Elle a été, pendant plus de vingt ans, une des plus grandes stars de l’opéra. Une voix de soprano léger exceptionnelle par sa souplesse, sa netteté et sa projection, mais aussi une intelligence brillante et un talent d’actrice hors norme. Sa Reine de la Nuit de Mozart, son Olympia d’Offenbach ou sa Zerbinetta de Strauss restent des références absolues, mais on n’a pas oublié non plus ses Aminta, Lucia, Ophélie, Amina, Blondchen, Morgana, Manon ou Mélisande. Et elle a même osé Violetta, qui n’était a priori pas pour elle. C’est que Natalie Dessay, née Nathalie Dessaix à Lyon en 1965 et délestée du h de son prénom en hommage à l’actrice américaine Natalie Wood, s’est très vite sentie à l’étroit dans les emplois de coloratures et a voulu conquérir des personnages plus intéressants. En 1998, elle avait déclaré à La Libre Belgique, évoquant ces rôles brillants mais souvent un peu creux : " Ça peut être sympa de faire la poupée à 25 ans, mais, à 35, je ne suis pas sûre. Enfin si, je suis sûre..." Et elle disait aussi "Enfant, je rêvais d’être comédienne. Ce n’était pas tellement la musique qui m’intéressait, car la musique, si on a envie de l’écouter, on se met un disque ou on se la chante à soi-même. Le théâtre, on ne peut se le jouer à soi-même, mais finalement, j’y suis arrivée par le chant." Quand, à la quarantaine, sa voix a commencé à manifester des signes de fragilité, quand elle s’est rendue compte que les rôles plus intenses qui la tentaient ne seraient jamais pour elle, elle a pris la décision logique mais éminemment honnête et courageuse de raccrocher les gants : en 2013, elle faisait ses adieux à l’opéra et n’y est plus revenue. Elle continue à chanter des mélodies avec le pianiste Philippe Cassard, elle a publié des disques consacrés à Michel Legrand ou Claude Nougaro mais, aussi et surtout, elle s’est lancée dans le théâtre parlé. Elle y a même retrouvé récemment Laurent Pelly, un de ses metteurs en scène fétiche de l’époque opéra, pour L’impresario de Smyrne, une pièce de Goldoni où elle joue le rôle de Madame Tognina, une diva d’opéra. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE