• L'Afrique en marche

  • Auteur(s): RFI
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L'Afrique en marche

Auteur(s): RFI
  • Résumé

  • L'Afrique positive sur RFI pour découvrir et mettre en valeur des initiatives gagnantes du continent. Une entreprise innovante, une idée qui mérite d'être relayée, un projet auquel nous pouvons donner un coup de pouce... Chaque semaine, nous ferons un focus sur l'Afrique qui marche et qui donne envie d’aller plus loin !

    Diffusion : dimanche à 5h47, 7h47 et 12h50 TU.

    France Médias Monde
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Épisodes
  • L'éducation et la sensibilisation contre la lame et l'aiguille
    Feb 2 2025
    À l'occasion de la journée mondiale contre les mutilations génitales féminines (6 février), un collectif de femme organise une marche via un train Paris-Marseille pour éveiller les consciences en ce qui concerne les dégâts physiques et psychologiques de l'excision ou de l'infibulation. Vivant à Marseille, la comédienne ivoirienne Naky Sy Savané est la présidente du collectif des Femmes africaines contre l'excision. Elle est la cheville ouvrière de ce train, qui samedi 8 février, conduira les militantes de cette cause de Paris à Marseille pour une grande campagne de sensibilisation. Dernière victoire en date pour cette association féminine, qui a milité avec d'autres : le rejet cette année d'une loi visant à légaliser l'excision en Gambie. « C'est quelque chose qui m'avait révolté » explique la comédienne. « C'est pour cela que j'ai lancé ce mouvement, qui est le Collectif des femmes africaines contre l'excision. Nous avons mené cette bataille et pour une fois, les femmes africaines ont eu gain de cause. Donc nous aimerions quand même que cela soit su parce que, là, ils ont décidé de surseoir à cette loi. C'est une première victoire pour nous, femmes africaines, on a envie que cela se sache. On a envie de dire que : "oui ! les femmes africaines se sont levées, un jour pour dire non à la légalisation et qu’elles ont été entendues !" et nous attendons d'autres victoires encore ». Parmi celles qui remportent des victoires et qui décrivent par leurs écrits, la douleur ressentie d'une lame tranchant un clitoris : Aminata Traoré, excisée dans sa plus tendre enfance. Cette écrivaine ivoirienne prendra part à cette campagne de sensibilisation entre Paris et Marseille le 8 février. Fière de briser le mur du silence« Moi, je suis déjà une victime et j'ai pour habitude de dire que je ne suis pas fière d'être une victime de l'excision. Mais je suis fière d'avoir eu le courage de briser le mur du silence. Si ce témoignage-là peut permettre de sauver ne serait-ce qu'une fille, alors j'aurais déjà gagné notre bataille, c'est ça le plus important pour moi. Et donner aussi de la force à toutes ces survivantes, parce qu'elles sont partout. On les retrouve aussi en France, un peu partout... C'est leur donner de la force pour dire que le couteau brûlant, ce couteau-là, c'est l'instrument qui sert à la pratique. Mais on peut transformer ce vécu, ce drame en une force pour aller de l'avant, celle de donner de la voix. C'est ça ! »Donner de la voix et aussi se doter de lois contre l'excision : depuis 1998, l'Assemblée de Côte d'Ivoire par exemple, à légiférer pour interdire ce genre de pratique. Législation et éducation sont les deux principes sur lesquels AminataTraoré compte pour faire disparaitre l'excision. « Véritablement l'action des activistes, des féministes est portée. Donc il faut toujours continuer. Et moi, par exemple, je travaille beaucoup en milieu éducatif à travers mon concept : le livre comme moyen de sensibilisation. Comme j'ai écrit une œuvre autobiographique, le couteau brûlant, je me sers du livre comme moyen de sensibilisation en milieu scolaire parce que je me dis, les meilleurs relais au niveau de nos familles, ce sont les enfants, ce sont les élèves parce que eux-mêmes, ils vont porter, ils vont porter aussi leur voix à leurs parents pour dire que aujourd'hui, il faut bannir cette pratique parce qu'elle a plus de conséquences. Soyons optimiste ! ».Hommes sensibilisés, beaucoup plus utilesSensibiliser dans les écoles, mais aussi interpeller dans une société patriarcale, ceux qui sont concernés tout autant que leurs femmes ou leurs filles : les hommes. Ghislain Coulibaly et le président du Réseau des hommes engagés pour l'égalité de genre en Côte d'Ivoire. Il procède régulièrement à des rencontres avec les autorités religieuses ou les chiffres de village pour faire évoluer les mentalités. « Ce que nous, nous constatons. C'est que lorsque les hommes sont sensibilisés, ils sont beaucoup plus utiles parce que c'est eux qui ont le pouvoir. Lorsque les hommes deviennent des alliés ou des partenaires, alors ils se dressent contre toutes les pratiques de violences basées sur le genre, notamment les cas d'excision ».L'excision, une pratique qui est encore la vie dure en Afrique et ailleurs. Selon l'Unicef, cette année, il y aura trois millions de petites filles ou d'adolescentes à travers le monde qui passeront entre les mains d’une exciseuse.À écouter aussiLa vallée du Nil, aux origines de l’excision
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  • La Malienne Mariam Sy plonge ses racines architecturales dans la terre
    Jan 26 2025
    Mariam Sy est l’une des figures de l’architecture ouest-africaine, qui réussit à allier la modernité des bâtiments avec les techniques ancestrales de constructions à base de terre. Une construction adaptée au climat sub-saharien et respectueuse de l’environnement. Portrait d’un talent de l’architecture au Mali. « À 15 ans, j'ai dit à mes parents que je voulais être architecte. Ils ont trouvé que c'était une bonne idée et j'ai dû sortir de l'école de jeune fille pour aller faire un lycée professionnel à Bamako » se souvient Mariam Sy. Après ce lycée technique, elle obtient son diplôme d'architecte en Belgique et enchaîne une formation complémentaire en France, à Grenoble. Mariam est devenue aujourd'hui l'une des références en matière d'architecture traditionnelle. C'est d'ailleurs à Grenoble, au centre de recherche et d'application en terre, le Craterre, que cette quadragénaire a perfectionné son savoir-faire avec l'usage des matériaux traditionnels. « Que ça soit la terre, la pierre ou tout ce qu'on peut trouver localement, l'idée c'est vraiment d'utiliser le moins d'énergie possible pour construire et d'utiliser le matériau adéquat pour la température du lieu. Et il s'avère que, au Mali, la terre est un des matériaux locaux les plus répandus et les plus connus, et l'avantage pour nous Sahéliens, c’est que ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat ». « ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat »Dès lors, à Bamako, Mariam Sy au sein de son cabinet Architerre multiplie les constructions de maisons ou de centres médicaux, mais aussi la rénovation de mosquées, notamment à Tombouctou.Une technique architecturale qui séduit de plus en plus de clients au Mali, mais aussi en Afrique. « Cette question d'architecture écoresponsable concerne tout le monde. Même si au Sahel, on sait qu’on n’est pas les plus gros consommateurs d'énergie, on subit quand même les conséquences de cela. Donc, il est important que l’on prenne en compte aussi les nouvelles technologies, les questions qui se posent à tout le monde et qu'on se les applique à nous-même. On considère que voilà, nous sommes des militants au niveau du réseau « Fact Sahel ». Pour nous, vraiment, notre travail c'est du militantisme. Dans ce réseau, il y a des architectes, il y a des maçons, des ingénieurs, des étudiants, des chercheurs, des écrivains. On est un réseau, c'est toute une réflexion autour de ces enjeux-là. Comment expliquer aux gens le retour donc à ces matériaux qui ont vraiment beaucoup, beaucoup d'avantages sur beaucoup d'aspects de la vie, pas seulement sur la construction »Un des points d'avenir de l'AfriqueAu sein de l'association Fact Sahel, qu'elle a cofondé, Mariam Sy participe à cette réflexion à propos d'un retour aux techniques africaines de construction adaptées à un monde moderne, ce qui correspond à un mouvement de fond, comme l'explique un autre architecte français, Jean-Marc Lalo, qui organise régulièrement en Afrique des séminaires d'échanges entre architectes des deux continents. « Il y a à la fois une question d'identité architecturale africaine, un engouement pour retrouver des techniques traditionnelles de construction en terre et la deuxième chose, c'est aussi un des points d'avenir de l'Afrique : c'est de faire un saut directement vers des constructions avec des matériaux biosourcés, des matériaux locaux. La terre est parfaitement adaptée pour cela en fait. Il y a eu plusieurs architectes africains qui ont beaucoup travaillé sur ces points. Hassan Fathy, par exemple en Égypte, avait pensé à des projets faits autour de la construction en terre. Mais par contre, depuis que Francis Kéré a reçu le prix Prtizker (la plus haute récompense pour l’architecture, NDLR) il y a des choses qui bougent. Il y a des pays qui veulent effectivement aller vers cette direction-là. Je pense au Bénin, au Sénégal, au Maroc aussi. Il y a un centre de la construction en terre au Maroc qui a été ouvert il y a quelques années. Au Bénin, le président Talon a fait quelques commandes à Francis Kéré, dont l'Assemblée nationale. Il est possible de faire beaucoup en utilisation de la terre avec la BTC : la brique de terre comprimée. On la retrouve au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso, aussi ». Prochain projet pour Mariam Sy, qui allie modernité, usage des techniques traditionnelles et conceptions écoresponsables, un centre scolaire en terres à Bamako, histoire que l'architecture durable continue de faire école au Mali.
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  • «Human empress», la jeunesse congolaise écoresponsable
    Jan 19 2025

    « Human empress », « Impératrice humaine » en français, est une association congolaise de Brazzaville qui milite pour une Terre plus propre et des pratiques plus responsables afin de préserver l’environnement. À la tête de cette association : Paule Sara Nguié, une femme dynamique qui met toute son énergie pour sensibiliser ses concitoyens à la cause écologique en commençant par la jeunesse.

    Il y a cinq ans que Paule Sara Nguié a créé Human empress à Brazzaville. Cette femme de trente ans, ancienne technicienne dans le secteur de l'énergie et qui fut également journaliste, a décidé de s'emparer de la question de l'écologie. Depuis son enfance, Paule Sara a vu lentement son environnement se dégrader dans son quartier à Brazzaville.

    « Je vivais dans un quartier assez reculé de la ville, Massengo », se souvient Paule Sara « Vous y avez une belle savane, vous faites encore de la cueillette. L'air est frais, je me baignais dans la rivière et mes grands-parents que je côtoyais sont des personnes qui ont de bonnes valeurs de développement durable. Pour moi, tout cela semble naturel. Et quand je commence à fréquenter la grande ville, la grande cité avec sa pollution, je suis suffoquée. Je me rends compte qu'il y a des problèmes et je décide d'agir, petit à petit ».

    Dès lors, Paule Sara organise avec son association des Rencontres citoyennes de la jeunesse dans les quartiers, dans les écoles et elle coordonne un concours. Ce challenge, baptisé « Couronne verte », permet à des porteurs de projet d'exposer et parfois de financer leurs inventions écoresponsables, nous décrit Paule Sara.

    Agir petit à petit

    « Sur l'agriculture biologique notamment, une équipe a mis en place un système aquaponique sur la gestion durable de l'eau. Vous avez sur les énergies ceux qui font dans la transformation énergétique à partir de déchets. Vous avez ceux qui fabriquent des charbons à partir de déchets, aussi. C'est ce type de programme que les jeunes ont mis en place et qui ont été retenus et qui sont financés pour répondre réellement aux besoins, ici, à Brazzaville ».

    C'est ainsi que Danielle Mbemba, étudiante, a remporté l'un de ces concours portant sur un projet de serviette hygiénique recyclable. Des serviettes qui évitent de polluer les cours d'eau.

    « Mon projet, il était axé sur la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables. Mon projet s'appelle Menga Ecoflux. C'est déjà un produit que j'ai commencé à développer. J'ai fait des prototypes que j'ai déjà donnés à certaines de mes amies et à quelques personnes de ma famille pour pouvoir les tester. On fait principalement avec du coton naturel et aussi de la fibre de bambou. »

    Des prototypes, des inventions et des projets exposés lors de ces rencontres régulières à Brazzaville ou à Pointe Noire et qui reçoivent le soutien de partenaires comme la délégation de l'Union européenne au Congo. Des initiatives précieuses, selon Anne Marchal, ambassadrice de l'UE à Brazzaville.

    Coton naturel et fibre de bambou

    « C'est la convergence en fait des centres d'intérêt qui fait que nous sommes partenaires de cette association, qui justement permet de donner une voix aux jeunes et de créer de la conscience sur les problèmes d'environnement. Et donc toutes les activités de Paule Sara, y compris au niveau du support et la création, la formation à des emplois de développement durable, est vraiment ce qui nous a attirés, en plus du fait qu'elle a organisé des rencontres citoyennes de jeunes. Nous tenons vraiment à avoir ces contacts avec les jeunes pour leur retour sur les attentes des jeunes dans les pays où nous sommes partenaires ».

    Le prochain projet que Paule Sara compte mettre en œuvre avec Human empress, c'est la création d'un écocentre. Un lieu de rencontre ou les jeunes congolais pourront venir exposer leurs projets, apprendre et transmettre les bonnes pratiques écoresponsables.

    À lire aussiCongo-Brazzaville: une ONG réclame un plan d’aménagement du parc national Ntokou Pikounda

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