• Lignes de défense

  • Auteur(s): RFI
  • Podcast

Lignes de défense

Auteur(s): RFI
  • Résumé

  • Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.

    France Médias Monde
    Voir plus Voir moins
Épisodes
  • Armée française, l’adieu au Tchad après des décennies de présence permanente
    Feb 2 2025
    L'armée française a rétrocédé jeudi sa dernière base militaire à l'armée tchadienne. Le départ du camp Kossei de Ndjamena, vient boucler une présence militaire française historique au Tchad. Cent cinquante ans d’une présence militaire continue.1885, c’est « la course aux clochers » selon la formule de l’époque, rappelle l’historien Christian Bouquet, trois colonnes militaires françaises s’élancent alors à travers l’Afrique, « Une qui partait du sud, une qui partait de l'ouest et du Sénégal et l'autre qui partait du nord, c'est-à-dire d'Algérie. Et c'est celle qui venait d'Algérie qui a rejoint les autres, d'abord au niveau du Lac Tchad et ensuite au niveau de la bourgade qui allait devenir Ndjamena, après s'être appelée Fort-Lamy. C'est cette dernière colonne en fait, qui avait été impressionnée par les fameux guerriers du désert. Alors à partir de là, il y a eu une certaine admiration pour ces gens qui se battaient et qui n'avaient pas peur de mourir ». Le préfet-méhariste Jean ChapelleDes décennies durant, Lieutenants et capitaines français, véritable colonne vertébrale d’une administration coloniale, vont façonner l’immense territoire tchadien et l’indépendance, dit Christian Bouquet, n’y changera rien, « Après l'indépendance de 1960 et pendant trois ans, toute l'immense région nord du Tchad, c'est-à-dire le Borkou-Ennedi-Tibesti, avait comme préfet un colonel français, le colonel méhariste Jean Chapelle. Et puis ensuite, assez rapidement, à la fin des années 60, l'instabilité était grande et on a fait revenir cette fameuse mission de réorganisation administrative en 1969. C'est le général De Gaulle qui a accédé à la demande de Tombalbaye (François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, 1er président de la République du Tchad) et on a renvoyé des administrateurs coloniaux, souvent dans leurs anciens postes, pour essayer de rétablir l'ordre ». Le Tchad va servir de creuset à l’armée françaiseOpération Bison, Tacaud puis Manta contre la Libye du Colonel Kadhafi. Les opérations extérieures au Tchad se multiplient dans les années 70. De 1984 à 2013 l’opération Épervier, la plus longue, fut décidée pour protéger les régimes d'Hissène Habré et d'Idriss Déby face aux groupes rebelles. Le Tchad au centre du grand jeu, même l’opération Barkhane au Sahel avait son État-Major à Ndjamena. Tous les officiers français y sont passés se souvient le Colonel des troupes de Marine Peer de Jong : « Le Tchad, c'est une partie de ma jeunesse ! Mais aussi la jeunesse de tous les officiers français. La professionnalisation de l'armée française vient en partie des combats de 1969 au Tchad, parce qu'on avait la Légion étrangère, mais il y avait des besoins, donc il a fallu professionnaliser une partie de l'armée française, dont le 3e régiment d'infanterie de Marine. Et donc cette construction autour de Tchad a fait qu'évidemment l'histoire de l'armée française s'est inscrite dans l'histoire du Tchad. Il y a un vrai attachement, et puis c’est un pays magnifique. En plus, le nord, le sud, vous faites 100 km, vous avez un paysage différent ! En termes géostratégiques, on voit bien que le Tchad est déterminant, qui est au Tchad, peut rayonner dans l'ensemble de l'Afrique. On voit bien l'utilité pour l'armée française d'être présent au Tchad ». Une relation étroite entre les deux arméesEntre le Tchad et l’armée française, c’est une histoire intime relève l’historien Christian Bouquet, « C'est quelque chose qui relève de l'émotion. Il y a tellement eu d'opérations et d'interventions militaires françaises sur ce territoire, qui en plus est un territoire géographiquement très attachant avec cette zone sahélienne et toute cette zone saharienne. Depuis que le commandant Lamy était mort sur les bords du fleuve Chari, il y a toute une mythologie qui fait que les militaires français ont un petit coup au cœur ».L’armée tchadienne est la plus efficace de la région assurent les officiers français, prêts à ouvrir un nouveau chapitre de la relation militaire franco-tchadienne, qui pour la première fois se fera sans présence permanente.À lire aussiAu Tchad, une cérémonie clôt la présence militaire française, la Turquie y installe ses drones
    Voir plus Voir moins
    3 min
  • Bariolage Multi-Environnement (BME), le nouveau treillis des armées françaises
    Jan 26 2025

    Il signe l’appartenance à une armée, vêtement du quotidien, le treillis de l’armée française fait sa mue et sa révolution. Fini les treillis « désert » bien jaune, ou les treillis « centre Europe » bien verts, place désormais au BME pour « bariolage multi-environnement » : un seul vêtement pour tous les environnements, aux couleurs soigneusement choisies

    C’est une alternance de grandes et petites taches brisées, avec un panachage de vert, un soupçon de kaki, et un fond brun dit « Terre de France ». Très utile ce « terre de France » insiste le commandant Stéphane, le doigt sur le nouveau treillis qu’il porte, il est responsable du programme BME au sein de la section technique de l’armée de terre : « Il y a un peu de marron, un peu de brun, on appelle ça le 'brun terre de France', qui est la couleur majoritaire et qui est celle qui fusionne à la distance de portée des tirs. »

    Il y a aussi du blanc, une première. « Absolument, d'ailleurs le blanc, vous le voyez sur très peu de treillis dans le monde. C'est un petit peu une caractéristique du BME. Le blanc, il apporte en fait un contraste très fort, le blanc c'est un petit peu le reflet du soleil sur une feuille dans la lisière. Les contrastes que nous donnent les couleurs donnent du relief et permettent cette adaptation à un plus grand nombre d'environnements. »

    Du blanc mais pas de noir

    Du blanc donc, mais cette fois pas de noir, « Le précédent treillis fusionnait en noir et le noir dans la nature, il n'existe pas. À l'état naturel en tout cas. Et c'est la couleur qui a le plus fort signalement aux infrarouges et même à l'œil nu, donc il a été retiré. C'était en fait une faiblesse technique pour le Centre Europe. »

    Simplifier la logistique

    Un treillis à la place de deux, l’objectif est donc de simplifier la logistique. Et pour y parvenir six ans d’études et de tests auront été nécessaires, souligne le commissaire en chef Nicolas, chef de la division Habillement au sein des armées, « Oui, ça prend du temps parce que par exemple, le blanc pour avoir cet effet de dissimulation, il est difficile à mettre au point puisque le tissu est assez technique. Il incorpore des fibres d'aramide, qui donne une protection au feu, on dit que le treillis est thermostable. Ensuite, on a la phase d'approvisionnement du tissu. On a dû en commander 3,5 millions de mètres linéaires. Et une fois qu'on a approvisionné le tissu et qu'on l'a contrôlé pour vérifier qu’il présentait toutes les caractéristiques demandées par les armées, on le donne à d'autres types d'industriels qui vont nous confectionner les tenues. Ce qui a été important pour nous, c'est d'avoir le temps de constituer un stock suffisant pour qu'ensuite la manœuvre de distribution se passe de façon fluide et pilotée. Une fois que le bouton 'ON' a été enclenché, ça ne s'arrête jamais ! »

    Le chef d’état-major des Armées sera le dernier à percevoir le sien

    Quelque 750 000 treillis ont été commandés. Deux industriels français et une société belge produisent le tissu qui est ensuite coupé en Bulgarie, avec quelques modifications, indique le commandant Stéphane : « On a rajouté de l'ergonomie au treillis F 3 tel qu'il avait été conçu initialement. Tout d'abord, dans la poche de poitrine, plutôt que d'avoir du tissu en fond de poche, nous avons mis un tissu Mesh, c'est un tissu qui est aéré. Ensuite, nous avons rajouté une poche qui se superpose à la poche cargo que nous avons sur la cuisse. Cette nouvelle poche s’ouvre verticalement, lorsque nous avons un genou à terre, nous pouvons accéder à cette poche et récupérer une checklist ou un message à envoyer, sans avoir besoin de se relever pour aller le récupérer ».

    Ce treillis BME sera en dotation pour au moins trente ans. Les troupes en opération seront les premières équipées et comme le veut la tradition : le chef d’état-major des Armées sera le dernier à percevoir le sien.

    Voir plus Voir moins
    3 min
  • La présence de soldats Nord-coréens en Ukraine inquiète Séoul
    Jan 19 2025
    Quelque 300 soldats nord-coréens ont été tués et plus de 2 000 blessés sur les milliers d’hommes déployés par Pyongyang en Russie, c'est le chiffre donné en début de semaine par un député sud-coréen. Ni Moscou, ni Pyongyang ne reconnaissent la présence de troupes nord-coréennes dans la région de Koursk. En revanche, l’Ukraine, les États-Unis et la Corée du Sud accusent le régime de Kim Jong Un d’avoir envoyé plus de 10 000 soldats pour aider les forces russes dans leur invasion. Et il y a quelques jours, Kiev a diffusé le 11 janvier les images de deux prisonniers, une preuve irréfutable de cette présence Nord-Coréenne. Le NIS, le renseignement Sud-Coréen, auditionné par le Parlement à Séoul a admis avoir participé à leur interrogatoire nous dit notre confrère Stéphane Lagarde, de passage en Corée : « Les médias ici effectivement ont repris ce qui est sorti du briefing à huis clos des parlementaires sud-coréens, donc l'agence de renseignement sud-coréenne a fait une conférence à l'Assemblée nationale concernant ces soldats nord-coréens arrêtés dans la région de Koursk. Des éléments ont fuité. L'agence de renseignement sud-coréenne aurait pointé tout d'abord une préparation au terrain, ce qui expliquerait ces pertes importantes de soldats Nord-Coréens qui n’ont pas l'habitude notamment des grandes plaines : ils étaient dans des zones découvertes visiblement. « Et puis un manque de préparation aussi à la guerre moderne avec les drones. On a vu beaucoup de ces vidéos de duels quasiment au corps à corps entre soldats nord-coréens et drones. Donc ils n’étaient pas préparés à cela. Et on a vu également passer ce dessin de soldats Nord-Coréens, montrant justement qu'ils auraient peut-être servi d'appâts, puisqu'on a retrouvé sur une dépouille d'un soldat nord-coréen un dessin montrant des soldats au sol, combattants ces drones. On a vu aussi les images, évidemment, dans la presse sud-coréenne des deux soldats prisonniers. L’un avec le visage bandé, l'autre avec une bande sur le menton. Ce sont des soldats dévoués au pouvoir nord-coréen. Il y a eu des mémos qui ont été retrouvés sur les dépouilles des soldats disant qu'ils avaient reçu pour ordre de se suicider plutôt que de se laisser capturer. Puis le média de fact.kr, pointe également ces images, d’un Nord-Coréen qui dégoupille une grenade et crie : "Vive le général Kim Jong-un !" Donc voilà des ordres de ne pas se laisser prendre »À lire aussiQue cherche l'Ukraine en diffusant des images des soldats nord-coréens combattant en Russie?L’implication de la Corée du Nord constitue une escalade majeure et inquiète vivement Séoul, relève encore Stéphane Lagarde : « Il y a d'abord la crainte d'une délocalisation d'un conflit européen ici en dans le nord-est asiatique. Et puis surtout de l'échange qu’il y a dû y avoir. Pyongyang est sorti de l'isolement post-Covid-19 avec cet accord avec la Russie, avec cet envoi de soldats nord-coréens en Ukraine, forcément, il y a un deal derrière. Et donc ici, on s'inquiète de ce qui a été donné par la Russie en matière technologique, en matière de renforcement de l'arsenal nord-coréen. Et puis on s'inquiète aussi sur le plan intérieur. « La Corée du Sud est en pleine crise politique suite à la loi martiale qui avait été décrétée par le président Yoon Suk-yeol, qui aujourd'hui est en procédure de destitution. Ce président avait dégainé la loi martiale en raison soi-disant de menaces nord-coréennes. Et donc des démocrates ici demandent à ce que les agents des renseignements sud-coréens ayant participé aux interrogatoires des soldats nord-coréens aux côtés des forces ukrainiennes rentrent au pays. Cela ainsi que les conseillers militaires sud-coréens pour éviter d'alimenter tout conflit. »Contreparties dans la balance ?Qu’a bien pu promettre Moscou pour inciter Pyongyang à s’engager dans une aventure militaire sur le sol européen Beaucoup de capacitaire et une bonne dose de diplomatie, estime le chercheur en relations internationales Cyrille Bret : « Des contreparties diplomatiques, avec un soutien du veto russe au Conseil de sécurité des Nations unies et sur d'éventuelles négociations nucléaires avec l'administration Trump 2. Évidemment, des contreparties capacitaires, avec le transfert d'équipements de défense anti-aérienne russe. Une mutualisation des retours d'expérience d'aguerrissement sur le théâtre européen, et puis probablement également des échanges d'informations grâce à la couverture satellitaire que la Russie opère sur la plupart des champs connexes à son territoire national. »Un « deal », pointe Cyrille Bret, qui signe la renaissance d’une très vielle alliance née lors de la guerre de Corée : « L’alliance Russie-Corée du Nord, conçue comme une façon d'équilibrer l'expansion de la puissance ...
    Voir plus Voir moins
    4 min

Ce que les auditeurs disent de Lignes de défense

Moyenne des évaluations de clients

Évaluations – Cliquez sur les onglets pour changer la source des évaluations.