• L’IA peut-elle être bonne pour l’environnement?

  • Feb 6 2025
  • Durée: 3 min
  • Podcast

L’IA peut-elle être bonne pour l’environnement?

  • Résumé

  • Le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle se déroule à Paris lundi et mardi prochains. Un des enjeux de ce sommet, c'est d’évoquer la possibilité d’une IA plus sobre et durable. L’IA est un outil formidable pour aider à préserver l’environnement, mais les besoins croissants en énergie et en matières premières pour son développement font en même temps courir un risque pour la planète. Le numérique dans son ensemble a un impact sur l'environnement évalué à 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. L'équivalent de deux fois les émissions d'un pays comme le Canada chaque année.Avec ses data center gigantesques, ses micro puces high-tech qui chauffent fort en fonctionnant et qu'il faut climatiser, l'Intelligence artificielle ajoute à cet impact que ce soit en termes d’électricité, de consommation d'eau et de minerais rares pour la fabrication des micro puces.Il est compliqué de chiffrer précisément cet impact, principalement parce que OpenAI, maison mère de ChatGPT, Google, Meta et consorts, tout comme le grand fabricant de puces électroniques Nvidia cachent certaines données. Les géants de la tech reconnaissent cependant que l’IA, toujours plus gourmande en calculs informatiques, entraîne une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre. Microsoft annonce +30 % d'émissions entre 2020 et 2023 et Google + 50% sur la même période.Une croissance exponentielleD'un autre côté l'Intelligence artificielle peut avoir tout un tas d'applications pour aider à limiter notre impact sur l'environnement : optimiser l'utilisation des ressources et aller vers plus de sobriété avec l'agriculture de précision, l’amélioration de l'efficacité des véhicules, ou même en aidant à créer de nouveaux matériaux pour des bâtiments mieux adaptés au changement climatique... les promesses sont nombreuses.Cette multiplication des projets concerne d’ailleurs tous les secteurs, « le nombre de microprocesseurs utilisés est en croissance exponentielle, la consommation énergétique également, donc les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de ressources naturelles aussi », calcule Aurélie Bugeau, professeure à l’université de Bordeaux et spécialiste de l’impact environnemental du numérique. L’Agence internationale de l’énergie prévoit d’ailleurs un doublement de la consommation électrique mondiale pour alimenter les data center d’ici à 2026 (qui comptent les données de l’IA, mais aussi toutes les autres données numériques).Dans un pays comme l'Irlande par exemple, selon les autorités, d'ici à l'année prochaine, les besoins en électricité pour les centres de données seront équivalents à l'ensemble de la consommation électrique de tous les logements du pays. « Forcément, il n'y aura pas de l'électricité pour tout. Donc, il va falloir faire un choix : construire une maison ou un centre de données ? » estime Maxime Efoui-Hess, responsable du programme numérique au Shift Project. En France, si la tendance actuelle se poursuit, d’ici 2050, les besoins en électricité pour le numérique « atteindront 20 à 30 TWh de plus que ce que prévoit le gestionnaire des réseaux électriques RTE. C’est l’équivalent de la consommation de la région Bretagne. Autrement dit, il va falloir trouver le moyen de caser une Bretagne en plus sur la carte de France, si on veut vraiment développer l’IA. »« Il n’y a pas de fatalité au gigantisme de l’IA »Aux États-Unis, Microsoft a annoncé en septembre dernier la réouverture d'une centrale nucléaire pour alimenter ses centres de calculs. D’autres opérateurs songent également à investir dans de petits réacteurs nucléaires.Pour Maxime Efoui-Hess, sans cadrage, l’IA risque également de préempter d’autres ressources naturelles : l’eau, utilisée pour refroidir les centres de calculs et pour fabriquer les puces électroniques et les minerais rares, eux aussi utilisés dans la fabrication de ces puces. Des tensions peuvent apparaître localement autour de la ressource en eau, et « il risque aussi d’y avoir une compétition avec la transition écologique » alerte l’ingénieur, car ces minerais sont également essentiels à la fabrication des batteries électriques et des éoliennes par exemple.« Il n’y a pas de fatalité au gigantisme de l’IA », tempère Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique en France ».DeepSeek, l'IA chinoise qui a pris de court la Silicon Valley avec son modèle beaucoup moins gourmand en énergie et en matières premières il y a deux semaines, a en effet montré qu'il est possible de faire aussi bien avec moins. « Cela risque de ne pas suffire à compenser ni même limiter l'impact de l'IA » qui s'invite dans tous nos équipements et dans tous les secteurs, estime Maxime Efoui-Hess.Une intelligence artificielle frugalePour éviter ...
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