Épisodes

  • Cuisine : quels restes ? Ici, pas de gâchis !
    Feb 1 2025

    Des pots reconditionnés, des étiquettes remplacées, une date de péremption approchant des œufs trop gros, des légumes disgracieux, des fruits tordus ou quelques exemples de gaspillage alimentaire que l’on qualifierait d’invisibles, dans la mesure où ces produits sont écartés des rayons avant même, parfois, leur commercialisation. Écartés, mais propres à la consommation : des produits alimentaires des invendus.

    Un gaspillage alimentaire à grande échelle au Nord, tout au long de la chaîne de production, et qui va croissant dans les pays du Sud, y compris dans les régions où l’accès à l’alimentation reste très inégal, et où la population ne mange pas à sa faim.

    Pour dénoncer l’absurdité de ce gaspillage, et rappeler qu’il pourrait être facilement évité, Jean Covillault, cuisinier engagé, concerné et populaire a créé le restaurant éphémère « des restes ». Le menu est intégralement cuisiné avec des invendus alimentaires, qui permet aussi de proposer un « entrée-plat-dessert » pour 22 euros le soir, ce qui est un défi à Paris aujourd’hui. Il y propose une cuisine simple, sans chichi, sans recettes alambiquées, accessibles à tous, un grand partage au restaurant et chez vous puisqu’il explique comment faire chez soi. Il refuse qu’un jour jeter de la nourriture ne soit plus un problème, que cela devienne banal et prouve par la marmite que chacun peut lutter à son échelle contre le gaspillage.

    Avec Jean Covillault, cuisinier, candidat Top Chef saison 14, mille idées à la minute : Jean Covillault • Photos et vidéos Instagram.

    En liens pour aller plus loin

    - Tous ensemble pour mieux se nourrir, de Fréderic Denhez, Alexis Jenny et Boris Tavernier, éditions Actes Sud

    - Mangez les riches, la lutte des classes passe par l’assiette, de Nora Bouazzouni

    - Anti-gaspi ne gaspillez plus vos produits, de Sonia Ezgulian, éditions Flammarion

    - Cuisine anti-gaspi

    - Refettorio

    - Maxime Bonnabry Duval, cuisinier, ancien chef du Refettorio, et globe trotter

    - Sur RFI, l’ONU appelle à réagir face à l’ampleur du gaspillage alimentaire dans le monde.

    - Quels sont les ressorts psychosociaux du gaspillage alimentaire ?

    Programmation musicale : Lem Lem du groupe éthiopien Kutu.

    La recette : Mbourake : une recette pour transformer votre pain rassis en goûter ou savoureux croquant sur vos desserts

    Cette recette est issue du podcast de RFI « Recette de poche » avec Harouna Sow, le chef des cuisines de l’association Refugee Food.

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    29 min
  • La cuisine, une mémoire vivante
    Jan 25 2025

    Les herbes, forcément, elles se déclinent et à chaque bouchée offrent un nouvel univers. Puis viennent les soupes, les pâtes fermentées, la sauce Nuoc Man, les épices - la badiane, la cannelle, la cardamome, le gingembre ou le tamarin - les légumes marinés, une touche d’acidité : le vocabulaire est là, la langue hésite. Quel est ce goût ? Est-ce le vrai goût ?

    In situ/ex situ : l’apprentissage d’une langue étrangère, et d’une culture familière, de goûts et de saveurs connues. Une forme de transmission par procuration. La langue du cuisinier, qui mitonne ses racines et les souvenirs de ses aînés, est ainsi : tendre, aimante, maladroitement fidèle, extraordinairement vivante, et touchante. Une langue nouvelle, née d’ici et d’ailleurs.

    Avec Thierry Heinz, cuisinier, chef cuisinier et fondateur de Rouge Do.

    « Ma grand-mère ne parlait que vietnamien et moi pas assez bien pour parler avec elle donc tout se passait par le geste finalement, par le sourire, par le regard, et ce sont mes tantes qui, derrière, pouvaient éventuellement traduire. C’était des moments chouettes, je revois encore sécher sur le radiateur des peaux d’orange, des fruits, je la revois couper ces légumes pour faire cet indispensable de la cuisine vietnamienne, ces légumes marinés, qui apporteront l’acidité aux plats. Ce sont des scènes empruntes de calme. Après avoir exploré les goûts de l’enfance, revenir sur place confronter le goût importé, celui qu’on a vécu, connu, qu’on a développé en famille ou à la maison et le confronter au dit « vrai goût », c’est à la fois enrichissant et parfois un peu déstabilisant également. » Thierry Heinz, Rouge Do.

    Rouge Do est situé au 3 rue Sainte Marthe à Paris, dans le 10ème arrondissement.

    Les sons diffusés au fil de l’émission ont été enregistrés par Thierry, lors de son dernier voyage au Vietnam en famille. Il s’est rendu à Sadec, Hué, Saïgon.

    Pour aller plus loin, en liens

    - La kitchenette de miss Tam

    - Le secret des Vietnamiennes, de Kim Thuy, aux éditions Marabout

    - Vietnam, plats incontournables et voyage culinaire, de Nathalie Nguyen.

    - Un orage par jour, d'André Deraine, éditions Keribus

    - Banmi le média

    - Tanh Binh Jeune : 18 rue Lagrange, Paris 5 ; ou 20 avenue de Verdun à Ivry-sur- Seine

    - Pho de vie avec Minh-Tâm Trân dans le Goût du monde sur RFI.

    La musique : MMS, de Asake et Wizkid.

    En images

    La Recette - BUN BO HUE

    Dans l’émission, il est question de cette soupe de Hue, dont l’ingrédient incontournable est une pâte de crevettes fermentées. La recette est sur le site de Minh-Tâm Trân, Piliers culturels de la diaspora vietnamienne en France. Le lien pour la recette est ici : son site est riche, complet, passionnant comme son autrice.

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    29 min
  • Alimentation et santé : et si l'évolution nous avait dessinés pour jeûner ?
    Jan 18 2025

    Et si jeûner permettait d'aller mieux ? En un peu plus d'un siècle, nos modes de vie ont changé du tout au tout. Notre alimentation s'est mondialisée, ultra-transformée, nos vies se sont sédentarisées créant ainsi un terrain fertile aux maladies métaboliques et inflammatoires chroniques. Les maladies du « trop », obésité, diabète, hypertension artérielle ont explosé, le « peu » serait-il le remède ?

    Le jeûne encadré médicalement a prouvé, ces 20 dernières années, qu'il produisait des effets thérapeutiques remarquables. Quels sont ses effets ? De quel jeûne parle-t-on ? À qui s'adresse-t-il ? Qu'en est-il du jeûne intermittent ? Et si l'évolution nous avait dessinés pour jeûner ?

    Avec Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, journaliste, réalisateur, documentaristes, leur dernier documentaire : « Le jeûne, enquête sur un phénomène », produit par ARTE, sort le 25 janvier 2025. Ce film poursuit l’enquête menée en 2012 pour : « Le jeûne, une nouvelle thérapie ». Les auteurs publient également une édition augmentée du livre « Le jeûne, une nouvelle voie thérapeutique », aux éditions de La Découverte (2025).

    Pour découvrir leurs autres films, « Un monde obèse », « Demain, tous crétins » sur les perturbateurs endocriniens, « Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre ».

    Pour les découvrir.

    Le film est sélectionné au Fipadoc, festival international du film documentaire dans la catégorie : Goût du doc. Le Fipadoc se tient à Biarritz du 24 janvier au 1er février 2025.

    «Nous avons été frappés par cette capacité de survivre et cette capacité de s'auto-guérir dont l'évolution a doté génétiquement l'homme.»

    Liens pour aller plus loin

    Le jeûne, une nouvelle thérapie est le premier documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade. Il est disponible en replay, et sur la chaîne Arte

    Dans les documentaires, il est question de la Clinique Büchinger en Allemagne et en Russie, au sanatorium de Goryachinsk

    Le jeûne intermittent : un nettoyage cellulaire pour une meilleure santé.

    La Fédération francophone Jeûne et randonnée

    Académie Médicale du jeûne

    Fédération francophone de jeûne et randonnée

    Peter Schwartz, président de la Fédération internationale du Diabète

    L'Art de jeûner de Françoise Wilhemi Toledo, éditions Jouvence

    ABC du jeûne de Céleste Candido, aux éditions Grancher.

    À propos d'Ayurveda :

    Kiran Vyas est l'un des pionniers de l'Ayurveda en Europe. Il a créé le Centre Tapovan à Paris, et est l'auteur de plusieurs livres sur l'Ayurveda. Pour le retrouver dans le Goût du monde.

    Programmation musicale : Love Garden, de Boje Adekunle Gold.

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    29 min
  • Cuisine géorgienne : muse du Caucase
    Jan 11 2025

    Installée sous la tonnelle, la vigne laisse passer les rayons du soleil d’hiver. Les températures sont rigoureuses, surtout dans les montagnes, soit à peu près partout en Géorgie. Le voyageur s’interroge, fouille son répertoire de goût et tente de nommer les goûts, les saveurs de la cuisine qu’il découvre. En vain. On les croit métissées, elles sont uniques, « extraordinaires ».

    Ce sont celles de la terre, des épices, du sel de Svanétie unique, du fenugrec bleu, de l’adjavar, des raviolis réconfortants dont les plus de pâtes ressemblent aux pentes d’un volcan. Le vin, autre perle rare puisque la vigne est une amie familière dans ce pays où elle est cultivée et vinifiée depuis plus de 8 000 ans dans des jarres en argile enterrées, le temps que la magie opère.

    Que dire des repas ! Foi de géorgiens, nul besoin d’occasion ou de prétexte pour festoyer et célébrer Dieu, la victoire, la paix, l’amitié, l’amour et tous ces bonheurs d’ici-bas qui font les grandes joies lors de banquets – supra – qui donneraient bien envie à notre voyageur de rester filer le reste de ses jours ici, dans ce pays singulier, prisé, courageux et fier de son histoire et des vicissitudes traversées sans faillir, debout, toujours.

    Avec Magda Gegenava, cheffe du restaurant Chez Magda, Christophe Lavelle, chercheur au CNRS et au Museum national d’histoire naturelle, Gocha Javakhichvili, ancien ambassadeur de Géorgie en France.

    Magda Gegenava a deux restaurants à Paris, Chez Magda, 5 boulevard Jean Jaurès, Paris XXe et, fin janvier 2025, au 115 boulevard Voltaire.

    Vous pourrez goûter Chez Magda, chez Colchide ou à la table géorgienne les désormais célèbres raviolis khinkalis, le pain au fromage Khatchapuri, l’aubergine à la pâte de noix parsemée de grenade, les Khpali, boules de noix et betteraves ou épinards.

    Pour aller plus loin

    • La chute des feuilles de Otar Iosseliani (1966)

    • À la découverte des vins géorgiens de Christophe Lavelle, éditions Apogée

    Les chants polyphoniques géorgiens, la vinification en Qvevri, la lutte, l’écriture et l’art des banquets, supra, sont inscrits à la liste du patrimoine culturel de l’Unesco.

    Comment survivre à un supra ?

    Et bien d’autres anecdotes, histoires et découvertes.

    Pour les ingrédients – notamment le fameux Sel de Svanétie : L’épicerie géorgienne

    Tasting Georgia de Carla Capalbo

    Raviolivre de Emmanuel Guillemain d’Echon, édtitions Keribus

    La démocratie ou l’exil, un grand reportage RFI d'Arnaud Contreras

    • La recette de l’adjika, pâte de tomates et piments

    ► Programmation musicale : Born in the Wind de Piers Faccini et Ballake Sissoko

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    29 min
  • Aux bons bouillons!
    Jan 4 2025

    Il ne paie pas de mine, pourtant il est partout. Subtil, discret, il est la base, le commencement, de tous les continents, de toutes les cultures, depuis la nuit des temps, à toute heure de la journée, à tout âge de la vie. Tantôt base culinaire, tantôt repas en soi, le bouillon fait le lien entre la petite forme et le bien-être, entre ce que l'on mange et ce qui nous soigne. Bienfaisant par nature, ce bouillon rassemble un peu tout le monde, il a une place de choix dans toutes les cultures et une place affective indéniabl ! Jennifer Hart-Smith leur voue une passion contagieuse, naturopathe, elle a mené l’enquête, et nous offre un livre passionnant, riche, très complet sur cette eau parfumée et salée qui nous accompagne au fil de la vie.

    Avec Jennifer Hart Smith, naturopathe, pâtissière, autrice. Bouillons Bienfaisants, son dernier livre est publié chez Hachette Pratique. Cliquez sur les liens pour suivre son Instagram, et pour vous abonner à sa newsletter.

    « La santé doit passer par la gourmandise, elle est indissociable de la santé. Mon objectif il est toujours de donner envie et de donner beaucoup d’information pédagogique pour qu’on ait envie de prendre soin de soi », Jennifer Hart-Smith.

    Pour aller plus loin :

    - Bouillons, de William Ledeuil éditions La Martinière.

    - Bouillon : zéro cube avec Anto Cocagne

    - Cuisine japonaise maison de Maori Murota, aux éditions Marabout

    - Alcidia Vulbeau du restaurant Bonne aventure à Saint-Ouen

    - Priscilla Tram du restaurant Trâm (130 rue Saint-Maur, 75 011 Paris)

    - Matka le bouillon au levain de seigle, œuf parfait et billes de pommes de terre

    - Herboristerie du père Blaise à Marseille

    - Minou Sabahi

    - Yassa et pastels de la cheffe Aïssatou Mbaye

    Programmation musicale :

    - Take a swing at the moon de Gaby Hartmann

    RECETTES :

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    29 min
  • Le secret des cuisines africaines
    Dec 28 2024

    Ce petit goût-là d’où vient-il ? Quel est-il ? Comment cette sauce tomate aux ingrédients classiques et connus – tomates, oignons, persil – devient-elle si incroyablement onctueuse et savoureuse ? Le poulet si délicieux, à la chair tendre et parfumée, alors que la peau croustille à merveille ? Quel est donc le secret de ce petit goût-là

    À table pour lever le voile et partager ce secret, deux amies et complices, cuisinières généreuses, Aïssatou Mbaye et Nathalie Brigaud Ngoum.

    - Aïssatou est autrice du blog Aistou Cuisine, des livres Pastels et Yassa et Saveurs subsahariennes, et fondatrice de l’agence de communication : Studio KelibaSur les réseaux.

    - Nathalie est autrice du blog Envolées Gourmandes, du livre Mon imprécis de cuisine et fondatrice d’une école de cuisine et pâtisserie.

    Dans cette émission, vous entendez parler de :

    - Mosuke, le restaurant de Mory Sacko, à Paris

    - BMK, les restaurants d'Abdoulaye et Fousseyni Djikine

    - La marmite de Senda Waguena, chef du Bistrot Saint-Clair à Etretat en Normandie

    DIAPORAMA

    Côté musique : le choix de la playlist de RFI : Pomoni, du groupe Muthoni Drummer Queen.

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    29 min
  • «Raviolivre» : le monde saveur ravioli
    Dec 21 2024

    Khinkali, jiaozi, Xialongbao et autres wonton ou pierogis, le ravioli mystérieux cache dans ses plis de pâte une farce. Son goût ne se révèle qu'une fois dans la bouche, et alors l'esprit s’emballe et les sens cherchent : quel goût, quelles herbes, ciboule, coriandre, sarriette ? Quelles épices pour raconter les paysages, quel geste, quelles mains pour les façonner, dans quels souvenirs se nichent-ils ? Et la surprise du bouillon que l’on n’attendait pas, et l'on éclate de rire, de se laisser surprendre, des raviolis pour transmettre, raconter, partager !

    Le journaliste Emmanuel Guillemain d’Echon est allé dans de nombreux pays, en commençant par les montagnes de Touchétie en Géorgie, là où les bergers façonnent les khinkalis – avant de se lancer à la recherche des raviolis du monde, d’est en ouest, du nord au sud. Il fit un long voyage, a-t-on envie de vous dire, des rencontres et des reportages est né le Raviolivre, enquête passionnante, drôle, tendre et sensible sur cette bouchée universelle, de transmission, de lien et de partage.

    Quête presque aboutie ! En effet, il manque encore – regrette Emmanuel Guillemain d’Echon – un ravioli d’Afrique ou un cousin américain. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à lui en faire part, idem si vous souhaitez partager le ravioli de chez vous ! L'adresse est celle du compte Instagram.

    Avec Emmanuel Guillemain d’Echon, journaliste, khinkalis et raviolis passionnés, auteur du Raviolivre, le tour du monde d’un fou de raviolis. Routes, recettes et tour de main, paru aux éditions Keribus.

    Pour aller plus loin

    Épicerie géorgienne vente en ligne epiceriegeorgienne.fr

    Chez Magda, 5 avenue Jean Jaurès, Paris XXe

    À découvrir, les piegogis, des raviolis « monuments » savourés aux quatre coins de la Pologne et dans tous les foyers, ils sont emblématiques de la culture et de la gastronomie polonaise. Chaque saison a son pierogi, on s’en régale, de Cracovie à Varsovie, et même à Paris : souvenirs d’enfance du chef Piotr Korzen, le chef du restaurant Matka (78 rue Quincampoix, Paris IIIe).

    Mandoo bar, 7 rue d’Edimbourg, Paris VIIIe : mandoo, le nom des raviolis coréens, ici cuits-minute dans des paniers en bambou, délicats, addictifs, aux herbes, au kimchi, à la feuille de shiso. Un restaurant « mono produit » comme il en existe assez couramment en Corée.

    Dumplings and more

    Refugee Food

    Programmation musicale : Gara de Songhoy Blues

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    29 min
  • Cuisiner, raviver l’instant, tendres échos du sud-ouest de l’Inde
    Dec 14 2024

    « La cuisine me permet de découvrir qui je suis et où me situer dans ce monde, de comprendre que l'on peut être d'ici et de là-bas », explique la cheffe Zuri de sa voix douce, et posée. Ses mains ponctuent ses souvenirs, son sourire à l’évocation des fleurs sur les marchés, des herbes de la villa Médicis à Rome.

    Entre journal intime et carnet de voyage sur les traces de son enfance de Goa, à Bangalore, Pune, Zuri Camille de Souza explore et cuisine ses origines, espérant y trouver sa place, son identité pour mieux les honorer et les partager. Chez Elle, la nature est partout, les fleurs, ses ancêtres, sa famille, et les Dieux s’invitent dans les marchés, dans la forêt, dans la lumière et le parfum d’un bain d’huile de coco pour Diwali, la peau frottée de ce mélange de graines de pavot blanc, de farine de pois chiches, de crème de lait et d’herbes ayurvédiques parfumées.

    L’expression de sa culture et son univers est bouleversante, nostalgique, sensible et chatoyante. Si juste ! Son livre, les recettes et les récits nous invitent dans la rue, à sa table, assis entre ses grands-mères, fascinées par ses plats qui disent si bien la côte de Konkan, l’amour avec lequel les pains, le riz au lait de coco, les piments verts croustillants ont été préparés.

    Les dieux s’invitent aussi sur les marchés, à la saison des mangues. Les tubéreuses animent les sillages, colliers de jasmin, et de roses d’Inde dans les paniers du marché. Zuri Camille de Souza évoque avec gourmandise les pani puri, boules croustillantes à la garniture fraîche et acidulée, si délicieuses dans la torpeur de décembre. Les aubergines aux cacahuètes qui permettent de saluer l’été, les bains de coco, aux sachets de Xacuti massala qui permettent d’être ici, à Marseille, et en même temps là-bas, dans cet ailleurs si cher. La cuisine devient langue, elle capture les parfums, les goûts, et permet de conserver un peu de ce qui n’est plus.

    Avec Zuri Camille de Souza, cheffe itinérante, elle publie « Là où le riz sent les fleurs de manguiers, mes recettes familiales du sud-ouest de l’Inde » aux éditions Ulmer, Zuri sur les réseaux.

    La villa Medicis

    Côté Musique : Farafina Mousso, de Gaël Faye et Lubiana. Un titre de l’album Terre Rouge.

    En images

    « Un bar à Chaï ? » Pas commun et plutôt intrigant de prime abord que ce bar à Chaï. J’entre dans ce bar-alcôve où il fait s’arrêter- ou se poser- pour boire une tasse de ce thé au lait et aux épices qui rythme les journées en Inde. La carte propose aussi un peu de salé, dès 9h du matin. Addictifs, le thé bien sûr comme les Khati, petit sandwich enveloppé dans une galette de pâte feuillée – les paratha – légère, délicatement croustillante. Caché, un chutney délicieux maison, avec du poulet plus ou moins épicé, ou bien du paneer, au choix, des herbes et des crudités : un coup de cœur ! Candice Franc et Charley Moreau, les fondateurs de Kuna Massala, sont tombés dans le chaudron indien à Londres, longtemps capital sans rival et ultradynamique des cuisines du monde. Après avoir séduit avec une première adresse autour du naan, près de Montmartre à Paris, Kuna version chaï latte est une adresse à ne pas rater ! Kuna Massala, 89 rue du Rocher, Paris 8ème.

    La Recette, tirée du livre de Zuri Camille de Souza, édité par Ulmer.

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    29 min