Épisodes

  • Alexandre Tharaud, pianiste
    Jan 29 2025
    Quand on le découvre avec son visage d’ange et sa voix douce, on se dit qu’Alexandre Tharaud aurait mérité qu’on reprenne pour lui les mots de Chopin sur Bellini : c’est un soupir en escarpin. Né en 1968 à Paris d’un père chanteur qui avait fini par prendre la gestion d’un garage Citroën pour faire vivre sa petite famille et d’une mère professeur de danse, il a d’abord été initié au piano par une élève de Marguerite Long, avant d’entrer à 14 ans au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et d’en sortir à 17 avec un Premier Prix. Quatre décennies plus tard, il est aujourd’hui un des musiciens français les plus en vue et les plus respecté. Il a sa légende – et notamment le fait de en pas avoir de piano chez lui et de ne jouer que sur ceux des autres – , ses fans inconditionnels et ses détracteurs – plus discrets, et le temps ne semble pas avoir d’emprise sur lui. Pourtant, même s’il se définit comme un paresseux contrarié, Tharaud est plutôt un hyperactif. Concerts fréquents, disques nombreux, on l’admire tout autant quand il joue des pièces pour clavecin au piano – Bach et Scarlatti bien sûr, mais aussi Rameau, Couperin et d’autres maîtres, grands et petits, du baroque français – que quand il joue des oeuvres contemporaines signées notamment Kodály, Kurtág, Jelek, Kagel ou Pécou. Et puis, il y a bien sûr tout le répertoire entre ces deux extrêmes : Mozart, Beethoven Schubert, Chopin mais aussi Chabrier, Debussy, Ravel, Satie, Poulenc, et plein d’autres encore. Abondante et protéiforme, sa discographie est d’abord parue chez Harmonia Mundi avant de s’épanouir chez Erato/Warner Classics. On a pu le voir au cinéma, dans Amour de Michael Haneke en 2012 avec Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant, où il jouait son propre rôle, ou en 2024 dans Boléro, le film d’Anne Fontaine consacré à Maurice Ravel et où il joue le rôle du critique Pierre Lalo. Sur Instagram, il propose des visions poétiquement décalée des pianos qu’il rencontre. On le sait également grand admirateur de Barbara car, loin de s’enfermer dans une bulle classique, il a collaboré avec des gens aussi différents que Bartabas, Benabar, Juliette, Juliette Binoche ou François Morel. Paru fin 2024, son dernier disque est consacré à des transcriptions pour piano d’œuvres de Bach qui n’étaient pas nécessairement conçues pour le clavier. Il sera le vendredi 7 février à Bozar à Bruxelles et le samedi 8 au Namur Concert Hall pour jouer les deux concertos pour piano de Maurice Ravel.
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    31 min
  • Pierre Audi, metteur en scène
    Jan 22 2025
    Il y a au moins deux vies parallèles chez Pierre Audi. Ce franco-libanais né en 1957 est connu aujourd’hui comme le directeur du Festival d’Aix-en-Provence, un poste où il a succédé en 2018 au Belge Bernard Foccroulle. Manager culturel de haut vol, Audi a commencé en animant un ciné-club à Beyrouth lorsqu’il était adolescent, avant de s’installer en Europe de l’Ouest. Après avoir étudié à Paris puis à Oxford, il a fondé en 1979 le Théâtre Almeida à Londres, dans un bâtiment classé du XIXe siècle qu’il avait acheté de ses propres deniers. Il y a créé et animé un festival international de Musique contemporaine et de Performance qui a été, dans les années 80, un des phares culturels de la capitale anglaise, avec notamment des créations britanniques ou mondiales de Steve Reich, Philip Glass, Morton Feldman, Elliott Carter, Arvo Pärt, Alfred Schnittke, Wolfgang Rihm, Toru Takemitsu ou Giacinto Scelsi, pour ne citer que les plus fameux. Un bilan tellement impressionnant que, sans grande expérience de l’opéra, Audi a été engagé en 1988, à trente ans à peine, pour diriger le tout nouvel Opéra d’Amsterdam dans le majestueux Muziektheater qui venait d’être construit au bord de l’Amstel. Une institution et un bâtiment qu’il a marqués de son empreinte puisqu’il y est resté trente ans, comptant notamment parmi ses collaborateurs fidèles Peter de Caluwe, le futur patron de la Monnaie à Bruxelles. Une période artistique faste, avec une diversité des répertoires – du baroque au contemporain – mais aussi une diversité des esthétiques théâtrales, entre tradition anglo-saxonne et Regietheater à l’allemande. Durant ses années à Amsterdam, Pierre Audi a également renoué avec l’autre versant de ses activités, qu’il avait inauguré à Oxford avec un Timon d’Athènes de Shakespeare : la mise en scène. Ce fut d’abord Le Retour d’Ulisse dans sa patrie de Monteverdi avec le claveciniste Greg Wilson, puis une série d’autres ouvrages dont la Tétralogie wagnérienne, une production développée et représentée durant une quinzaine d’années. Mais Audi est devenu aussi un metteur en scène apprécié et demandé aux quatre coins de la planète lyrique, particulièrement pour les créations de nouveaux opéras mais pas seulement. A telle enseigne que, quand la Monnaie a dû au printemps 2024 trouver en quinze jours un remplaçant pour Romeo Castellucci, qui quittait à mi-parcours son Ring avec Alain Altinoglu, le choix de Audi s’est rapidement imposé. Lui seul avait la connaissance de l’œuvre et l’expérience requises pour relever le défi d’une Tétralogie à sauver et poursuivre avec moins de six mois de délai. On pourra voir et entendre Le crépuscule des dieux d’Altinoglu et Audi sur Auvio et Musiq3 le 23 février dès 15h.
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    29 min
  • Gergely Madaras, chef d'orchestre
    Jan 21 2025
    Gergely Madaras vient de fêter ses quarante ans. Un pivot pour certains mais, pour lui, le cap sera surtout franchi à l’été 2025 quand il quittera ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Liège pour transmettre le bâton à Lionel Bringuier. Arrivé à la tête de l’OPRL en 2019, le chef hongrois aura, malgré la parenthèse du Covid, donné aux Liégeois une ère riche en concerts et projets mémorables, avec notamment le bicentenaire de la naissance de César Franck mais aussi avec plusieurs enregistrements importants. Diplômé en flûte, en violon, en composition et en direction d’orchestre, d’abord à l’Université de musique Franz-Liszt de Budapest puis à l’Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne, Madaras a suivi des master classes notamment avec Pierre Boulez, James Levine, Simon Rattle, Colin Davis, Mariss Jansons, Mark Elder ou David Zinman. Il a également fondé avec sa femme, la flûtiste Noémi Győri, les Youth Contemporary Music Evenings de Budapest, puis l’Orchestre symphonique des jeunes de sa ville natale. Profondément renouvelé dans son effectif, l’OPRL a connu grâce au dynamisme et à la clairvoyance de Madaras un saut qualitatif, et le public ne s’y est pas trompé qui a repris le chemin de la Salle Philharmonique depuis la fin de la pandémie. Il leur a apporté un regard sur la musique hongroise – un disque Liszt vient de sortir, et une intégrale de l’œuvre pour orchestre d’Ernö Dohnanyi est en cours d’enregistrement – mais son séjour belge lui aura aussi permis de faire ses débuts à la Monnaie pour diriger en juin 2023 Le Nez de Chostakovitch. Car Madaras est aussi un chef lyrique expérimenté, qui a souvent dirigé à l’Opéra de Budapest et dans d’autres salles européennes. En cet automne 2024, son programme d’adieu au public liégeois prend un tour décidément beethovenien. Après le concerto pour violon, joué en ouverture de saison, il dirigera l’OPRL et le Chœur de Chambre de Namur dans la monumentale Missa Solemnis : un concert donné à Namur le 4 octobre et à Liège le 5. Et en novembre, ils partiront ensemble en Hongrie, pour y porter la bonne parole franckiste. Echange de bons procédés ? Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    33 min
  • Pierre Genisson, clarinettiste
    Jan 20 2025
    Sur les pochettes de ses disques, Pierre Génisson se la joue plutôt beau gosse méditerranéen. Cheveux jais, yeux de braise, avec ou sans barbe, la clarinette à la main et le regard romantiquement perdu dans ses pensées avec, en option, léger sourire en coin. Presque Jean Dujardin dans OSS 117. Pourtant, aussi séduisante soit l’image, on aurait tort de s’y arrêter. Parce que ce Français cuvée 1986 est un formidable clarinettiste, toujours en quête du l’instrument le plus adéquat pour chaque répertoire qu’il aborde et des volontés des compositeurs. Et qui en aborde beaucoup, des répertoires, du classicisme qu’il met un point d’honneur à jouer de façon historiquement informée jusqu’aux compositeurs d’aujourd’hui qui écrivent pour lui, en passant par le romantisme, le jazz ou le klezmer. Mais aussi et peut-être surtout parce que, derrière le portrait léché sorti des fameux Studio Harcourt, il y a un musicien qui n’a rien oublié de ses origines et de son enfance, qui a beaucoup douté, connu ses errances et même failli abandonner le classique pour virer complètement dans la variété : on l’a même vu dans l’orchestre de la Star Academy. Pierre Génisson, c’est tout simplement un musicien honnête, qui ne tente pas d’embellir son parcours et qui sait prendre le temps de regarder en arrière. Et c’est aussi cette sincérité qui le rend attachant. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    33 min
  • Véronique Gens, soprano
    Jan 20 2025
    Quelle chanteuse peut se vanter d'avoir enregistré non seulement les premiers rôles dans Armide de Lully, Hippolyte et Aricie ou Dardanus de Rameau, Didon et Enée ou King Arthur de Purcell, Les Noces de Figaro, Don Giovanni ou Cosi fan tutte de Mozart, Faust de Gounod, mais aussi dans des raretés comme Phaéton de Lully, Scylla et Glaucus de Leclair, Hercule mourant de Dauvergne, Niobe de Steffani, Armida abbandonata de Jommelli, Herculanum de David, Cinq-Mars de Gounod, La jacquerie de Lalo, Proserpine de Saint-Saëns, Dante de Godard, La Reine de Chypre de Halevy, Maître Peronilla d’Offenbach, O mon bel inconnu de Hahn, Passionnément de Messager, La fille de Madame Angot de Lecocq ou Hulda de César Franck ? Véronique Gens. Quelle chanteuse peut, en sus de tous les précédents, se targuer d’avoir publiés trois disques consacrés aux grandes tragédiennes de l’opéra français, avec des airs de Lully à Verdi en passant notamment par Campra, Mondonville, Rameau Leclair, Royer, Gluck Sacchini, Piccinni, Berlioz, Grétry, Cherubini, Méhul, Gossec, Meyerbeer, sans oublier une vingtaine de disques de mélodies françaises en tous genres, ou encore divers albums de musique baroque sacrée française ou italienne ? Véronique Gens. Et quand Véronique Gens, qu’on a vue aussi à la Monnaie chanter Donna Elvira, Vitellia, les deux Iphigénie ou Madame Lidoine, raconte que tout est venu par hasard et par enchaînement de circonstances, et qu’elle aurait très bien pu faire autre chose de sa vie, par exemple coiffeuse, on est même prêt à la croire. Mais c’aurait été bien dommage pour la vie musicale. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    37 min
  • Philippe Pierlot, violiste
    Jan 20 2025
    Né à Liège en 1958, Philippe Pierlot partage ses souvenirs d’enfance entre Liège et Spa. D’un côté, cette cité ardente où il prenait des cours de guitare au-dessus d’un bordel, puis fréquenta le Conservatoire à la grande époque d’Henri Pousseur. De l’autre, cette ville de cure mondialement célèbre où il vit aujourd’hui et où, rappelle-t-il volontiers même s’il n’y était pas, Claudio Monteverdi lui-même vint y prendre les eaux en compagnie de son employeur, le Duc de Mantoue. Philippe Pierlot, c’est l’histoire d’un être plutôt doux qui, de la guitare au luth puis du luth à la viole de gambe, de Philippe Herreweghe à Jordi Savall, de Musica Aurea au Ricercar Consort (fondé avec Bernard Foccroulle), est devenu une des personnalités les plus respectées dans le monde de la musique ancienne. Comme violiste et comme chef, même s’il est le premier à récuser cette qualification. Il n’est pas du genre à faire de grandes déclarations provocatrices mais, même avec des airs de père tranquille et même sans faire de vagues, il sait ce qu’il veut et sait y arriver. Admirateur de Beethoven, il ne se sent pas obligé de diriger ses symphonies pour autant : ses terrains de prédilection sont déjà assez larges, du baroque allemand aux pièces pour viole de Marin Marais et Sainte-Colombe, en passant par le consort de viole anglais et la musique italienne. Philippe Pierlot sera le 30 mars à Liège pour diriger la Passion selon Saint-Matthieu de Bach, une Mecque pour ce grand connaisseur de tout ce que le Cantor doit à ses prédécesseurs. Son nouveau disque avec le Ricercar Consort, paru chez Mirare, réunit des œuvres de Heinrich Schütz qui appellent au retour de la paix : une musique qui ne manque pas d’actualité. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    38 min
  • Nathalie Dessay, soprano colorature
    Jan 20 2025
    Elle a été, pendant plus de vingt ans, une des plus grandes stars de l’opéra. Une voix de soprano léger exceptionnelle par sa souplesse, sa netteté et sa projection, mais aussi une intelligence brillante et un talent d’actrice hors norme. Sa Reine de la Nuit de Mozart, son Olympia d’Offenbach ou sa Zerbinetta de Strauss restent des références absolues, mais on n’a pas oublié non plus ses Aminta, Lucia, Ophélie, Amina, Blondchen, Morgana, Manon ou Mélisande. Et elle a même osé Violetta, qui n’était a priori pas pour elle. C’est que Natalie Dessay, née Nathalie Dessaix à Lyon en 1965 et délestée du h de son prénom en hommage à l’actrice américaine Natalie Wood, s’est très vite sentie à l’étroit dans les emplois de coloratures et a voulu conquérir des personnages plus intéressants. En 1998, elle avait déclaré à La Libre Belgique, évoquant ces rôles brillants mais souvent un peu creux : " Ça peut être sympa de faire la poupée à 25 ans, mais, à 35, je ne suis pas sûre. Enfin si, je suis sûre..." Et elle disait aussi "Enfant, je rêvais d’être comédienne. Ce n’était pas tellement la musique qui m’intéressait, car la musique, si on a envie de l’écouter, on se met un disque ou on se la chante à soi-même. Le théâtre, on ne peut se le jouer à soi-même, mais finalement, j’y suis arrivée par le chant." Quand, à la quarantaine, sa voix a commencé à manifester des signes de fragilité, quand elle s’est rendue compte que les rôles plus intenses qui la tentaient ne seraient jamais pour elle, elle a pris la décision logique mais éminemment honnête et courageuse de raccrocher les gants : en 2013, elle faisait ses adieux à l’opéra et n’y est plus revenue. Elle continue à chanter des mélodies avec le pianiste Philippe Cassard, elle a publié des disques consacrés à Michel Legrand ou Claude Nougaro mais, aussi et surtout, elle s’est lancée dans le théâtre parlé. Elle y a même retrouvé récemment Laurent Pelly, un de ses metteurs en scène fétiche de l’époque opéra, pour L’impresario de Smyrne, une pièce de Goldoni où elle joue le rôle de Madame Tognina, une diva d’opéra. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    26 min
  • Michael Spyres, baryténor
    Jan 20 2025
    Arrivé au milieu de la quarantaine, Michael Spyres a le monde musical à ses pieds. Ce ténor américain autodidacte fait l’unanimité, tant dans le monde de l’opéra que dans les cercles pointus du baroque ou de l’oratorio. On loue sa capacité d’adaptation, ses talents pour les langues – son français chanté, notamment, est souvent plus clair et plus compréhensible que celui de nombre de ses collègues francophones de naissance – et surtout, sa voix de baryténor, terme ancien qu’il a ressuscité et réhabilité. Un baryton qui monte plus haut que les autres barytons, ou un ténor qui descend plus bas que les autres ténors. Formé dans les chœurs – notamment au célèbre Arnold Schoenberg Chor de Vienne, mais aussi aux journées chorales internationales de Namur - il a conquis peu à peu ses galons de soliste en se faisant remarquer dans des petits rôles, au point d’avoir déjà 83 personnages à son compteur scénique. Rien qu’en français, quel autre ténor peut se vanter aujourd’hui de s’être produit dans La Nonne sanglante de Gounod, Le Postillon de Lonjumeau d’Adam, Le pré aux clercs d’Hérold et même La Muette de Portici d’Auber, qu’il chanta à Paris sous la direction du regretté Patrick Davin dans une coproduction de la Monnaie qui n’a finalement jamais été donnée à Bruxelles ? Au moment où il vient de réussir brillamment ses débuts dans le rôle de Lohengrin et où il publie In the shadow, un passionnant récital d’airs wagnériens et préwagnériens enregistré avec Christophe Rousset et ses Talens Lyriques, et alors qu’il fera ses débuts cet été au Festspielhaus de Bayreuth dans le rôle de Siegmund, rencontre avec un chanteur attachant et atypique qui n’a pas oublié que c’est comme ouvrier sur les chantiers de construction ou comme jardinier dans son Missouri natal, en écoutant Björling, Corelli ou Pavarotti sur son Walkman, qu’il a travaillé et découvert sa voix. Merci pour votre écoute. Retrouvez également Nicolas Blanmont dans sa "Chronique opéra sur Auvio.be. Retrouvez tous les contenus de Musiq3 sur Auvio.be. Retrouvez également notre offre podcasts ci-dessous : Lumière en coulisses - les métiers de l'ombre : https://audmns.com/dgUNIsB Le choc des classiques : https://audmns.com/twDIFMS La chronique romans graphiques : https://audmns.com/GSUKVpX La chronique Patrimoine: https://audmns.com/FrGFYkE
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    32 min