• Questions d'environnement

  • Auteur(s): RFI
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Questions d'environnement

Auteur(s): RFI
  • Résumé

  • La Terre est en surchauffe, l’ensemble du vivant chaque jour plus menacé et la science très claire : les activités humaines sont responsables de cette situation. Le temps compte pour agir afin de préserver nos conditions de vie sur la planète. Quels sont les bouleversements en cours ? Comment les décrypter ? Et quelles sont les solutions pour enrayer cette dégradation, pour adapter nos modes de vie et nos infrastructures au changement du climat, pour bâtir un avenir plus durable pour tous ? À tour de rôle, les spécialistes environnement de la rédaction de RFI ouvrent la fenêtre sur notre monde en pleine mutation.

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Épisodes
  • L’IA peut-elle être bonne pour l’environnement?
    Feb 6 2025
    Le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle se déroule à Paris lundi et mardi prochains. Un des enjeux de ce sommet, c'est d’évoquer la possibilité d’une IA plus sobre et durable. L’IA est un outil formidable pour aider à préserver l’environnement, mais les besoins croissants en énergie et en matières premières pour son développement font en même temps courir un risque pour la planète. Le numérique dans son ensemble a un impact sur l'environnement évalué à 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. L'équivalent de deux fois les émissions d'un pays comme le Canada chaque année.Avec ses data center gigantesques, ses micro puces high-tech qui chauffent fort en fonctionnant et qu'il faut climatiser, l'Intelligence artificielle ajoute à cet impact que ce soit en termes d’électricité, de consommation d'eau et de minerais rares pour la fabrication des micro puces.Il est compliqué de chiffrer précisément cet impact, principalement parce que OpenAI, maison mère de ChatGPT, Google, Meta et consorts, tout comme le grand fabricant de puces électroniques Nvidia cachent certaines données. Les géants de la tech reconnaissent cependant que l’IA, toujours plus gourmande en calculs informatiques, entraîne une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre. Microsoft annonce +30 % d'émissions entre 2020 et 2023 et Google + 50% sur la même période.Une croissance exponentielleD'un autre côté l'Intelligence artificielle peut avoir tout un tas d'applications pour aider à limiter notre impact sur l'environnement : optimiser l'utilisation des ressources et aller vers plus de sobriété avec l'agriculture de précision, l’amélioration de l'efficacité des véhicules, ou même en aidant à créer de nouveaux matériaux pour des bâtiments mieux adaptés au changement climatique... les promesses sont nombreuses.Cette multiplication des projets concerne d’ailleurs tous les secteurs, « le nombre de microprocesseurs utilisés est en croissance exponentielle, la consommation énergétique également, donc les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de ressources naturelles aussi », calcule Aurélie Bugeau, professeure à l’université de Bordeaux et spécialiste de l’impact environnemental du numérique. L’Agence internationale de l’énergie prévoit d’ailleurs un doublement de la consommation électrique mondiale pour alimenter les data center d’ici à 2026 (qui comptent les données de l’IA, mais aussi toutes les autres données numériques).Dans un pays comme l'Irlande par exemple, selon les autorités, d'ici à l'année prochaine, les besoins en électricité pour les centres de données seront équivalents à l'ensemble de la consommation électrique de tous les logements du pays. « Forcément, il n'y aura pas de l'électricité pour tout. Donc, il va falloir faire un choix : construire une maison ou un centre de données ? » estime Maxime Efoui-Hess, responsable du programme numérique au Shift Project. En France, si la tendance actuelle se poursuit, d’ici 2050, les besoins en électricité pour le numérique « atteindront 20 à 30 TWh de plus que ce que prévoit le gestionnaire des réseaux électriques RTE. C’est l’équivalent de la consommation de la région Bretagne. Autrement dit, il va falloir trouver le moyen de caser une Bretagne en plus sur la carte de France, si on veut vraiment développer l’IA. »« Il n’y a pas de fatalité au gigantisme de l’IA »Aux États-Unis, Microsoft a annoncé en septembre dernier la réouverture d'une centrale nucléaire pour alimenter ses centres de calculs. D’autres opérateurs songent également à investir dans de petits réacteurs nucléaires.Pour Maxime Efoui-Hess, sans cadrage, l’IA risque également de préempter d’autres ressources naturelles : l’eau, utilisée pour refroidir les centres de calculs et pour fabriquer les puces électroniques et les minerais rares, eux aussi utilisés dans la fabrication de ces puces. Des tensions peuvent apparaître localement autour de la ressource en eau, et « il risque aussi d’y avoir une compétition avec la transition écologique » alerte l’ingénieur, car ces minerais sont également essentiels à la fabrication des batteries électriques et des éoliennes par exemple.« Il n’y a pas de fatalité au gigantisme de l’IA », tempère Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique en France ».DeepSeek, l'IA chinoise qui a pris de court la Silicon Valley avec son modèle beaucoup moins gourmand en énergie et en matières premières il y a deux semaines, a en effet montré qu'il est possible de faire aussi bien avec moins. « Cela risque de ne pas suffire à compenser ni même limiter l'impact de l'IA » qui s'invite dans tous nos équipements et dans tous les secteurs, estime Maxime Efoui-Hess.Une intelligence artificielle frugalePour éviter ...
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  • Pourquoi les navires de pêche industriels doivent être bannis des aires marines protégées ?
    Feb 5 2025
    La conférence des Nations unies sur l'Océan doit se dérouler à Nice du 9 au 13 juin prochain. La France en tant qu'hôte de la conférence, et en tant que première puissance maritime européenne et seconde au niveau mondial a une responsabilité particulière selon les principales ONG de défense de l'océan en Europe qui adressent une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron pour lui demander d'interdire les pratiques de pêche les plus destructrices dans les aires marines protégées. Aujourd'hui, un tiers des populations de poissons dans le monde sont surexploitées et ce n'est qu'une moyenne. En Méditerranée par exemple, surpêche concerne plus de 80 % des populations de poissons selon l'Agence européenne de l'environnement. La pêche industrielle est l'activité qui a eu l'impact le plus important sur la biodiversité marine ces 50 dernières années selon l’IPBES et les scientifiques sont clairs : les aires marines protégées sont l'un des meilleurs outils qui existe pour protéger et restaurer cette biodiversité.Pourtant, même si l'UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature qui fait autorité sur la question, spécifie qu'une aire marine protégée, pour qu'elle soit efficace, doit exclure les pratiques de pêches industrielles, ce type de pêche reste paradoxalement autorisée dans la plupart des zones protégées.« Moins de 0,1 % des aires marines protégées françaises le sont vraiment »En réalité, il existe une multitude d'aires naturelles aux statuts variés, 17 statuts différents rien qu'en France, et elles n'ont pas toutes le même degré de protection. Certaines ont une protection « stricte », c’est-à-dire qu’aucune activité de pêche n’est autorisée, d’autres sont « hautement » protégées, seule la pêche artisanale y est permise. Ce sont ces aires marines protégées que les ONG plébiscitent. Les autres statuts permettent toutes sortes d’exploitation marine, certaines autorisent même l'extraction de pétrole ! Pas vraiment rassurant en termes de pollution et de protection de l'environnement.La France se targue d'avoir déjà atteint les objectifs internationaux de protection de 30 % de son espace maritime mais selon Zoé Lavocat responsable aires marines protégées chez BLOOM, « moins de 0,1 % des aires marines protégées françaises correspondent aux critères établis par les scientifiques de protection de la biodiversité ». Le pays est en fait un des mauvais élèves en Europe estime la militante. « Le Talus du Golfe de Gascogne, qui est une aire marine protégée sur la côte atlantique française, est celle qui est la plus chalutée d’Europe. Il y a aussi l’aire marine supposément protégée du bancs des Flandres au nord de la France, qui est en réalité ravagée par des méga-chalutiers. Je parle ici de chalutiers de 100 mètres de long qui pêchent des centaines de tonnes chaque jour. »Le chalutage de fond dans le viseur des ONGCe que les ONG dénoncent, c’est la taille, et donc la capacité énorme de pêche des navires autorisés à pratiquer dans les aires marines protégées, mais surtout leur technique de pêche. Le chalutage de fond est particulièrement destructeur. Ces bateaux tirent un filet qui racle les fonds marins. Ils embarquent tout, y compris des espèces qui n'ont aucun intérêt marchand. Le fait de racler le sol remue par ailleurs les sédiments qui sont des stocks de carbone. Ils permettent donc de libérer du CO2, principal gaz à effet de serre. Le chalutage de fond est donc mauvais pour le climat et pour la biodiversité.En suivant les balises satellites des plus gros chaluts, l'ONG a déjà comptabilisé plus de « 6900 km2 de fonds marins ravagés par le chalutage de fond dans les aires marines protégées françaises » rien que depuis le début de l'année.Ce type de pêche est par ailleurs « largement subventionné » dénonce Zoé Lavocat et crée certes des emplois, « mais pas autant que si ces navires étaient remplacés par de plus petits bateaux de pêche artisanale ». Protéger certaines zones en mer n'est pas néfaste pour les pêcheurs au contraire, il est prouvé que les stocks de poissons se reconstituent et son plus gros et les prises dans les eaux avoisinantes sont meilleures.
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  • Comment rendre l’alimentation saine et durable ?
    Feb 4 2025

    Du champ à l'assiette, les systèmes alimentaires génèrent près d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L’agriculture industrielle épuise la nature et pollue. Elle incite à une trop grande consommation de viande, à la production de déchets et au gaspillage. Il existe pourtant des leviers d'action pour rendre l’alimentation saine et durable. À condition que tout le monde s’y mette.

    Les systèmes alimentaires dans leur ensemble sont à bout de souffle. Le modèle agricole dominant, basé sur la productivité et les produits chimiques n'est pas durable. Le secteur de l’élevage est responsable à lui seul de 12 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation, à cause des rots et des pets de vaches notamment. La production d’engrais chimiques, à partir d’énergies fossiles, pèse également dans le bilan carbone de l’agriculture, tout comme la déforestation massive pour produire les aliments pour le bétail, qui affecte les puits de carbone naturels en plus de la biodiversité. Les pesticides polluent l’environnement et l'irrigation représentent 70 % de la consommation d'eau douce mondiale.

    À l’autre bout de la chaîne, dans l’assiette, la malbouffe entraîne obésité, cancers, diabète… Alors qu'en parallèle, une personne sur 11 souffre de la faim dans le monde.

    Heureusement, il existe des leviers pour faire évoluer nos systèmes de production et d’alimentation.

    Les agriculteurs peuvent diversifier leur production dans chaque ferme, multiplier les types de semences pour favoriser la biodiversité, notamment aller vers l'agroécologie pour résister aux effets du changement climatique et limiter les besoins en produits chimiques, réutiliser les fumiers pour enrichir le sol au lieu de les jeter à la mer et polluer l'eau.

    L'industrie et la publicité ont également un grand rôle à jouer, en mettant en avant les produits sains, locaux, issus d’exploitations responsables et surtout avec des prix bas pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Le prix est d'ailleurs le principal argument d'achat pour la plupart des gens qui vont faire leurs courses au supermarché.

    Autre levier : faire attention au gaspillage. Quelque 30 % des superficies agricoles du monde servent chaque année à produire de la nourriture gaspillée par les consommateurs ou que l’industrie égare, entre deux étapes de transport ou de transformation.

    Il va aussi falloir se résoudre à moins manger de viande et de produits laitiers dont la production impacte tant la planète, en particulier dans les pays riches et à revenus intermédiaires. Chaque Français consomme plus de 84 kg de viande par an ; aux États-Unis c'est 127 kg par personne et avec la hausse du niveau de vie en Chine, la consommation de viande a bondi à 65 kg par personne et par an aujourd'hui. À l'autre bout du classement, c'est en Éthiopie, avec un peu plus de 5 kg de viande par personne chaque année, qu'on en mange le moins.

    ONG et chercheurs plaident pour manger moins de viande, mais mieux, en favorisant les viandes de qualité, issues d’élevages responsables et en valorisant les repas à base de légumineuses.

    Ce changement ne doit pas reposer sur les consommateurs seuls, et l'action collective de toute la chaîne de production est cruciale pour réussir, y compris celle des pouvoirs publics et malgré les très puissants lobbys de l'industrie agroalimentaire qui n'ont pas intérêt au changement et qui usent de tout leur poids pour convaincre les responsables politiques. S’il y a eu de grandes avancées en Europe par exemple avec le Pacte vert, on voit depuis plusieurs mois un fort recul de l'ambition européenne pour rendre l'agriculture et l'alimentation saines et durables.

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