moyenne, pour ce premier mois de l’année, de 7 %. Une telle variation mensuelle ne s’était pas produite depuis juillet 2021.

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    Les prix de tous les types de riz ont baissé

    Depuis mi-octobre, les prix du riz blanc ont baissé d’un peu plus de 50 dollars la tonne et ceux du riz étuvé de 100 dollars la tonne. Les prix ne sont visiblement pas encore stabilisés, ce qui conforte les importateurs dans leur position attentiste, explique Patricio Mendez del Villar, économiste au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.

    Les pays africains, qui ont relancé leurs achats dès que l’Inde est revenue massivement dans le jeu, ont mis le pied sur le frein dans l’espoir de voir les prix encore diminuer. La demande indonésienne est aussi en chute. Le pays pourrait n’importer qu’un million de tonnes cette année, contre plus de quatre l’année dernière. Les Philippines auront besoin d’acheter du riz dans les prochains mois, probablement autant qu’en 2024, mais le pays ne se précipite pas encore pour passer commande.

    Un marché bien approvisionné en 2025

    « Tous les importateurs savent que l’offre globale en riz sera bonne, même si les origines changent », explique Patricio Mendez del Villar. Il y aura cette année sur le marché plus de riz indien — l’Inde prévoit d’exporter 22 millions de tonnes, soit 5 millions de tonnes de plus que l’année dernière — et moins de riz du Vietnam et de Thaïlande.

    Les deux pays ont profité du creux des exports indiens et ont connu une année 2024 en or. Les volumes qu’ils n’exporteront pas en 2025 seront stockés et participeront au maintien des prix bas. Les importateurs le savent et n’ont aucune raison de se précipiter. D’autant que sur le continent africain, l’approvisionnement est aussi assuré à cette période de l’année par le riz local.

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  • Le marché du coton sous l'influence des États-Unis et de la Chine
    Feb 4 2025

    La Chine, premier importateur mondial de coton, se fournit majoritairement aux États-Unis. Mais les tensions entre les deux pays pourraient rebattre les cartes et impacter les cours mondiaux.

    La Chine aura-t-elle encore une raison demain d'acheter du coton américain si la guerre commerciale fait rage avec les États-Unis ? La question est posée par Mambo Commodities, un négociant en coton, dans sa dernière note de marché datée du 3 février. Si l'empire du Milieu ne peut guère se reporter sur le coton du Xinjiang pour fabriquer fils et textiles destinés à l'Occident — l'origine est entachée de soupçons de travail forcé —, le pays a un autre fournisseur de choix, qui fait partie comme lui des Brics : le Brésil.

    Si la Chine achète moins de coton américain, l'impact ira bien au-delà des tensions bilatérales : le marché du coton a une référence, et une seule, le prix du coton américain. Or, si les États-Unis voient leurs exportations baisser, leur coton verra son prix aussi tiré vers le bas et entraînera dans sa chute tous les autres cotons du monde, qu'ils soient brésiliens, africains ou australiens.

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    Quelle surface cette année aux États-Unis ?

    Au cours actuel qui tourne autour de 66 cens la livre, le coton n'est déjà pas rémunérateur, à part peut-être seulement pour les Brésiliens qui ont des coûts de production très faibles. Par peur de voir les cours baisser un peu plus, les fermiers américains pourraient réagir et décider de planter moins cette année, au profit d'une autre culture.

    Les premières estimations des surfaces emblavées aux États-Unis seront connues fin février et donneront une idée de l'inquiétude qui règne dans les champs, outre-Atlantique.

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    Des cours difficilement tenables en Afrique

    Les guerres tarifaires pourraient aggraver la « déprime » sur le marché du coton, selon les experts en matières premières du Cercle Cyclope, un marché déjà miné par une demande en déclin et l'explosion de la production au Brésil devenu le premier exportateur mondial, qui ambitionne de produire cette année 5 millions de tonnes de fibres de coton.

    Une nouvelle baisse des cours serait intenable pour les sociétés cotonnières africaines : elles achètent cette année le coton graine, qu'elles transforment en fibre, à un prix trop élevé par rapport au cours mondial de l'or blanc qui a perdu un tiers de sa valeur en un an. Le coton ouest-africain se vend, mais à un rythme toujours ralenti, qui pâtit aussi de la mauvaise santé économique de plusieurs filatures du Bangladesh, minées par les dettes.

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