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Reportage France

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  • Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

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Épisodes
  • France: la capture du CO2, l'espoir coûteux d'une industrie moins polluante
    Jan 31 2025

    Il y a deux ans à la COP, les pays du monde entier se sont engagés à progressivement se passer des énergies fossiles qui sont les grandes responsables du réchauffement climatique. Sauf si les cheminées des usines polluantes sont équipées de système de capture de dioxyde de carbone (CO2), des technologies qui intéressent les industriels, mais qui sont loin d'être des solutions miracles. Ces dernières coûtent cher et sont critiquées par les ONG environnementales.

    Dans un immense hangar, près de Lyon, s'active tout un écosystème de chercheurs dont l'objectif est de décarboner les usines européennes. Blouse blanche sur les épaules et lunettes de protection sur le nez, Patrice Font se tient devant une série de machines, parcourues de gros tubes et de tuyaux de métal. Il s'agit, en modèle réduit, d'un système qui pourrait équiper les futures centrales à charbon ou les incinérateurs de déchets pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère.

    « Il y a énormément de nouvelles centrales qui sont encore construites et donc l'idée, c'est de proposer une technologie avec laquelle on peut continuer à utiliser du charbon, produire de la chaleur, de l'électricité. Par contre, le CO2 n'est plus rejeté dans l'atmosphère », explique le chargé de projet à l'IFP Énergies nouvelles (IFPEN).

    Concrètement, la combustion du charbon est optimisée pour que, en sortie de cheminée d'usine, la fumée contienne plus de 95% de CO2. Il est alors possible de transporter ce gaz pour le stocker à plus de 800 mètres sous la terre. « Pour l'Europe, en 2050, c'est 450 millions de tonnes de CO2 par an qui devront être captées, stockées ou utilisées si on veut atteindre la neutralité carbone », détaille Raphaël Huyghe responsable du programme Captage et stockage du CO2 à l'IFPEN. Soit presque les trois quarts des émissions de la France sur un an. Mais derrière cette belle promesse, peu de projets voient le jour, admet-il : « Cette technologie, aujourd'hui, a un coût. Les industriels doivent intégrer ce coût. Il faut donc supporter cette filière afin qu'elle puisse avoir une viabilité économique. »

    Et pour l'instant, le captage et le stockage de carbone est surtout poussé et financé par les industries pétrogazières, selon le Réseau Action Climat, qui regroupe plusieurs ONG environnementales. « Cela permet de garantir à cette industrie le "business as usual" et de pouvoir se "teinter de vert". Mais ce sont des technologies qui n'ont pas encore totalement démontré leur efficacité. Avec le risque que les financements publics dédiés à la transition écologique viennent financer ces technologies au lieu de financer d'autres leviers de décarbonation. Il faut aussi tenir compte du fait que le captage de carbone ne va venir régler que le problème du carbone. Cela ne règle pas tous les autres problèmes environnementaux liés aux énergies, que ce soit dans le secteur de l'énergie comme dans le secteur de l'industrie », estime Aurélie Brunstein, responsable de plaidoyer au sein du réseau.

    Les scientifiques du Giec considèrent tout de même que le captage et le stockage de carbone fait partie des solutions pour décarboner certains secteurs industriels très polluants comme la cimenterie, la sidérurgie, l'industrie chimique. Mais uniquement lorsqu'il n'y a pas d'autre solution.

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  • En Provence, les communautés mahoraise et comorienne continue la mobilisation pour Mayotte
    Jan 29 2025

    Il y a plus de sept semaines que le cyclone Chido a ravagé Mayotte et deux semaines depuis la seconde tempête tropicale Dikeledi. En métropole, la communauté mahoraise et comorienne est toujours mobilisée. C’est le cas en Provence, où des collectifs continuent inlassablement de récolter et envoyer de nombreux dons vers l'île.

    De notre correspondante à Marseille,

    Départ de Marseille avec un camion prêté par un bénévole de l’association Ambre. « On part en direction de Toulon. Et là, c'est parti, on a rendez-vous là-bas pour 14h. On va récupérer des denrées alimentaires ».

    Naïr est le président de l’association, qui s’occupe d’aller chercher les dons : « Actuellement, on est en train de charger tout ce qui est eau et lait. Ensuite, on va charger tout ce qui est denrées alimentaires, comme les pâtes, le riz, les conserves, et le couscous. Puis par la suite, si on a de la place, on va mettre tout ce qui est matériel médical. Et si vraiment il nous reste de la place, on va prendre les vêtements ».

    Mais rapidement le camion marseillais est plein à craquer. « Nous, on va essayer de trouver un deuxième camion pour tout transporter ». Abdou est président de l’union mahoraise de Toulon : « Comme ça, on vous suit. Comme ça, on amène tout là-bas. Ça serait bien que tout parte quoi. Si ça reste ici, on va encore attendre une semaine, cela pourrait retarder l’aide. Et il y a des gens qui en ont besoin. On va essayer de trouver un camion, c’est mieux ».

    Vingt minutes plus tard, un semi-remorque appartenant à un des bénévoles se gare sur le parking. « Nous, ce qu’on aimerait bien, c'est que tout parte vers l'île de Mayotte, parce qu’il y a des gens qui meurent de faim, d’autres qui n’ont même pas d’endroit pour dormir, s’habiller, manger. On essaie de faire le geste ».

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    Il n’y a pas que de l’alimentaire, il y a de tout

    « On a beaucoup d’alimentaire, mais aussi beaucoup de vêtements. Il y a des jouets, des produits d’hygiène, du dentifrice. Il y a vraiment de tout ». Plus de soixante gros cartons en tout. Des dons qui affluent depuis des semaines ici à Toulon, explique Kassim, un bénévole comorien. « On a rassemblé tous les gens de Toulon, qu'ils soient Malgaches, Anjouanais, Comoriens, Mahorais. Et franchement, ça a bien marché ».

    Une mobilisation qui ne doit pas s’arrêter là pour lui. « Ce n'est pas qu’aujourd’hui seulement. La crise ne va pas s’arrêter aujourd’hui. S’il faut relancer les dons une fois par mois, il faudra le faire. La reconstruction de Mayotte ne se fera pas en un jour. Les vies, les gens, la misère, ça ne s'arrêtera pas en un jour, donc il faut continuer ».

    Une fois les camions chargés, puis les dons sont déposés dans un hangar à Marseille. L’heure du bilan : « Alors là, on vient de décharger tous les dons qu’on a récupérés à Toulon chez les collègues. On a entre sept et huit tonnes de denrées alimentaires, ainsi que des vêtements et du matériel médical ».

    Des dons qui partiront par la mer et mettront un peu moins de deux mois à arriver à Mayotte.

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  • Une ambulance ukrainienne mitraillée fait le tour de la France
    Jan 28 2025

    L'Ambulance Mitraillée France (AMF) est un projet humanitaire qui rassemble plus de 45 associations dont l'ONG Pharmaciens sans frontières. En septembre 2022, une ambulance ukrainienne dans la région de Kharkiv est prise pour cible par la Russie. Tout un symbole pour cette opération qui permet de ne pas oublier les atrocités de cette guerre qui dure depuis trois ans. Pendant deux jours, ce véhicule inattendu a fait escale sur la place du marché à Sucy-en-Brie en banlieue parisienne.

    Patrick Angelvy est secrétaire général de l'ONG Pharmaciens sans frontières dans le Val-de-Marne. « "Slava Oukraïni", ça veut dire "Gloire à l'Ukraine !", et les gens répondent "Heroïam slava !" ou "Héros, la gloire !", et ça montre un petit peu leur résistance et leur courage ».

    Résister et surtout ne pas les oublier

    C'est le message porté par cette ambulance qui sillonne l'Europe. Pour Patrick Angelvy c'est un témoin précieux : « Quand on voit un trou, deux trous de balle, trois impacts de balle. On peut toujours dire que ce sont des balles perdues. Là, quand il y en a, je crois, 402, on peut quand même comprendre la façon dont Monsieur Poutine lit la Convention de Genève, qui indique qu'on ne tire pas sur les ambulances. Et en même temps, cette ambulance, c'est le symbole de la résistance et le symbole du courage ukrainien. Je veux dire que cette ambulance ne parle pas, et pourtant, elle nous interpelle. Cette ambulance, c'est un véritable cri silencieux qu'elle nous lance pour nous interpeller sur le drame que vivent ces gens. À moins de deux heures d'avion de chez nous, ce n'est pas acceptable, et ça nous permet, en montrant ce qui se passe, de pouvoir lever des fonds pour acheter plus d’ambulances ».

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    Un spectacle qui ne laisse personne indifférent

    Sur la place du marché, certains s'arrêtent, observent, et ont du mal à trouver les mots : « Quand je l’ai vue et que j’ai pu toucher les impacts des balles, c'est assez effrayant. Vous voyez, c'est une expérience malheureuse, mais indispensable pour les gens qui vivent loin de la guerre et des atrocités ».

    À quelques mètres de l’ambulance, un petit groupe d’Ukrainiens, collectent de l'argent pour financer de nouveaux véhicules de secours. Elisabeth fait partie des 50 familles qui ont été hébergées à Sucy-en-Brie au tout début de la guerre. Aujourd'hui, elle étudie à la Sorbonne. « Mon appartement est bombardé, donc je ne peux pas y retourner, et pour le moment, je suis en France, je suis à l'université et je reste ici. J'apprends la langue, et je vois mon avenir aussi en France ».

    Après des escales dans plusieurs villes de France, l'ambulance mitraillée repartira en avril en Espagne.

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