Le 5ème épisode des Villes renversées porte sur Les villes éco-féministes. « La ville est une mémoire organisée [et] les femmes sont les oubliées de l’histoire » disait Hannah Arendt. Autrement dit, les villes ne sont pas des constructions neutres et ne peuvent être réduites à de simples objets architecturaux, techniques ou réglementaires. Elles sont le fruit d’une longue histoire et d’une culture spécifique. Car l’espace urbain reproduit les pratiques sociales et culturelles dominantes telles que les rapports de pouvoir de l’Homme sur la nature, sur la terre, sur les pauvres, sur les femmes. Il attribue, en fonction des différentes périodes de l’histoire, une place particulière aux femmes dans l’espace public.
Le mouvement éco-féministe nous invite à repenser nos sociétés à la lumière des logiques de domination de la nature et de la femme. Il développe une critique de l’anthropocentrisme, fondé sur la prépondérance d’une culture masculine et souligne les liens qui existent entre domination de la nature et oppression des femmes. Il propose la fin de la destruction écologique et de la soumission des femmes dans un cadre d’émancipation commun.
Pour l’éco-féminisme, les questions d’écologie et de féminisme sont intrinsèquement liées : la prédominance des valeurs masculines a entraîné une oppression des femmes par les hommes et une exploitation outrancière de la nature et de la terre par les humains.