• Léger dégel diplomatique entre l’Inde et la Chine

  • Jan 31 2025
  • Durée: 3 min
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Léger dégel diplomatique entre l’Inde et la Chine

  • Résumé

  • L'Inde et la Chine veulent reprendre les vols directs entre leurs deux pays, près de cinq ans après les avoir interrompus en raison de la pandémie de Covid-19 et de conflits territoriaux. C’est le résultat d’une visite d'un haut représentant de la diplomatie indienne, Vikram Misri, à Pékin en début de semaine. Malgré ce dégel dans les relations pour le moins tumultueuses entre les deux voisins, des tensions persistent.

    Le dégel a commencé en octobre dernier, lors d’une première rencontre entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président chinois Xi Jinping, en marge d’un sommet des Brics à Kazan, en Russie. Depuis, des dizaines de pourparlers ont eu lieu entre les négociateurs des deux géants asiatiques, jusqu’à aboutir à un accord sur la reprise des vols directs. C’est une bonne nouvelle d’abord pour les hommes d’affaires : depuis 2020, ils devaient faire escale à Hong Kong, en Malaisie ou en Thaïlande. Bientôt, ils pourront donc directement atterrir à Pékin. Les pèlerins indiens, eux aussi, peuvent s’en réjouir : ils seront à nouveau autorisés à se rendre dans plusieurs sites sacrés au Tibet.

    Depuis 2020, Pékin et New Delhi sont sur le pied de guerre

    Depuis cinq ans au moins, les relations étaient exécrables entre les deux rivaux. Pékin et New Delhi sont sur le pied de guerre dans une zone frontalière de l’Himalaya, où un violent accrochage a coûté la vie à au moins vingt soldats indiens et quatre chinois en 2020. Ce conflit territorial est loin d’être réglé, mais tout porte à croire que l’Inde et la Chine ont bien compris que l’un dépend de l’autre. L’Inde a besoin de machines et de matières premières chinoises, mais aussi du savoir-faire dans le secteur des semi-conducteurs et des télécommunications. Pour la Chine, l’Inde est un marché crucial. Il vaut mieux donc s’entendre, surtout depuis que Donald Trump est arrivé au pouvoir.

    Avec le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche, la Chine doit craindre une guerre commerciale avec des tarifs douaniers exorbitants. L’Inde, de son côté, n’a pas vraiment intérêt à se jeter dans la gueule du loup américain, au risque d’être utilisée comme un pion des États-Unis en Asie par un président Trump, connu par ailleurs pour être extrêmement imprévisible.

    Un projet de méga-barrage suscite l’ire de l’Inde

    Mais ce réchauffement entre Pékin et New Delhi va-t-il se poursuivre ? Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi appelle de ses vœux la fin des « suspicions mutuelles ». Mais ce réchauffement des relations ne signe pas la fin des bisbilles. À commencer par un projet chinois de méga-barrage qui suscite l’ire de New Delhi. Pékin, qui a donné le feu vert pour ce chantier géant en décembre 2024, se vante de développer une énergie propre pour combattre le réchauffement climatique avec ce barrage monumental au Tibet, le plus grand du monde.

    Mais côté indien, cette installation hydroélectrique risque de limiter l’accès à l’eau du fleuve Brahmaputra, pourtant une source d’eau potable cruciale pour des millions d’Indiens. Il y a donc des chances que la méfiance mutuelle persiste, et ce, malgré la reprise des vols directs.

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