• À la Une en Asie

  • Auteur(s): RFI
  • Podcast

À la Une en Asie

Auteur(s): RFI
  • Résumé

  • Du lundi au vendredi, retrouvez ce qui fait la Une de l'actualité en Asie aujourd'hui, avec les journalistes du service international et les correspondants de RFI ainsi que nos correspondants sur le continent.

    Diffusion du lundi au vendredi à 5h16 TU.

    France Médias Monde
    Voir plus Voir moins
Épisodes
  • En Indonésie, des millions d'hectares de forêts bientôt convertis en réserves alimentaires et énergétiques ?
    Feb 7 2025
    C’est un projet qui fait couler beaucoup d’encre : en Indonésie, l’Etat a annoncé sa volonté de convertir plusieurs millions d’hectares de forêts en réserve alimentaire et énergétique. Objectif : produire du riz, de l’huile de palme et du bioéthanol. « Une catastrophe » environnementale en perspective, alertent les ONG. Mais qu’est-ce que ce projet précisément ? Le gouvernement indonésien souhaite utiliser près de 20 millions d’hectares de zones forestières, soit l’équivalent de la superficie du Sénégal. Le but des autorités est de les transformer en réserves de nourriture, d’énergie et d’eau. Une annonce du gouvernement, dans la lignée du président Prabowo Subianto, qui est au pouvoir depuis octobre dernier. Pendant sa campagne électorale l’an passé, il avait notamment promis de « renforcer l'autosuffisance alimentaire et énergétique de l’Indonésie ». Mais comment y parvenir ? Prabowo Subianto souhaite notamment augmenter l'utilisation de biocarburants par l’Indonésie, pour réduire ainsi les importations de carburant dans le pays. Sauf que derrière ces annonces, il y a des « risques environnementaux colossaux » alertent plusieurs ONG en Indonésie. Parmi ces derniers : l’expansion des plantations de palmiers à huile. L’Indonésie est d’ailleurs le premier producteur mondial d’huile de palme, juste devant la Malaisie.Le spectre de la déforestationDerrière ces risques d’expansion de l’huile de palme, se cache aussi la menace d’une augmentation de la déforestation, souligne les défenseurs de l’environnement. Mais de son côté, le chef de l’État Indonésien, tient un discours très différent. Selon ses déclarations, planter des palmiers à huile à la place d’autres arbres, « ce n’est pas déforester ».Fin décembre 2024, dans un discours, le président avait insisté sur sa volonté de planter davantage de champs de palmiers à huile : « Nos plantations de palmiers à huile, où qu'elles se trouvent, sont des biens de l'État, et je pense qu'à l'avenir, nous devrons également en planter davantage. C'est quoi la déforestation ? Le palmier à huile ? Mais c'est un arbre, non ? Le palmier à huile est un arbre tropical qui absorbe du dioxyde de carbone… »À lire aussiIndonésie: les conséquences du défrichage massif des forêtsMais une plantation de palmiers à huile réduit de 90 % au minimum le taux de biodiversité par rapport à une forêt tropicale primaire, souligne l’ONG WWF. Par ailleurs, les plantations de palmiers à huile accumulent aussi moins de carbone. Face au discours du président indonésien, les défenseurs de l’environnement ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Selon une étude de l’ONG Auriga Nusantara publiée la semaine dernière encore, plus de 2 600 kilomètres carrés de forêts primaires et secondaires ont été déboisés en 2024 au profit notamment de l’huile de palme, mais aussi du commerce du bois, et de l'extraction minière. Une étude qui souligne aussi l’augmentation de la déforestation légale.Conséquences sur la biodiversité et les populations localesLes ONG environnementales demandent donc au président indonésien Prabowo Subianto de protéger la biodiversité, tout comme les populations autochtones dépendantes de ces zones forestières. Pour Timer Manurung, le président de l’ONG Auriga Nusantara, ce projet de convertir des millions d’hectares va aussi accentuer les conflits agraires : « Chaque conséquence de la déforestation va toucher de plein fouet les populations autochtones et les populations locales, encerclées par la forêt ou présentes au sein même de la forêt. L’autre chose à absolument souligner, c’est que dans nos études précédentes, on a vu que la plupart des cas de déforestations proviennent des concessions et projets gouvernementaux. Ce qui veut aussi dire que ce sont de possibles cas d’accaparement des terres, parce que les zones concernées peuvent être potentiellement gérées par des autochtones. »L’ONG Auriga Nusantara, et d’autres associations indonésiennes appellent Prabowo Subianto à mettre en place un décret présidentiel pour protéger toutes les forêts naturelles restantes. Une demande restée sans réponse pour l’instant.
    Voir plus Voir moins
    3 min
  • Afghanistan : un ministre taliban défend l’accès à l’éducation pour les femmes, avant de fuir le pays
    Feb 6 2025
    Après une tirade véhémente contre la politique menée par son gouvernement à l’encontre des filles, le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohammad Abbas Stanikzai a quitté l’Afghanistan pour les Emirats arabes unis. Lors d’une remise de diplôme, dans une madrasa, une école coranique de la province de Khost, le ministre a eu des mots très forts, qui tranchent avec la politique menée par le gouvernement taliban dont il fait partie : « Aujourd'hui, sur une population de quarante millions d'habitants, nous commettons des injustices à l'égard de vingt millions de personnes. Nous avons privé les femmes de tous leurs droits ; elles n'ont aucun droit à l'héritage, aucun droit sur leur mari, elles sont sacrifiées dans des mariages forcés, elles ne peuvent pas aller dans les mosquées, les universités et les écoles leur sont interdites, même les écoles religieuses. Leur interdire l’éducation n’est pas en accord avec la charia. À l’époque du Prophète Mahomet, les portes du savoir étaient ouvertes aux hommes comme aux femmes, il y avait des femmes tellement remarquables que si je devais m’étendre sur leurs contributions, cela me prendrait un temps considérable ».« Interdire l’éducation aux femmes est contraire à la charia »Si sa position sur la question de l’éducation des filles est connue, qu’il l’a plusieurs fois énoncée publiquement, cette fois, Mohammed Abbas Stanikzai est allé plus loin - dans le ton et sur le fond - en remettant en question la légitimité religieuse de la politique poussée par l'Émir des talibans « Leur interdire l’éducation n’est pas en accord avec la charia. À l’époque du Prophète Mahomet, les portes du savoir étaient ouvertes aux hommes et aux femmes. Il y avait des femmes tellement remarquables que si je devais m’étendre sur leurs contributions, cela me prendrait un temps considérable. »Selon des sources anonymes citées dans les médias afghans, cette dernière réprimande publique aurait provoqué la colère de l’Émir Haibatullah Akhundzada qui aurait ordonné son arrestation. D’autant qu’au début du mois, Mohammed Abbas Stanikzai l’avait déjà irrité, quand il avait dénoncé une « déification » de l’Émir des talibans, Hibatullah Akhundzada,S’il nie avoir fui à Dubaï par crainte de représailles, Mohammed Abbas Stanikzai est officiellement déclaré par le gouvernement comme étant en “arrêt maladie» pour un temps indéfini.À lire aussiAfghanistan, la longue nuit des femmesMohammad Abbas Stanikzai remet clairement en question la légitimité de la politique qui est menée contre les femmes d’un point de vue religieux. Il s’adresse aussi directement à l’Émir pour lui suggérer de changer d’approche.Tout ça aurait provoqué la colère du chef suprême des talibans, qui aurait ordonné son arrestation.Le principal intéressé nie avoir fui par crainte de représailles. Le gouvernement, dit qu’il est en « arrêt maladie » aux Émirats… En tout cas, il a quitté l’Afghanistan pour Dubaï, et on a du mal à ne pas analyser cette affaire comme révélatrice des tensions au sein du mouvement taliban.Le mouvement taliban diviséCette affaire est en tout cas révélatrice des lignes de fracture au sein du gouvernement islamiste. Comme l’expliquait l’expliquait sur RFI Jean-François Cautain, ex-ambassadeur et longtemps chargé de la coopération de l’UE en Afghanistan, sous ses airs d’unité, le mouvement Talibans serait en réalité scindé en deux.D’un côté, le camp extrêmement rigoriste, représenté par l’Émir qui vit reclus à Kandahar, deuxième ville du pays et berceau historique du mouvement fondamentaliste. De l’autre, le camp plus « modéré » des Talibans, majoritaire à Kabul, la capitale, où siège le gouvernement et où les mots de Mohammed Abbas Stanikzai raisonnent davantage au sein de l’opinion.La question du droit des femmes est, historiquement, l’un des marqueurs de cette division. Et Mohammed Abbas Stanikzai en est une incarnation. Dans un reportage de 1996 diffusé par la chaîne américaine CNN, on le voit âgé d’une trentaine d’années, s’exprimer sur la question. Tout juste nommé (déjà !) vice-ministre des Affaires étrangères dans le tout naissant premier Émirat ilamique d’Afghanistan, il répond à la journaliste américaine Christiane Amanpour, un mois après la prise de Kabul par les Talibans : « Je sais que dans les médias occidentaux, la propagande raconte que nous sommes contre l’éducation des femmes. C’est faux. Ce n’est pas correct. Simplement, pour l’instant, elles ne peuvent pas se rendre au bureau ou à l’école tant que nous n’avons pas trouvé une solution pour qu’elles puissent travailler et étudier dans des espaces séparés des hommes. »Force est de constater, que hier comme aujourd’hui, ce n’est pas l’approche de Mohammed Abbas Stanikzai qui l’a emporté : ...
    Voir plus Voir moins
    4 min
  • Japon: le conducteur d’un camion coincé dans un cratère géant provoqué par un affaissement de la chaussée
    Feb 5 2025

    Il y a une semaine, à la périphérie Nord de Tokyo, un camion et son conducteur ont été avalés au fond d’un trou provoqué par l’effondrement de la chaussée. Et qui ne cesse de s’agrandir. Un cratère géant de la taille d’une piscine olympique s’est formé au milieu d’un carrefour. Le conducteur reste toujours coincé et introuvable. Selon les autorités, ce gigantesque nid-de-poule aurait été causé par la vétusté du réseau d’égouts souterrains.

    L’accident s’est produit dans un quartier d’usines à Yashio au nord de Tokyo. La chaussée s’est affaissée, le camion et sont conducteur sont tombés dans un trou béant d’un diamètre de 5 mètres à l’origine. Au fil des jours, le trou a fusionné avec une autre cavité plus large, plus grande. Le gouffre mesure aujourd’hui 40 mètres de large et 15 mètres de profondeur, menaçant les bâtiments environnants. L’érosion des parois du gouffre, les fuites d’eaux souterraines empêchent les secours d’y rester longtemps.

    À lire aussiJapon : un pays fragile qui craint le retour de Donald Trump

    Ce cratère désormais aussi long qu’une piscine olympique aurait été causé par la vétusté du réseau d’égouts souterrain à en croire les responsables du département de Saitama..

    Des tuyaux d’égouts se sont ouverts sous la chaussée sous l’effet de la corrosion. Les canalisations vieillissent. En 2040, 40 % d’entre elles auront dépassé leur durée de vie de 50 ans. Elles peuvent rompre à tout moment. En 2022, quelque 10.000 incidents sans gravité d’affaissements de chaussée, liés au vieillissement des canalisations d’égout ont été recensés d’un bout à l’autre de l’archipel. Les pluies intenses peuvent aggraver les défaillances... En 2016, à Fukuoka, un gouffre de 30 mètres de large et de 15 mètres de profondeur est apparu dans le centre de la ville lors de la construction d’une ligne de métro. Personne n’avait été blessé.

    À la périphérie Nord de Tokyo, les secouristes sont toujours sans contact avec le conducteur de camion, un homme âgé de 74 ans…

    Les opérations de sauvetage sont ralenties par l’instabilité du sol et les infiltrations d’eau. Une quantité considérable d’eaux usées s’est accumulée dans le cratère et s’écoule comme une rivière. Les pompiers craignent un débordement des systèmes d’égout.

    Afin de réduire ce risque, les autorités ont demandé a plus d’un million de personnes vivant dans la zone de limiter les douches et les lessives. Elles mettent en garde contre un nouveau glissement de terrain ou effondrement de la chaussée. Les secouristes peinent car les parois du gouffre sont très instables. Ils sont gênés par les infiltrations d’eau. La situation est extrêmement dangereuse, disent-ils. Une rampe d’accès de 30 mètres a été construite pour approcher des grues du trou. De lourds morceaux d’asphalte sont tombés à l’intérieur. Les secouristes ne savent toujours pas où se trouve le conducteur.

    Voir plus Voir moins
    3 min

Ce que les auditeurs disent de À la Une en Asie

Moyenne des évaluations de clients

Évaluations – Cliquez sur les onglets pour changer la source des évaluations.