Dans cet épisode, Alexandre Borycki, président de l'association Mémoires du Convoi 6 et des Camps du Loiret, explique comment son enfance a été imprégnée des traumatismes vécus par ses parents et grands-parents, survivants de l'holocauste.
Pendant que sa mère et sa grand-mère sont cachées à Paris par des Justes, le grand-père d'Alexandre est interné dans un camp d'internement dans le Loiret après la "Convocation du billet vert" du 14 mai 1941. Le 17 juillet 1942, soit 14 mois plus tard, il part à Auschwitz à bord du Convoi numéro 6. Cette date reste gravée dans la mémoire collective puisque le même jour une vague d'arrestation de juifs d'une ampleur inédite a lieu dans la région parisienne, région où vit une majorité de juifs de France. Il faut faire de la place dans les camps d'internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande et les premiers convois de déportés juifs vers les camps d'extermination se constituent.
A la libération, son grand-père revient à Paris. Il a survécu aux camps de la mort. Il s'est donné pour mission de témoigner. Son petit-fils Alexandre a repris le flambeau et continue de transmettre cette mémoire. "Je suis un traumatisé de la Troisième Génération", dit-il. "J'ai vécu avec toutes ces histoires et donc j'avais cette histoire à porter sur mes épaules, ce qui m'a amené à m'investir dans la mémoire très jeune", souligne le président de l'association Mémoires du Convoi 6 et des Camps du Loiret.
Pour lui, l'histoire de la Shoah "est porteuse d'un message : un message de tolérance, de vivre ensemble et d'un message de citoyens. Il ne faut jamais laisser gagner l'intolérance et la haine de l'autre", souligne-t-il.
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