• Pierre Audi, metteur en scène

  • Jan 22 2025
  • Durée: 29 min
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  • Résumé

  • Il y a au moins deux vies parallèles chez Pierre Audi. Ce franco-libanais né en 1957 est connu aujourd’hui comme le directeur du Festival d’Aix-en-Provence, un poste où il a succédé en 2018 au Belge Bernard Foccroulle. Manager culturel de haut vol, Audi a commencé en animant un ciné-club à Beyrouth lorsqu’il était adolescent, avant de s’installer en Europe de l’Ouest. Après avoir étudié à Paris puis à Oxford, il a fondé en 1979 le Théâtre Almeida à Londres, dans un bâtiment classé du XIXe siècle qu’il avait acheté de ses propres deniers. Il y a créé et animé un festival international de Musique contemporaine et de Performance qui a été, dans les années 80, un des phares culturels de la capitale anglaise, avec notamment des créations britanniques ou mondiales de Steve Reich, Philip Glass, Morton Feldman, Elliott Carter, Arvo Pärt, Alfred Schnittke, Wolfgang Rihm, Toru Takemitsu ou Giacinto Scelsi, pour ne citer que les plus fameux. Un bilan tellement impressionnant que, sans grande expérience de l’opéra, Audi a été engagé en 1988, à trente ans à peine, pour diriger le tout nouvel Opéra d’Amsterdam dans le majestueux Muziektheater qui venait d’être construit au bord de l’Amstel. Une institution et un bâtiment qu’il a marqués de son empreinte puisqu’il y est resté trente ans, comptant notamment parmi ses collaborateurs fidèles Peter de Caluwe, le futur patron de la Monnaie à Bruxelles. Une période artistique faste, avec une diversité des répertoires – du baroque au contemporain – mais aussi une diversité des esthétiques théâtrales, entre tradition anglo-saxonne et Regietheater à l’allemande. Durant ses années à Amsterdam, Pierre Audi a également renoué avec l’autre versant de ses activités, qu’il avait inauguré à Oxford avec un Timon d’Athènes de Shakespeare : la mise en scène. Ce fut d’abord Le Retour d’Ulisse dans sa patrie de Monteverdi avec le claveciniste Greg Wilson, puis une série d’autres ouvrages dont la Tétralogie wagnérienne, une production développée et représentée durant une quinzaine d’années. Mais Audi est devenu aussi un metteur en scène apprécié et demandé aux quatre coins de la planète lyrique, particulièrement pour les créations de nouveaux opéras mais pas seulement. A telle enseigne que, quand la Monnaie a dû au printemps 2024 trouver en quinze jours un remplaçant pour Romeo Castellucci, qui quittait à mi-parcours son Ring avec Alain Altinoglu, le choix de Audi s’est rapidement imposé. Lui seul avait la connaissance de l’œuvre et l’expérience requises pour relever le défi d’une Tétralogie à sauver et poursuivre avec moins de six mois de délai. On pourra voir et entendre Le crépuscule des dieux d’Altinoglu et Audi sur Auvio et Musiq3 le 23 février dès 15h.
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Ce que les auditeurs disent de Pierre Audi, metteur en scène

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