Épisodes

  • Une jeune pousse allemande obtient des fonds européens pour sa technologie anti-drone
    Mar 7 2025

    L’utilisation massive de drones grand public à 500 dollars en Ukraine, capables de détruire des chars de plusieurs millions d’euros, inquiète les forces armées européennes. La mise au point de systèmes de contre-mesures, permettant de les neutraliser à moindre coût, est devenue un enjeu industriel, estime une jeune pousse allemande qui vient d’obtenir un financement de bailleurs de fonds européens pour sa technologie anti-drone.

    Si la guerre en Ukraine a démontré l’efficacité redoutable des drones d’attaques, leur omniprésence sur les champs de bataille a déclenché, en réaction, une demande accrue de systèmes anti-drones dans tous les corps d’armées européens. Toutefois, les dispositifs actuels qui ont été mis au point pour détruire des milliers d’appareils volants de quelques centaines d’euros, n’ont qu’un seul défaut : celui du prix prohibitif de la fabrication en série des systèmes de contre-mesure. La jeune société munichoise Alpine Eagle a relevé ce défi industriel avec son système dénommé Sentinel. L’engin aéroporté qu’elle a développé, intègre des logiciels ultraspécialisés, mais qui fonctionnent sur une base de matériel électronique très bon marché. Le drone embarque de multiples capteurs modulaires dont l’efficacité, en prenant de la hauteur, n’est plus gênée par les obstacles du terrain. La machine intègre aussi des mini-radars pour repérer les drones volant à basse altitude qui échappent souvent aux systèmes de détections terrestres. C’est donc un drone anti-drone, facile à produire en série et capable de voler en essaims avec d’autres appareils, indique Alpine Eagle sur son site web.

    Des anti-drones assistés par IA

    Ce drone de conception sophistiqué est assisté par des programmes d’intelligence artificielle qui lui procurent une certaine autonomie. Le logiciel traite, par exemple, directement les données de navigation à bord de l’appareil. Le drone Sentinel est aussi une sorte de vaisseau amiral qui commande des intercepteurs kamikazes, soit pour capturer des engins ennemis dans des filets, soit pour détruire les appareils hostiles.

    Après avoir validé son système auprès de l'armée allemande, la jeune pousse expérimente ses machines volantes en Ukraine, avec les différentes brigades engagées en première ligne. Ce test en situation de conflit permet d’identifier les cas problématiques que pose désormais la guerre des drones en zone de combat. Par exemple, de déterminer si Sentinel est capable d’abattre des appareils dits à fibre optique, qui se pilotent en passant par des câbles très fins au lieu d’être radio commandé. Cette technique de guidage des drones, qui est apparue en Ukraine, rend les engins ennemis insensibles aux brouillages radio et donc plus difficiles à détecter.

    Une économie numérique au service de la défense européenne

    La jeune pousse munichoise Alpine Eagle vient d’obtenir les financements de bailleurs de fonds de plusieurs pays de l’UE comme l’Estonie, l’Allemagne, la Pologne ou encore le Royaume-Uni. Évidemment, ce n’est pas la seule entreprise en Europe à investir ce nouveau marché de la défense sur le vieux continent. Et dans ce cadre, la fabrication en série de drones de combat à moindre coût est devenue un enjeu industriel. Cette automatisation dans la production de drones guerriers et multitâches ira bien au-delà des champs de bataille de l’Ukraine. Notamment, pour protéger les infrastructures critiques de l’Union européenne contre des sabotages qui seraient perpétrés par des milliers de petits engins aéroportés.

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  • Eutelsat prêt à prendre le relais de Starlink en Ukraine
    Mar 6 2025

    La « pause » dans l'assistance militaire fournie par Washington à l'Ukraine a suscité les inquiétudes de l’Europe. Notamment sur le devenir du réseau Starlink d'Elon Musk qui est très utilisé dans le pays depuis le début du conflit. Afin d’anticiper son retrait éventuel, l'opérateur européen de satellites Eutelsat annonce qu’il est prêt à prendre le relais.

    Selon la déclaration d’un porte-parole d’Eutelsat à l’agence de presse Reuters, l’opérateur européen se dit prêt à suppléer le désengagement prévisible de Starlink en Ukraine. Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement de Trump de suspendre son aide militaire et ses services de renseignement à l’Ukraine.

    Rappelons que les plus de 6 000 petits satellites de la firme d’Elon Musk, déjà placés en orbite basse, offrent aux utilisateurs de Starlink un accès à internet. Le système qui se compose d’une petite parabole et d’un boîtier de connexion est prévu pour fonctionner dans des régions non couvertes par la fibre, le haut débit ou encore les réseaux mobiles.

    Starlink principalement utilisé par les forces armées ukrainiennes

    Ce kit satellitaire permet de maintenir des communications dans des zones rurales isolées ou en partie détruites, comme c’est le cas en Ukraine. Depuis l'invasion russe en février 2022, Elon Musk a envoyé aux Ukrainiens des dizaines de milliers d’antennes paraboliques et de terminaux numériques qui se connectent automatiquement à sa constellation satellitaire.

    Certains appareils ont été mis à la disposition des civils pour contacter leurs proches. Mais la plupart de ces dispositifs sont employés par les forces armées ukrainiennes, pour coordonner leurs actions sur les lignes de fronts ou piloter à distance leurs drones d'attaques.

    Toutefois, les soupçons que ces systèmes soient militarisés ont décidé Elon Musk, il y a déjà deux ans, de mettre un terme à cette pratique. Depuis et malgré le brouillage systématique du Kremlin des ondes radios générées par ces dispositifs, les services de Starlink se révèlent toujours indispensables au commandement ukrainien pour mener à bien toutes sortes d’opérations militaires.

    L’Europe met en place un réseau satellitaire souverain

    Avec le désengagement probable de Starlink en Ukraine, l’Europe envisage de recourir à un réseau satellitaire indépendant des États-Unis. L'opérateur de satellites franco-britannique Eutelsat s'est engagé, ce lundi, à renforcer l'autonomie de l'Europe en matière de connectivité spatiale et à fournir un accès Internet à l'Ukraine. L’opérateur qui a fusionné avec le britannique OneWeb en 2023, contrôle la seule constellation opérationnelle d'environ 650 satellites en orbite basse terrestre qui serait capable de rivaliser avec le réseau Starlink.

    Toutefois, les terminaux OneWeb coûtent jusqu'à 10 000 dollars l’unité, contrairement aux dispositifs de la firme d’Elon Musk qui facture aux utilisateurs ukrainiens un paiement unique de 589 dollars. Évidemment, s’ajoutent dans les deux cas des frais d’abonnement mensuel, assez onéreux, pour bénéficier de ces technologies satellitaires. Se pose donc désormais la question du financement des systèmes OneWeb qui seraient destinés à l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle la France et la Grande-Bretagne, qui détiennent conjointement approximativement 25 % du capital du groupe Eutelsat, demandent aussi la participation des pays de l’UE, afin de réaliser le 1ᵉʳ réseau satellitaire souverain de l’Europe.

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  • DMA ou DSA, la fin de l’ultimatum lancé par Washington à Bruxelles se rapproche
    Mar 5 2025
    Il reste moins d’une semaine à la Commission européenne pour répondre à l’ultimatum lancé par le Congrès américain. Dans une lettre, datée du 23 février, la commission juridique de la Chambre des représentants a sommé la commissaire européenne à la Concurrence de s’expliquer sur les Règlements des marchés numériques de l’UE. Tic, Tac, Tic, Tac ! Le compte à rebours est lancé, rappelle le républicain Jim Jordan qui est le président de la commission juridique de la Chambre des représentants aux États-Unis. Le gouvernement de Donald Trump cherche à assouplir les règlementations européennes en vigueur sur le numérique qui sont, pour mémoire, respectivement le DSA et DMA. Cette offensive contre les règlements encadrant le numérique dans l’UE s’est déroulée en deux phases. En premier, la publication le 21 février du mémorandum de Donald Trump dénonçait les « extorsions » et « pénalités injustes » que les pays européens infligeraient aux géants du numérique américain. Dans le collimateur du locataire de la Maison Blanche figurent les taxes, dites « Gafam » qui ponctionneraient de façon indue, selon Washington, les revenus des géants technologiques de l’Oncle Sam.Les États-Unis tirent à boulets rouges sur le Digital Markets ActDeuxième offensive américaine, la lettre envoyée directement à Teresa Ribera, la commissaire européenne à la Concurrence, par Jim Jordan, le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.Cette missive tire à boulets rouges sur le Digital Markets Act, plus connu sous le sigle du DMA. Pour mémoire, cette législation européenne cherche à encadrer les pratiques des grands opérateurs mondiaux du numérique. Son objectif est d’imposer des règles strictes de concurrence à Google, Apple, Amazon, Meta, Microsoft ou encore à TikTok pour qu’ils n’étouffent pas les autres plateformes ou empêchent l’émergence des innovations créées par les jeunes pousses. Mais tous les griefs américains portés contre l’UE peuvent se résumer en une seule formule : l'Europe mènerait « une politique protectionniste ». Sous couvert de ses règlements, le Vieux Continent favoriserait les entreprises européennes au détriment des géants américains de la Tech, accusent les États-Unis.Le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants donne à la commissaire européenne « jusqu’au 10 mars 2025 à 10 heures » pour rendre des comptes. Passé ce délai, l’Europe s'expose à des droits de douane punitifs sur ses produits exportés, des taxes qui seraient éventuellement plus élevées que les 25 % déjà annoncés par Trump.Bruxelles entend défendre sa souveraineté numériquePour l'instant, Bruxelles affiche une attitude de fermeté pour défendre sa souveraineté numérique. La commissaire à la Concurrence Teresa Ribera a déjà répliqué qu'elle ne céderait jamais aux menaces et ne modifierait pas les lois adoptées par les législateurs européens.Difficile, toutefois, de prévoir l'issue de ce bras de fer qui oppose deux visions de l’usage des technologies dans le monde. D’un côté, les géants du numérique, entièrement dévoués à Donald Trump, prônent une dérégulation totale du secteur. De l’autre, l’UE veut modérer cette dérive oligopolistique caractérisée des Gafam qui ne respectent plus les valeurs démocratiques que partagent les citoyens de l’Union européenne.À lire aussiTaxes numériques: Trump menace toujours l'Europe et le Canada de représailles massives
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  • Trump retire de sa «to do list» les menaces russes sur la cybersécurité
    Mar 4 2025

    Le gouvernement de Donald Trump ne voit plus la Russie comme une menace pour la sécurité informatique américaine. Cette décision inquiète les experts cyber du monde entier, et particulièrement les instances et les organismes chargés de lutter contre les attaques étatiques sur les infrastructures critiques en Europe.

    Logiciels malveillants pour effacer les données, attaques par déni de service sur des serveurs informatiques, opérations de désinformation, d’ingérences dans des élections, d’espionnage en ligne et des actions de sabotages sur les câbles optiques en mer Baltique ; moins visibles que les offensives militaires de la Russie en Ukraine, les assauts contre les infrastructures numériques de l’Europe pullulent depuis des années. Et dans cette guerre hybride, l’armée des trolls de Poutine, qui était composée à l’origine à la fois d’influenceurs en ligne pro-Moscou et de cybercriminels, s’est aujourd’hui largement professionnalisée. Le cyber est ainsi devenu au fil du conflit une « arme d’emploi » pour le Kremlin. Toutefois, les attaques informatiques de Moscou étaient jusqu’à présent limitées ou plus au moins discrètes. Une précaution qui se révélait nécessaire pour ne pas risquer des représailles massives de l’Europe et des États-Unis en cas de destruction majeur des infrastructures numériques du Vieux Continent.

    Une pause américaine dans la guerre cyber en Europe

    Comme l’a annoncé le président Trump dans le domaine militaire, qui se concrétise aujourd'hui par la suspension livraison d’armes à l’Ukraine, il retire de sa « to do list », la lutte contre les menaces de guerre cyber de la Russie. Cette « pause » dans le domaine de la cybersécurité intervient alors que Donald Trump est en train d’accomplir, au vu et au su de tous, un rapprochement avec Moscou sur la guerre en Ukraine. Comme le reste de ses annonces, ce revirement dans la protection des infrastructures numériques a été décidé sans concertation avec les Européens.

    Toutefois, l’UE a déjà les capacités d’augmenter ses défenses cyber, estime Sébastien Garnault, fondateur du Paris Cyber Summit et du cercle de réflexion CyberTaskForce : « Je suis plus dubitatif qu'inquiet parce que finalement, la menace qui existait hier sera toujours présente demain. Effectivement, les dispositions américaines étaient importantes et sont toujours importantes et notamment au travers de l'agence CISA, qui est l’organisme national de cybersécurité des États-Unis. Aujourd'hui, cette structure est invitée à moins surveiller les agissements de la Russie, mais nous, en Europe, nous avons déjà des outils de cybersécurité pour faire face aux attaques informatiques du Kremlin. La question qui se pose désormais est : dans quelle mesure les pays de l’UE vont se coordonner afin de les employer ensemble ? »

    Un « bouclier cyber » se met en place en Europe

    Pour mieux anticiper les agressions des pirates pro-Poutine, l’Europe avait décidé, il y a plus d'un an, de mettre en place un « bouclier cyber ». Ce système de détection des attaques a été confié à un réseau européen de sept centres opérationnels, équipés de supercalculateurs et de systèmes d’intelligence artificielle. Le dispositif d’alerte européen se fera désormais sans le concours de l’administration américaine. Rappelons en revanche que la vision de Donald Trump concernant la menace russe sur les infrastructures numériques, tant aux États-Unis qu’en Europe, se situe exactement aux antipodes de ce que préconisaient encore récemment les services de renseignement américains.

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  • L'Afrique et l'Europe nouent un partenariat stratégique autour de l'AgriTech
    Feb 28 2025
    En marge du Salon international de l'agriculture de Paris, l'université Mohammed VI Polytechnique a inauguré, jeudi 27 février, son implantation à la Station F de Paris, considérée comme le plus grand campus de jeunes pousses au monde. L'objectif est de renforcer les liens entre l'Europe et l'Afrique, notamment dans les domaines des technologies contribuant à réduire notre empreinte carbone, mais aussi de soutenir des innovations qui seront capables d'améliorer le quotidien des agriculteurs. Ce partenariat met à la disposition des entrepreneurs de la tech, issus des deux continents, l'expertise scientifique des laboratoires de l'université Mohammed VI Polytechnique. Les jeunes pousses bénéficieront de relations avantagées avec des acteurs clés au Maroc et en Afrique, ainsi qu'à un accès privilégié au marché économique et numérique européen.C'est déjà le cas, par exemple, de la jeune entreprise AgroSfer, qui connecte au travers d'une plateforme numérique innovante les coopératives de petits producteurs africains avec des industriels de l'agroalimentaire. Présente au Bénin, en Côte d'Ivoire, en France et bientôt au Sénégal, elle ambitionne ainsi d'améliorer les revenus de trois millions de producteurs africains en 2025, précise Francis Dossou-Sognon, responsable de l'entreprise :« AgroSfer a été créée en 2021 et est basée sur l'idée de pouvoir établir, à l'aide du numérique, un lien direct, sans intermédiaire, entre des petits producteurs africains et des industries de l'agroalimentaire, qu'elles soient, par ailleurs, situées sur le continent ou en dehors. Côté producteurs, notre système se concrétise sous la forme d'une application mobile qui utilisée sur le terrain même des exploitations. L'interface est alors gérée par le technicien agricole qui est chargé de communiquer les informations brutes issues des pratiques agricoles de l'exploitation, aux systèmes informatiques d'AgroSfer. Et c'est là que la magie va opérer grâce à des algorithmes qui ont été développés spécifiquement pour analyser ce genre de données. Notre approche est basée sur une totale transparence, à la fois sur les prix et les normes des denrées alimentaires destinées à l'exportation. Le producteur, par exemple, sait à combien il peut vendre ses produits agricoles, et l'industriel, lui, à combien il peut envisager de les acheter. »La plateforme AgroSfer garantit ainsi la traçabilité complète des produits que proposent les agriculteurs africains aux groupes industriels de l'agroalimentaire. Elle permet aussi aux cultivateurs d'obtenir de meilleurs prix sur les matières premières alimentaires qu'ils proposent sur les marchés à l'international.Quand la tech transforme les déserts en terres fertilesLe deuxième exemple, issus de ce partenariat Europe-Afrique dans le domaine de l'AgriTech, concerne une jeune pousse dénommée Sand to Green. Son objectif est de transformer les déserts, notamment marocains, en terres agricoles fertiles à l'aide des sciences complexes de l'agroforesterie et les technologies numériques.« Notre innovation se base sur des techniques ancestrales qui étaient pratiquées autrefois par l'humanité pour protéger et préserver des oasis, explique Alexandre Dheilly chef de projet à Sand to Green. Nous nous sommes inspirés de ces méthodes pour mener des missions de revitalisation des sols dans les déserts, spécifiquement au Maroc, puisque c'est là où nous avons commencé à utiliser nos dispositifs d'agroforesterie en premier. Pour y parvenir, nous avons développé un logiciel qui permet d'abord de faire une analyse poussée des sols et de modéliser les plantations qui seraient les plus appropriées pour revitaliser des terres arides. Mais le procédé ne s'arrête pas là. Il faut ensuite passer au monitoring de ces plantations. Notre logiciel va permettre, avec la combinaison des différentes analyses satellitaires, des prélèvements effectués dans les sols ou des observations directes de terrain, de surveiller la santé des plantations et, à terme, de pouvoir les certifier. Cette certification permet d'obtenir des financements des plans Climat et Biodiversité, destinés aux exploitants qui ont réhabilité une zone désertique en terre vivante et durable. Un apport financier qui constitue, pour eux, une autre ligne de revenus, en plus des simples rémunérations agricoles. »Europe-Afrique, une volonté commune d'améliorer les pratiques agricolesLes technologies que les jeunes pousses ont développées participent déjà à l'amélioration des pratiques agricoles, tant en Afrique qu'en Europe. Ces innovations, pour la plupart, permettraient de concilier sécurité alimentaire, résilience climatique et développement durable. Des technologies de l'AgriTech déjà expérimentées que partageront bientôt les deux continents au travers de ce partenariat avec l'université Mohammed VI Polytechnique. Une ...
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  • Sidération mondiale après la publication de la vidéo IA «Trump Gaza»
    Feb 27 2025

    Le président américain a diffusé, mercredi 26 février, sur sa plateforme Truth Social, une vidéo générée par intelligence artificielle (IA) qui a sidéré – le mot est faible – les internautes et les médias du monde entier. Ce clip de 33 secondes intitulé Trump Gaza illustre les fantasmes du président des États-Unis sur son projet immobilier de « Côte d'Azur du Moyen-Orient » qu'il veut imposer aux territoires palestiniens préalablement vidés de ses occupants.

    Entièrement généré par intelligence artificielle, le clip met en scène d'abord des enfants, qui apparaissent au milieu des gravats et entourés d'hommes armés, probablement des membres du groupe terroriste du Hamas, comme le suggèrent ces premières images. Puis, la mention « What's next ? » (« Quelle est la prochaine étape ? » en français), s'affiche. Le clip se poursuit par une construction accélérée de grands buildings, d'hôtels de luxe, et une avalanche de yachts de milliardaires apparaissent à l'écran. L'une des scènes montre même un Elon Musk jovial qui déjeune sur une plage idyllique, tandis qu'une pluie de dollars tombe du ciel sur la tête des personnes aux alentours. Et pour l'anecdote : non Grok – l'IA créée par le meilleur ami et conseiller spécial de Trump –, les mains humaines, même celles de Musk, n'ont pas six doigts, comme le font remarquer les internautes dans ce passage vidéo.

    Le futur de Gaza selon Trump : un mélange de Dubaï et de Floride

    Gaza sera le paradis des milliardaires, affiche clairement dans sa vidéo le président américain. À la condition toutefois que les territoires palestiniens soient préalablement vidés de ses occupants. Donald Trump se déclare, dans une autre vidéo, profondément affecté par la restitution des corps des otages israéliens tués par le Hamas.

    Mais le nouveau clip généré par IA fait surtout la démonstration d'un véritable culte de la personnalité, en étant exclusivement consacré sa gloire : un ballon doré à son effigie apparaît dans plusieurs images, sans oublier une immanquable tour « Trump Gaza » et une place sur laquelle est érigée la statue géante plaquée or du président des États-Unis. La représentation de Trump – bien particulière – qu'il se fait des femmes transparaît au long de la vidéo. Les internautes constatent, effarés, que des femmes à barbe exécutent une danse du ventre sur une plage idéalisée.

    Il s'agit sans doute d'une hallucination du programme génératif de Grok. Les femmes, qu'elles soient palestiniennes, israéliennes ou de n'importe quelles autres régions du monde, n'ont, a priori, pas de barbe, remarquent encore une fois certains internautes. Les images effarantes de cette vidéo sont également accompagnées d'une bande son, elle aussi générée par IA. Les paroles de la chanson sont du même acabit que les clichés pastillant la vidéo : « Donald Trump vous a libérés. Il apporte la lumière. Plus de tunnels, plus de peur. Trump Gaza est enfin là. Trump Gaza brille de mille feux. Trump Gaza numéro un ! »

    Des réactions sur les réseaux sociaux quasi unanimes

    « Absurde », « mégalo », « narcissique », « cynique », « surréaliste », « vidéo provocatrice et indigne du chef d'État de la première puissance mondiale », commentent de nombreux internautes. Et y compris aux États-Unis, chez certains se déclarant avoir voté pour lui.

    Les présentateurs dans les médias américains et du monde entier sont sidérés. La presse internationale est consternée par le message politique sans filtre que porte cette vidéo. Un clip délirant qui ne peut qu'exacerber les tensions déjà extrêmes au Moyen-Orient, région du monde meurtrie par un conflit israélo-palestinien qui semble éternel et où s'enchaînent et se déchaînent attaques terroristes, bombardements massifs en représailles... Sans oublier les récentes mises en scène macabres des islamistes qui remettent, au compte-goutte, les dépouilles mortelles des otages israéliens à leur famille.

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  • Loi narcotrafic: la Quadrature du Net dénonce un texte liberticide
    Feb 26 2025
    L’Assemblée nationale française discutera bientôt d’une proposition de loi relative au « narcotrafic ». Mais selon l’association de défense des libertés en ligne, la Quadrature du Net, le champ d’application de ce texte législatif est si large qu’il va bien au-delà de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Il concernerait également la surveillance numérique et à terme la répression des mouvements militants. Si elle était adoptée, cette loi hisserait la France en tête des pays les plus avancés au monde en matière de surveillance numérique, dénonce l’ONG. C’est la raison pour laquelle la Quadrature du Net a lancé une campagne de mobilisation pour lutter contre cette loi intitulée Narcotrafic. Le premier objectif de l’association est d’informer sur le contenu de ce texte, afin qu’il soit compréhensible par le plus grand nombre. Puis d’inciter les citoyens à interpeller leurs députés sur le sujet, avant l’examen de la proposition de loi à l’Assemblée nationale.Cette loi inclut de nouvelles techniques de surveillanceL’ONG indique que cette proposition de loi inclut de nouvelles techniques de surveillance qu’elle considère comme particulièrement intrusives. Comme des dispositifs d’espionnage des caméras et des micros des personnes à leur insu, en passant par le piratage de leurs appareils. Elle prévoit l’obligation pour les messageries chiffrées de donner accès au contenu des communications de l’ensemble des internautes.Mais cette surenchère législative qui s’est mise au service d’une surveillance numérique généralisée ne concernerait pas uniquement les trafiquants de drogue, précise Bastien Le Querrec. Le juriste de l’association de défense des libertés en ligne, la Quadrature du Net, explique : « Nous appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser et à appeler leurs députés parce que ce texte va être très prochainement débattu à l’Assemblée nationale. La France n’est pas la seule à vouloir augmenter ses capacités de surveillance numérique, en revanche, sur un certain nombre de dispositions, cette loi narcotrafic est inédite. Notamment puisque ce texte s’attaque à la protection des messageries chiffrées comme WhatsApp ou Signal en exigeant de mettre en place des portes dérobées logicielles. C’est-à-dire de favoriser un accès distant à la police, au contenu des communications des internautes malgré les protections techniques qui existent par défaut sur ces systèmes. »Et Bastien Le Querrec de poursuivre : « C’est un texte qui vise, par exemple, à élargir les possibilités d’activer des micros sur les mobiles ou les ordinateurs, d’utiliser des drones pour scanner le domicile de n’importe quelle personne considérée comme suspecte. C’est tout cet ensemble de dispositifs techniques intrusifs que l’on invite à rejeter. Et c’est la raison pour laquelle nous invitons aujourd’hui les citoyens et les citoyennes à se mobiliser contre ce texte. »Les gouvernements en guerre contre le chiffrementLa France n’est pas le seul pays européen à ordonner aux plateformes sociales de renoncer aux messages chiffrés. La firme Apple a dû finalement céder à la pression du Royaume-Uni en supprimant la possibilité offerte aux utilisateurs de sécuriser de bout en bout leurs données stockées sur iCloud depuis un iPhone ou un Mac. Un renoncement à la confidentialité des données privées qui inquiète les organismes et les sociétés spécialisées dans la protection de la vie privée sur Internet. Les responsables de la boîte de courriels sécurisés Proton, et son équivalent allemand Tuta, ou encore la présidente de la messagerie sécurisée Signal, ainsi que des ONG comme Privacy International, fustigent ces volontés gouvernementales de rendre les communications numériques transparentes.WhatsApp, propriété de Meta, a déjà fait savoir que d’abaisser le niveau de sécurité de son système de chiffrement contraindrait la firme à fermer son service en Europe.À écouter dans Les dessous de l'infoxL'étau de la régulation se resserre autour des réseaux sociaux et des messageries cryptées
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  • Taxes numériques: Trump menace toujours l'Europe et le Canada de représailles massives
    Feb 25 2025

    Le président américain Donald Trump a signé un mémorandum visant à imposer des droits de douane aux pays de l’UE qui, comme la France ou le Canada, prélèvent des taxes sur les revenus des géants technologiques américains. La rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le président Trump à Washington ce lundi 24 février concernait l’accord de paix porté par les États-Unis entre l’Ukraine et la Russie. Mais très vite, les deals économiques ont repris le dessus des discussions.

    À peine installée, la nouvelle administration américaine envisageait déjà de riposter aux taxes sur les services numériques. Mais ces impôts, que plusieurs pays européens et le Canada ont mis en place pour imposer les revenus des entreprises du numérique, agaçaient depuis longtemps le président américain Trump. La Maison Blanche menace désormais d’employer son arme fatale : celles de tarifs douaniers punitifs. Rappelons que ces taxes, souvent surnommées « taxes GAFA » en référence aux noms de Google, Apple, Meta, anciennement Facebook, et Amazon, cherchent à prélever une part des dividendes des multinationales du numérique. Et leurs bénéfices sont habituellement engrangés dans des pays de l’UE à faible imposition, comme l’Irlande, les Pays-Bas ou encore le Luxembourg.

    Une taxe sur le chiffre d’affaires des Gafa

    Le taux de cette taxe a été fixé à 3 % en France, en Espagne et en Italie. Il est de 2 % au Royaume-Uni. Par ailleurs, elle ne s’applique que sur les services numériques, principalement la publicité en ligne et les commissions réalisées dans les boutiques d’applications Web. La France, suivie par d’autres pays de l’Union européenne, avait été pionnière en la matière, avant de suspendre finalement sa propre taxe dans l’attente d’un accord international plus large. Mais selon Donald Trump, ces prélèvements sont inacceptables, car ils pénaliseraient injustement les entreprises américaines.

    Des taxes déloyales, selon les États-Unis

    Le gouvernement de Trump pourrait s’appuyer sur la Section 301 du Trade Act américain, pour forcer les autres pays à renoncer à leur fiscalité sur le numérique. Cet outil juridique permet d’imposer des sanctions commerciales unilatérales en cas de pratiques commerciales jugées comme déloyales par les États-Unis. Des débats sont déjà en cours à Bruxelles pour coordonner une éventuelle riposte, si Washington venait à mettre ses menaces à exécution. Les discussions entre le président français Emmanuel Macron et le président Donald Trump à Washington, ce lundi, avaient pour thème principal d’entériner le principe d’un accord de paix porté par les États-Unis entre l’Ukraine et la Russie. Elles ont très vite tourné aux deals économiques.

    Donald Trump exige toujours un accès aux terres rares et métaux critiques ukrainiens pour conforter contre la Chine la suprématie des industries technologiques américaines et suggère à cet effet de reprendre des activités commerciales dans ce sens avec la Russie. Le président américain estime, par ailleurs, que les droits de douane ou les « taxes GAFA » ne sont pas négociables et seraient, à l’évidence, l’un des prérequis à cet accord de paix.

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