• Ici l'Europe

  • Auteur(s): RFI
  • Podcast

  • Résumé

  • RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Tous les quinze jours, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

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Épisodes
  • Teresa Ribera: «Beaucoup d'Européens pourraient mourir du changement climatique si on ne réagit pas»
    Jan 31 2025
    Cette semaine, nous recevons Teresa Ribera, première vice-présidente exécutive de la Commission européenne et chargée d’une transition propre, juste et compétitive. L’ancienne ministre socialiste espagnole présente les initiatives à mener par la Commission afin de relancer la compétitivité de l’UE sans pour autant compromettre la protection de l’environnement et des citoyens européens. Le 29 janvier 2025, la Commission européenne a présenté son plan pour relancer la compétitivité de l’Union européenne (UE), en déclin face aux États-Unis et à la Chine. Cette «boussole pour la compétitivité», prévoit notamment un «choc de simplification» pour les entreprises, c’est-à-dire l’allègement des contraintes administratives à leur égard. Teresa Ribera souhaite accroître l’influence de l'industrie européenne sur les marchés internationaux. «Il faut agir pour avoir une compétitivité qui dure mais qui est aussi capable aussi de donner des réponses à court terme. Il faut s’assurer que l’Europe continue d’innover et de créer des emplois de qualité pour les européens», précise la commissaire.Ces mesures de simplification administrative, en discussion depuis plusieurs années, peinent à être appliquées. Si Teresa Ribera reconnaît une difficile mise en place de cette simplification, elle la pense nécessaire : «Il faut achever une simplification qui donne le sens, la direction qu'on veut maintenir et en même temps qui soit capable de faciliter la vie aux entrepreneurs et en particulier aux plus petits d’entre eux.» Les écologistes et ONG s'inquiètent du fait qu'une simplification pourrait être synonyme de dérégulation. Elle pourrait aller à l’encontre du Pacte vert, un ensemble d’initiatives dont l’objectif principal est de faire de l’Europe le premier continent à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. «Nous ne voulons pas sacrifier le Pacte vert», affirme la première vice-présidente de la Commission. «Les motivations qui nous ont poussés à rendre l’économie, la prospérité et le développement beaucoup plus durables restent encore fortes», explique-t-elle. Au sein des Vingt-Sept, des voix s'élèvent pourtant contre le Pacte vert. Comme celle du Premier ministre polonais Donald Tusk dont le pays est très dépendant du charbon, à l’origine de 63 % de sa production d’électricité. Si Teresa Ribera admet des «malentendus dans la discussion politique» entre les États membres, elle confirme l’intention de la Commission de décarboner l’industrie. «L'énergie propre offre des prix beaucoup plus bas et prévisibles que l'énergie qui dépend des énergies fossiles. Elle est meilleure pour la santé des citoyens et nous offre plus d’autonomie.» Au chapitre de la protection de l’environnement, le climatoscepticisme semble gagner du terrain en Europe : «C'est un danger. Certains veulent oublier que le réchauffement existe. Le réchauffement climatique a des conséquences terribles. Il a des conséquences humaines et économiques catastrophiques.» L’ancienne ministre du gouvernement de Pedro Sánchez se défend contre les polémiques sur la gestion des terribles inondations qui ont frappé l'Espagne en octobre 2024. Elle recommande la lucidité et la précaution excessive : «Le développement des systèmes d'alarme, la capacité de connecter les gens entre eux, d'apprendre ce qu'il faut faire dans ces situations. Des rapports montrent que le changement climatique pourrait mener à une situation où une bonne partie des Européens pourraient mourir à la fin de ce siècle si jamais on ne réagit pas», explique-t-elle. Afin de relancer l’économie de l’Union, la Commission européenne va également publier en 2026 de nouvelles lignes directrices pour l'évaluation des fusions-acquisitions des entreprises offrant ainsi la possibilité de créer des géants européens capables de rivaliser avec les États-Unis et la Chine. «Il faut continuer à développer le marché européen unique. Mais si le marché de référence n’est pas uniquement le marché européen mais le marché global, il y a de la place pour faciliter un rôle aux champions européens», estime Teresa Ribera. Inversement sur le plus petit marché intérieur européen, il faut se prémunir contre les monopoles «qui pourraient avoir un impact négatif sur les consommateurs». «Nous devons rester un marché ouvert et en même temps assurer que les industriels européens qui respectent les droits des travailleurs, les standards environnementaux et la santé publique ne soient pas désavantagés.»
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  • Salomé Zourabichvili : « L’UE n’a pas d’instrument contre les manipulations électorales »
    Jan 24 2025

    Depuis que le parti au pouvoir, Rêve géorgien, revendique la victoire aux législatives du 26 octobre, Salomé Zourabichvili et l'opposition pro-occidentale contestent les résultats, réclamant un nouveau scrutin. «Il y a eu une fraude massive très sophistiquée. On a eu des trolls russes, mais surtout la manipulation du vote électronique qui demandait une pré-planification», estime-t-elle. Les résultats publiés donnent 53,9% à Rêve Géorgien contre 37,8% pour une alliance des partis d’opposition.

    Un score entaché d’irrégularités pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les Européens et la 5è présidente. Selon Salomé Zourabichvili, «L’Union européenne n’a pas d’instrument contre les manipulations électorales» ni pour «observer à l'avance afin de voir quel type de manipulation est en train de se mettre en place».

    Un mois après la désignation du nouveau président, Mikheïl Kavelachvili, ancien joueur de football connu pour ses diatribes anti-occidentales, son pays de 3,7 millions d’habitants est en ébullition, suite au tournant pro-russe opéré : «Tout ce qui déclenche la vraie colère de la population géorgienne, c'est la décision de tourner le dos à l'Europe, d'élire un président avec une élection à parti unique parce qu'il n'y a pas d'autre parti présent au Parlement», ajoute Salomé Zourabichvili.

    La Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’Union européenne un an avant les élections législatives. «Depuis 30 ans, la population géorgienne se prononce à 80% pour cette voie européenne. Et au lieu de cela, on stoppe tout, ce qui a été très apprécié par notre voisin russe». L’UE représente 15 % des échanges commerciaux du pays, et distribue 85 millions d'euros par an pour soutenir les services gouvernementaux.

    Une cinquantaine de manifestants sont déjà derrière les barreaux, après des manifestations quotidiennes. «Ce régime est complètement refermé sur lui-même. Ils ne sortent pas dans la rue, ils tiennent des réunions derrière des portes closes et ils ne gouvernent plus. Il n'y a pas de décisions qui soient prises à part celle sur la répression», dénonce la présidente rebelle.

    Les États-Unis et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions à plusieurs hauts responsables géorgiens. La 5è présidente avait rencontré Donald Trump à Paris puis vu des membres de son administration à Washington, «car les sanctions américaines, extraterritoriales, sont très puissantes», en insistant sur le risque que les grands ports de la mer Noire pourraient tomber dans les mains chinoises. «La Géorgie a commencé, sous le Rêve géorgien et de façon accélérée ces derniers mois, à faire venir les Chinois à signer un accord de partenariat stratégique avec la Chine», avertit l’ancienne diplomate française et géorgienne. Ce à quoi le Premier ministre de Rêve Géorgien répond avoir les mêmes valeurs conservatrices que le président Trump. «Ses amis ne sont pas vraiment les amis des Américains. Ce sont les Chinois, les Iraniens, les Russes. Et donc je ne pense pas qu'il suffise de jouer avec la soi-disant proximité idéologique qui est un pur paravent pour permettre de renouer les fils avec les Américains». «Si on a une armée, c'est grâce aux Américains. Si on a les institutions, c'est grâce aux Européens. Et ce régime, depuis deux ans, depuis la guerre en Ukraine pratiquement, ne cesse de tourner le dos à nos partenaires», conclut-elle.

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  • Hadja Lahbib : «Dans les crises, les droits des femmes régressent»
    Jan 17 2025
    Cette semaine, nous recevons Hadja Lahbib, commissaire européenne en charge de l’Anticipation, de la Gestion de crise et de l’Égalité. Aide humanitaire apportée à l’Ukraine et à Gaza, protection des droits des femmes en Syrie et en Afghanistan, ou lutte contre les discriminations au sein de l’UE, la commissaire détaille les missions de son vaste portefeuille. La commissaire Hadja Lahbib, en charge de l’aide de l’Union européenne (UE) apportée à travers le monde, a récemment visité l’Ukraine où elle a annoncé l'attribution d'une aide humanitaire de 140 millions d'euros. Alors que les Ukrainiens vivent un troisième hiver en pleine guerre, la commissaire confirme que «la situation est très grave». «La Russie est en violation totale du droit international humanitaire», dénonce-t-elle. «Les enfants, les femmes et les personnes handicapées sont les premières victimes. Ils sont parfois déplacés à des kilomètres de chez eux, sans électricité, sans eau, sans abri. Tout est détruit.» Le froid est un élément critique pour la population alors que des infrastructures énergétiques ont été détruites par des attaques russes. L’aide de l’UE consiste notamment en la réaffectation d’écoles, la mise en place de cliniques ambulantes ou la distribution de bois de chauffage. «Une grande partie de notre aide humanitaire consiste à répondre aux besoins de première nécessité», explique Hadja Lahbib.Au Proche-Orient, la trêve tant attendue redonne de l’espoir aux populations mais la situation humanitaire reste tragique. «Gaza est démolie à plus de 80 % et les derniers hôpitaux en état de fonctionner ont été sévèrement touchés», rappelle la commissaire européenne à la gestion de crise. L'accès de l'aide humanitaire à Gaza est extrêmement limité et contrôlé par Israël. Alors que le Parlement israélien a adopté deux projets de loi interdisant les activités de l’Agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza, Hadja Lahbib estime que «leurs services prodigués au niveau éducatif, psychosocial, médical ou sanitaire sont énormes». «Rien ne peut remplacer l’UNRWA», ajoute-t-elle. À propos de ce conflit, elle estime que «nous sommes en pleine violation du droit international humanitaire qui demande de ne pas prendre les populations civiles en otages et de ne pas viser les infrastructures». En Syrie, l’UE pourrait assouplir ses sanctions vis-à-vis du pays si les nouvelles autorités, composées de la formation radicale islamiste HTC, proposent une politique notamment respectueuse de la diversité des cultes et de la liberté des femmes. «Nous attendons aujourd'hui une Syrie inclusive. Une Syrie qui permet à tous les Syriens d'exister avec leurs différences», rappelle Hadja Lahbib. À la question de si l’aide humanitaire fournie par l’UE pourrait être remise en question en cas de non-respect de ces conditions, elle explique que cette aide «n'est pas politique mais impartiale, neutre et inconditionnelle». «L'aide humanitaire apportée par l’UE n’a jamais quitté la Syrie», affirme la commissaire européenne. Elle rappelle cependant que «les autorités seront jugées sur leurs actes dans les prochaines semaines». Les Vingt-Sept ont également débloqué 150 millions d'euros d'aide d'urgence pour l’Afghanistan, un pays où 16 millions d'Afghans sur 38 millions nécessitent une assistance. Certains pays, dont la France, s'opposent à une forme d'aide au développement en faveur de Kaboul à cause de la régression critique des droits des femmes. Si elle comprend ces réticences, la commissaire européenne estime que ce que demandent les femmes afghanes est le plus important : «Ce qu'elles nous demandent, c'est de rester parce qu'elles ont besoin de notre aide. Nous resterons tant que nous pouvons travailler et faire parvenir notre soutien humanitaire à toutes les femmes.»Au sein même de l’Union, les pays peuvent bénéficier d’un mécanisme de protection civile en cas de crise humanitaire. «Ce n’est pas parce qu'on est un pays riche que nous savons faire face à une catastrophe aussi vaste qu'un cyclone ou une pandémie. Nous ne pouvons pas faire face à des catastrophes de telle ampleur, seul dans son coin», rappelle la commissaire à la gestion de crise. Elle explique qu’après le passage du cyclone dévastateur à Mayotte, «la contribution de plusieurs États membres a permis d’obtenir plus d'abris pour les personnes qui ont perdu leur logement». Hadja Lahbib est également chargée de l’égalité entre les citoyens européens et notamment entre les hommes et les femmes. «Nous devons être vigilants. Je suis très heureuse d'avoir ce portefeuille qui est construit autour de valeurs de diversité, d'inclusivité et de principes de solidarité et d'humanité», note Hadja Lahbib. Elle affirme que nous faisons face à «une régression» dans...
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