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Reportage international

Auteur(s): RFI
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  • Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.

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Épisodes
  • Enseignement aux États-Unis: l'école, champ de bataille idéologique autour des programmes scolaires
    Nov 1 2024

    Si la politique nationale est plus que divisée depuis des années, ces tensions se retrouvent aussi à l'échelle local aux États-Unis. Ces accrocs sont cristallisés par les élections pour les postes aux conseils d'éducation (« Board of Education »). À l'échelle de chaque comté, ces élus ont leur mot à dire sur le budget et la gestion des écoles publiques. Mais ils ont surtout une influence sur les programmes scolaires. Et les conservateurs mènent une bataille féroce pour limiter l'enseignement de sujets liés aux thèmes LGBTQ+, au racisme ou aux questions de genre, tandis que démocrates et progressistes cherchent à discuter de ces sujets dans les salles de classe.

    De notre correspondant à Cary en Caroline du Nord,

    Une douzaine de démocrates sont réunis pour faire du porte-à-porte. Mais aujourd'hui, la journée est consacrée aux enseignants et à l'éducation, alors que dans la campagne pour la présidentielle américaine, de nombreux élus républicains accusent les enseignants d' « endoctriner » les élèves avec les thèmes LGBTQ+ ou avec les sujets liés aux minorités. Des accusations que ne supporte plus Keri McCauley, militante démocrate :

    « La diversité, l'équité et l'inclusion, des termes utilisés par les républicains pour faire peur, pour que les gens pensent que nos enseignements endoctrinent nos enfants pour qu'ils soient gays ou lesbiennes, c'est absolument ridicule. »

    Pour appuyer leurs propos, les démocrates ont fait appel à une enseignante, Kimberly Jones. Pour elle, l'école est le nouveau champ de bataille des républicains : « Comme on le voit dans des régimes extrêmes dans le monde, ils utilisent les méthodes que l'on voit souvent à l'œuvre dans les régimes extrémistes. Ils commencent avec les enfants pour s'assurer que seules leurs convictions et leurs visions du monde seront présentées aux enfants. »

    Une des conséquences est l'interdiction par des élus républicains de livres dans les écoles publiques, ce à quoi s'oppose le démocrate Tyler Swanson, candidat à sa réélection pour le conseil d'éducation du comté de Wake : « Les livres et les bibliothèques sont des fenêtres pour que les élèves découvrent un autre monde que le leur. Ça leur permet d'aller dans un lieu où ils se sentent en sécurité, se sentent visibles, où ils peuvent imaginer un autre monde. »

    « Chacun a le droit d'avoir ses propres opinions »

    À une centaine de kilomètres à l'ouest, dans le comté de Wilson, Blake Boykin est aussi candidat à sa réélection au conseil d'éducation, mais avec le Parti républicain. Pour lui, toutes ces questions ne sont tout simplement pas du ressort de l'école :

    « Sur l'identité de genre et les préférences sexuelles, chacun a le droit d'avoir ses propres opinions, à vivre sa vie comme il le souhaite. Et ni moi, ni personne d'autre, ne veut porter atteinte à ça. Ce que je ne veux pas, c'est que ce soit à des enfants très jeunes qu'on puisse leur dire qu'une personne peut naître comme garçon et se réveiller et devenir une fille. Cela crée de la confusion, surtout à un jeune âge. »

    Cette guerre culturelle ne touche pas seulement la Caroline du Nord. Pour les interdictions de livres, l'association Pen America a recensé au deuxième semestre de 2023 plus de 4 000 interdictions de livres dans l'ensemble du pays. Un chiffre qui a plus que doublé par rapport au précédent semestre.

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  • En Haïti, on regarde la présidentielle américaine sans grande illusion
    Oct 31 2024
    Alors que les États-Unis s’apprêtent à choisir leur prochain président, les Haïtiens suivent cette élection avec une attention particulière. À Port-au-Prince, les avis sont partagés : d'un côté, l'espoir de voir Kamala Harris adopter une politique migratoire plus clémente, de l'autre, la crainte d'une réélection de Donald Trump, perçu comme un danger pour les immigrants haïtiens. Dans les rues de Port-au-Prince, des citoyens livrent leurs réflexions, leurs inquiétudes et leurs attentes de cette élection. De notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson LuxamaLes échos de l'élection américaine résonnent jusqu'à Port-au-Prince. On en discute un peu partout, dans la rue, au travail... De nombreux Haïtiens placent leurs espoirs en Kamala Harris, la candidate démocrate. À l'image d'Abigail, étudiante en psychologie à l'université d'État d'Haïti : « Je suis inquiète à l'idée que Donald Trump puisse remporter les élections en raison de ses annonces sur l'expulsion massive de plusieurs milliers d'Haïtiens. S'il arrive vraiment à expulser tous ces Haïtiens en Haïti, où l'insécurité prend de l'ampleur, la situation deviendrait bien plus grave. Je préférerais que Kamala Harris gagne l'élection. »Au cœur des préoccupations : les menaces répétées de Donald Trump sur l'expulsion des Haïtiens qui vivent aux États-Unis. L'épisode de Springfield, en septembre, a marqué la campagne et les esprits. Le candidat républicain s'était fait menaçant en déclarant vouloir expulser les Haïtiens de cette localité de l'Ohio, au motif qu'ils mangent leurs chiens et leurs chats.Des accusations totalement infondées, démenties par les autorités locales. Mais si le nom de Trumpest perçu comme un repoussoir, des citoyens se mettent plutôt du côté de Kamala Harris avec toutefois un scepticisme quant à la capacité des démocrates à réellement changer la situation en Haïti. Paul vit à Pétion-ville. Toute sa famille est installée aux États-Unis depuis cinq ans. S'il penche pour la candidate démocrate, il reste malgré tout sceptique :« Ma femme et mes enfants sont aux États-Unis. J'aimerais que ce soit Kamala Harris, mais j'ai quelques doutes à son sujet. Pour moi, d'un côté, la campagne de Kamala est biaisée, parce qu'elle prône l'homosexualité, l'équité de genre et l'avortement. Ce qui, à mon avis, n'est pas moral. »« Les Américains ne feront rien pour nous »Dans cette mosaïque d'opinions, d'autres Haïtiens ont une tout autre lecture de la situation. Sans illusion, ils sont convaincus qu'aucun des deux candidats ne changera la donne pour Haïti. C'est le cas de Philogène, un trentenaire croisé à Pétion-ville :« Aucun de ces deux candidats n'apportera une solution durable pour Haïti. Donald Trump est raciste et il a déjà déclaré qu'il procéderait à une grande déportation de migrants haïtiens. Quant à Kamala Harris, on ne peut pas en attendre grand-chose, car ce sont déjà les démocrates qui sont au pouvoir et regardez comment ils traitent Haïti. Les Américains ne feront rien pour nous. En fait, ils y sont pour beaucoup dans nos conditions de vie exécrables. »Qu'il s'agisse de Donald Trump ou de Kamala Harris, les grands discours de campagne n'apportent aucune réponse concrète à la crise que traverse Haïti. La proximité géographique entre les deux pays n'y change rien. Aucun des deux candidats n'a proposé de plan pour la sécurité ou la stabilité d'Haïti.À écouter aussi le Journal d'Haïti Élections aux États-Unis : la menace du charcutage des circonscriptions
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  • Dans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine
    Oct 30 2024

    Menacée quotidiennement par la Chine, qui nie toute souveraineté taïwanaise, la petite île de 23 millions d'habitants suit de très près l'élection présidentielle américaine. Car Taïwan dépend largement des États-Unis, son premier partenaire stratégique, pour assurer sa protection. Côté républicain, Donald Trump a multiplié les commentaires négatifs envers Taïwan, tandis que côté démocrate, Kamala Harris est restée prudente sur la position à adopter envers l'île. Alors, comment cette élection est perçue au sein de la société taïwanaise, à moins d'une semaine des premiers scrutins ?

    De notre correspondant à Taipei Jules Bois,

    Comme tous les mardis soir, Chang-De retrouve son association de protection civile. Le jeune homme de 23 ans se prépare en cas de catastrophe naturelle, mais également en cas de conflit ouvert avec la Chine. Les élections américaines ont beau être loin de son quotidien, savoir qui l'emportera a son importance : « Peut-être qu'au fond, je préfère Trump. Parce que lors de son dernier mandat, il a franchi beaucoup de limites en faveur de Taïwan que le système diplomatique américain n'osait pas faire auparavant. »

    Pour Taïwan, l'enjeu est là : savoir comment les États-Unis protégeront Taïwan face à la Chine. Wu'er Kaixi, ancien leader étudiant des manifestations de la place Tian'anmen, est désormais un proche du parti présidentiel, fermement opposé à l'existence d'une seule Chine : « Taïwan observe les États-Unis de près. Mais le tableau d'ensemble est bon. Les États-Unis sont parvenus à ce consensus : nous ne pouvons pas laisser un scénario comme l'Ukraine se passer dans le détroit de Taïwan. »

    Prudent, il n'affiche aucune préférence, mais selon lui, peu importe qui sera bientôt à la tête de la Maison Blanche, Taïwan sera obligé de composer avec : « Je ne pense pas que nous ayons tellement le choix. Je pense que Taïwan aura une bonne attitude envers les États-Unis, quelle que soit la personne qui arrivera au pouvoir. »

    À lire aussiLes États-Unis deviennent le principal marché d'exportation de Taïwan

    « Trump est une personne qui va essorer Taïwan »

    Alexander Huang est directeur des affaires internationales du KMT, principal parti d'opposition qui rejette toute volonté d'indépendance. Le parti ne soutient officiellement aucun candidat en particulier, mais le projet des républicains pour Taïwan l'inquiète : « Trump veut que nous payions plus. Sous Trump, nous avons dépensé chaque centime pour ce que nous avons acheté. Donald Trump est une personne qui va essorer Taïwan pour augmenter nos investissements et nos dépenses de défense. Et ce sera financé par les impôts taïwanais, jamais par les impôts américains. Je pense que ça aura un goût vraiment amer pour n'importe quel politicien, quel que soit son parti. »

    Mais selon lui, les démocrates de Kamala Harris, quoique plus modérés, sont sur la même ligne : « Peu importe qui gagne, il y a un consensus à Washington pour que Taïwan continue à augmenter son budget de la défense. Donc, nous voulons bien augmenter ce budget, mais en se focalisant aussi sur l'éducation et les exercices d'entraînement. Parce que des soldats très bien formés combattent mieux. »

    Tous s'accordent sur la continuité d'un soutien américain, mais les moyens qu'emploieront républicains ou démocrates pour défendre l'île auront un impact majeur sur Taïwan pour les quatre prochaines années.

    À lire aussiQue signifie l'aide militaire accordée par les États-Unis à Taïwan?

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