Depuis 1987, l’État délègue à des entreprises privées de nombreuses missions dites non régaliennes, mais indispensables au bon fonctionnement des prisons, comme la maintenance, la restauration, la cantine ou le travail pénal. La direction et la sécurité demeurent quant à elles publiques. Aujourd’hui, plus de la moitié des détenus sont incarcérés dans des prisons dites en gestion déléguée ou en partenariat public-privé.
Dans sa thèse de sociologie, Nathan Rivet retrace l’évolution et les conséquences de cette privatisation à la française, initialement mise en place pour faire face à une inexorable surpopulation carcérale tout en limitant les dépenses publiques. Son enquête, qui va des coursives de Fleury au couloir de Bercy, s'intéresse autant aux politiques budgétaires qu’aux transformations du travail des agents en prison. Nathan Rivet montre comment privatisation et formation de l’État entretiennent une relation complexe, il analyse les responsabilités des acteurs publics et privés face à leurs impératifs économiques et professionnels respectifs.
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