Le syndrome du nez vide (SNE) est une affection rare mais débilitante qui survient généralement après une chirurgie des voies nasales, notamment une turbinectomie partielle ou complète, réalisée pour traiter une obstruction nasale chronique. Les cornets nasaux, structures présentes à l’intérieur du nez, jouent un rôle essentiel dans le réchauffement, l'humidification et la filtration de l'air inspiré. Leur ablation excessive ou inappropriée peut entraîner une perturbation de ces fonctions, donnant lieu au SNE.
Les personnes atteintes de ce syndrome rapportent des symptômes paradoxaux : malgré un nez structurellement ouvert et parfois trop dégagé, elles ressentent une sensation subjective de nez bouché ou de manque d’air. Cela s’explique par un dysfonctionnement des mécanismes sensoriels et nerveux du nez, associé à la perturbation du flux d’air. En d'autres termes, le cerveau perçoit mal l'air qui circule dans les voies nasales, provoquant une sensation d'étouffement ou une "faim d’air".
Les symptômes courants incluent une sécheresse nasale intense, des croûtes douloureuses, des infections récurrentes, des troubles de l’odorat et une difficulté à respirer, même en l'absence d'obstruction physique. Ces problèmes entraînent souvent des impacts psychologiques significatifs, notamment de l’anxiété, de la dépression et une réduction importante de la qualité de vie.
Le diagnostic du SNE est complexe, car il repose en grande partie sur les symptômes rapportés par le patient, qui peuvent sembler subjectifs. Les examens physiques ou les scans nasaux montrent parfois un nez anatomiquement normal ou ouvert, ce qui peut compliquer la reconnaissance de l'affection.
Les options thérapeutiques sont limitées et visent principalement à soulager les symptômes. Elles incluent l’hydratation régulière des voies nasales, des sprays ou gels lubrifiants, et parfois des interventions chirurgicales visant à reconstruire ou combler le vide nasal à l’aide de greffes ou d’implants. Les traitements médicamenteux, tels que les antidépresseurs ou anxiolytiques, peuvent être proposés pour aider à gérer les aspects psychologiques de la maladie.
Le SNE met en lumière l’importance d’une approche prudente dans la chirurgie nasale et d’une évaluation minutieuse des patients avant toute intervention. La sensibilisation des professionnels de santé et des patients est essentielle pour minimiser les risques et mieux gérer cette condition invalidante.
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